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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

samedi 26 novembre 2011

POUR UN POINT

Sur certains tirages, il apparait un point en haut et en bas de feuille.


Au début, en typographie à plat, ces point ou croix servaient de repérage pour mettre les feuilles en place correctement sur les pointes de la "planchette" de la "machine à pointiller". Les feuilles étaient mises 5 ensemble à la fois.


Avec l’impression rotative, ces points n’ont plus servi pour le perforage qui était réalisé directement sur la rotative. En typographie, il est très difficile de positionner de manière définitive ce point par rapport aux timbres de la feuille. En taille-douce, par contre, un point gravé sur les coquilles du cylindre cliché se retrouve toujours au même endroit. Son utilité n’est pas certaine, mais il ne coûte rien de le graver par un coup de pointe bien positionné.



Ces points ont pu servir pour les repiquages, les surcharges, au service des "Minerves".


Au lieu d’utiliser comme repère de marge, les bords de la feuille, il fallait marger "en pointure", c’est-à-dire pointer exactement sur les points, les feuilles sur deux petites aiguilles, sorte de petites punaises courtes collées à l’envers sur la platine de la presse. J’en avais retrouvé plusieurs dans une boîte de vieux matériel de l’époque.

Avec la position invariable des points à la première impression, cette manière de procéder donnait une deuxième impression typographique avec un repérage précis. Cette façon a du être abandonnée en raison d’un rendement assez faible.


Ces points ont été également utilisés pour certaines "Epreuves de Luxe". Les points placés bien à l’extérieur des épreuves étaient piqués avec une épingle, les trous enfilés sur des aiguilles, sorte de punaises avec une aiguille longue sur une base de métal. Les feuilles étaient enfilées sur ces pointes par 25, avec en dessous et au-dessus une feuille fautée et annulée. Ces feuilles étaient agrafées en faisant bien attention de ne pas mettre les agrafes à l’emplacement de la coupe qui était tracée avec un gabarit métallique avec l’emplacement du timbre découpé. L’ensemble était coupé avec un massicot à main sur les 4 côtés et il ne restait rien de ces points emportés par les chutes.



Cette vieille habitude a perduré plus ou moins, selon les périodes et les opérateurs, elle ne coûtait rien. Elle a certainement été abandonnée avec la gravure numérique.


lundi 21 novembre 2011

RECTO-VERSO VRAI OU FAUX

En fouillant sur les sites de vente, j’ai trouvé ça :




Il a déjà été question des recto-verso et de leur explication. Pour certains, c’est partiel, surtout quand le recto correspond avec le verso. C’est un report du cylindre de pression.
Pour d’autres, c’est par maculage avec la feuille d’en dessous avec un excédent d’encre et un appui un peu trop fort sur le paquet. Et ce n’est pas un vrai recto-verso.


Le verso en croix a déjà été évoqué et il s’en trouve assez souvent, des divers et variés et même pour d’autres pays, ce qui indiquerait que la façon de faire ne se pratique pas uniquement en France.




Mais pour cette bande de timbres … 

Fort de ma certitude que les recto-verso ne se produisaient qu’avec une impression en feuilles sur des presses à cylindre ou bien exceptionnellement sur une rotative avec un trou dans le papier et donc un report partiel, mais correspondant exactement à la pression du timbre sur le recto, j’ai vraiment été surpris.


Comment est-ce possible ?


Ce timbre de 1960 est en typographie rotative avec deux couleurs juxtaposées.
 
Le papier est en bobine et passe en continu entre les blocs d’impression de la rotative. Il ne passe pas deux fois. Il n’y a pas de tour sans feuille. Le cylindre de pression ne peut recevoir d’encre, excepté en cas de trou dans le papier, c’est rarissime, ou lors d’une casse de la bande de papier. Lors d’une casse, la machine est arrêtée, le papier est repassé entre les cylindres, recollé, et toutes les feuilles sont fautées avant que le papier soit retendu et que l’impression ait repris sa place correcte, ainsi que le perforage. Il faut environ deux cents feuilles fautées et alors l’encre a été asséchée sur le cylindre de pression et il n’y a plus de recto-verso.

Mais là, pour ce verso, il a l’encre, suffisamment, les deux couleurs sont en place mais en biais, et le verso ne correspond pas avec le recto, en place lui aussi. C’est impossible en rotative !

Mais il faut voir cette trace bien marquée du perforage, en biais comme l’encre et sans trous. C’est le résultat d’une pression.

Sans doute, un équipier malin, apprenti faussaire, a fait passer une feuille fraîchement imprimée, en biais, entre les cylindres d’appel de la rotative, cylindres qui ont pressé fortement la feuille et la bande de papier, en laissant la marque du perforage et le report de l’impression.

Comment cette feuille recto-verso est-elle arrivée chez un philatéliste ? C’est une autre question à laquelle on ne peut répondre.



24/11/11 - Pour répondre à Dominique et Thierry :

Sur un scan, on ne peut être certain, mais pourquoi laisser apparentes des perforations en jet d'encre qui donnent le doute, et de plus en biais. Donc, je ne crois pas au jet d'encre. Pour les couleurs, la différence pourrait venir de la couleur jaunâtre de la gomme.

vendredi 18 novembre 2011

ÉNIGME RECTO-VERSO

Sur le Forum indépendant des collectionneurs
un sujet s’est ouvert :

(Scan Semeuse22)

Les impressions Recto-Verso, bien connues et recherchées des philatélistes, sont un peu une énigme pour les non initiés de l’impression typographique. Il est vrai qu’il y en a un certain nombre et de toutes les sortes. Les collectionneurs de toutes les époques ne manquent pas d’imagination et de théories pour expliquer le phénomène.

Il y a ceux qui pensent que l’encre a traversé le papier. Dans ma carrière, je ne l’ai jamais vu. L’encre typographique est pâteuse, non liquide, ne pénètre que très peu le support et sèche par oxydation à l’air. Il arrive cependant, que le conducteur, pour assouplir son encre, lui ajoute de l’huile de lin. Si cette addition est trop importante, c’est l’huile qui peut traverser et laisser une auréole tout autour de l’impression, mais pas les pigments, et même avec un papier non collé. Ce n’est pas une explication pour les recto-verso.

Il y a ceux qui pensent que c’est l’encre de la feuille en dessous, qui n’est pas encore sèche, qui s’est reporté sur le verso de la feuille du dessus. Quand on sait que pour une impression correcte, une pression de 15 kg/cm² est nécessaire, le transfert ne serait pas aussi net et de plus serait sur toutes les feuilles, même avec un excès d’encre et dans ce cas, le dépôt se fait irrégulièrement et pas sur toute la surface de l’impression. Ce n’est pas une explication pour les recto-verso.

Mais il y a plus énigmatique, les recto-verso décalés. Certains pensent que c’est la forme qui a bougé, d’autres, que c’est la pression qui… Non, ni l’un ni l’autre ne peut bouger, sinon la mise en train ne serait plus à sa place, et l’impression correcte ne pourrait se faire.




A cette époque de l’impression des timbres sur des machines à cylindre avec "forme" plate, la mécanique n’était pas ce qu’elle est devenue. La pression ne s’enlevait pas et le blocage de la machine pour un arrêt, n’existait pas. Les feuilles étaient margées, c’est-à-dire positionnées dans la presse, à la main et le "margeur" avait moins de 4 secondes pour prendre et poser en place chaque feuille. Il arrivait donc que le cylindre tourne sans feuille prise dans les pinces et l’impression se faisait sur le cylindre avec le dépôt d’encre pour une feuille. La feuille suivante recevait une impression sur le recto et un report correspondant exactement sous le verso.



La feuille était considérée fautée et pour éviter ça, il fallait enlever cette encre déposée. La facilité était de mettre une feuille "martyre" sous la bonne feuille, qui recevait cette encre du cylindre et l’asséchait progressivement. Ces feuilles martyres provenaient du tas de feuilles mal margées avec une impression mal positionnée, différente pour chacune d’entre elles, et pas encore bien sèches. Ces décalages de position se sont retrouvés sous ces feuilles recto-verso à des emplacements variables, mais correspondant à la pression exercée au recto par le cliché pour chaque timbre. Ce qui explique les décalages en croix et les manques dans les marges des timbres.

(Scan Semeuse22)


Cette explication se justifie en regardant l’exemple donné en haut, par une pression un peu forte, un encrage bien suffisant, et un report d’encre moindre au verso. Chacun peut le croire ou en douter, mais je n’ai pas d’autre explication technique crédible.


vendredi 11 novembre 2011

UN COUP DE GUEULE

C’était calme sur mes forums préférés, je suis allé visiter le Portail du Timbre.

J’ai cliqué sur un menu qui me semblait intéressant "Tout sur le timbre".

Quelle ne fut pas ma stupéfaction pour ces définitions :


SANS valeur faciale ! Celui ou celle qui a écrit cela ne sait pas que c’est uniquement pour les timbres de série courante, parce que pour tous les autres timbres en taille-douce, la valeur est gravée.


Il ne faut pas confondre "Epreuve de luxe" et "Epreuve d’artiste".
L’épreuve d’artiste, tirée à 21 ou 23 exemplaires pour la France, présente seule, la petite cuvette en raison de son impression avec le poinçon original, ainsi que la marque de contrôle.
L’épreuve de luxe est tirée avec la gravure, la même que pour les timbres, et les couleurs du timbre, mais sans cuvette.


Là, j’en suis resté sur le "FLAN". Quel mélange dans les informations. Quel manque de savoir !
Remettre tout dans l’ordre serait trop long et fera un sujet pour une autre fois, ainsi que la définition suivante :


Et j’en passe … Tout cela n’est pas sérieux. Un philatéliste, même ignorant des méthodes employées pour l’impression de ses petites images, mérite des explications écrites dans un français clair et une orthographe correcte.

mercredi 9 novembre 2011

COLLAGE

Il y a pour certains timbres, des feuilles avec un collage, et des carnets aussi.


Le papier est gommé à partir de bobines en grande largeur sur des machines spéciales et non à la fabrication du papier. Pour la continuité de la production, il est nécessaire de coller les bobines les unes derrière les autres.

Après le gommage, les bobines sont conditionnées à une largeur et une longueur demandée par le client, d’après une bobine mère qui doit être recoupée en largeur pour en obtenir plusieurs. Les raccords ne tombent pas juste. Quand une bobine, en fin de production, n’est pas assez grosse, pas assez longue, il faut faire un raccord, sinon on aurait des bobineaux qu’il faudrait remplacer plus souvent sur la rotative.


Ce raccord est fait en biais, sur toute la largeur de la bobine mère, avant la refente par des couteaux circulaires, avant l’enroulement de la bobine finie. Un collage sur papier blanc ne se verrait pas bien, il est donc marqué de façon très visible. De plus pour le renforcer, il est collé une bande de papier kraft gommé ou une bande d’adhésif coloré. Ce renforcement évite, des fois non, une casse de la bande de papier dans la rotative à l’impression ou au moment du perforage. Ce collage se voit sur la tranche de la bobine et est signalé.

Après l’impression, les feuilles fautées doivent être retirées et détruites pour une impression en feuilles, mais pour une sortie en bobines pour les carnets, le collage reste et doit être signalé sur la fiche suiveuse.

Sur la confectionneuse carnets, les équipiers doivent surveiller également les collages signalés pour éliminer, non pas une feuille, mais une dizaine de carnets correspondant à une feuille. Mais il arrive qu’un moment d’inattention laisse passer le collage…

mercredi 2 novembre 2011

MISE EN ROUTE D'UNE TYPO

Nous allons remettre en route un tirage du "Blason de Troyes", un tirage en 20x24, le précédent était en 20x26 pour une "Marianne". Il va donc falloir changer de format.


Il faut changer les cylindres d’appel et en mettre de diamètre inférieur. Sur le côté des blocs, une "flasque" (un montant) se démonte, se retire et laisse libre d’accès les axes supports de cylindre. Il suffit d’enfiler deux cylindres de circonférence égale à la longueur de deux feuilles. Celui du bas est libre, mais celui du milieu est entrainé par un téton sur le côté du cylindre. On change les cylindres et remet la "flasque" qu’on resserre et les deux cylindres étant plus petits que les précédents, il va falloir régler la pression d’entrainement en tournant les deux tiges filetées qui appuient sur les ressorts. Dans un premier temps, on place deux bandes de papier de chaque côté et on serre jusqu’à ce que les bandes soient justes pincées et puissent glisser de façon égale entre les cylindres, puis on rajoute sept tours de pression. La tension doit être égale des deux côtés pour que la bande se déroule droite et éviter les casses de bobine par une tension inégale. On procède de la même façon pour l’autre "appel" avant la sortie. La bande de papier se trouve tendue et bien horizontale entre les deux. La bobine de papier est montée sur un axe reposant sur le porte-bobine et comportant un disque de freinage, freinage obtenu par une courroie de cuir avec des patins de bois qui entourent le disque, et courroie qui est tendue par un ressort et une tige filetée commandée par une manivelle placée près de la réception des feuilles. La force de freinage sur une bobine entière doit être plus forte que sur une bobine en fin de bande. Il faudra donc desserrer le freinage au fur et à mesure de son déroulement. Le papier passe d’abord dans le brise-gomme pour le redresser, et l’empêcher de rouler à la sortie de la machine, avant de le passer par-dessus le premier cylindre, celui d’en haut, libre, avant les cylindres d’appel.

(Document ITVF)

Il faut naturellement changer les clichés. Chaque couleur a son cliché et sa mise en train correspondante sur son cylindre de pression déjà préparée par le service des "Mises". On démonte les flasques pour accéder aux axes, on change les cylindres et remonte le tout. Le cylindre cliché est entrainé sur son axe par un téton pénétrant sur le côté et celui de pression l’est à son tour par l’engrenage fixé sur le côté qui vient s’engager en remontant en serrant les tiges filetées et faisant correspondre les repères inscrits sur les couronnes des deux cylindres. Il faut positionner le cliché de une (celui qui a un point marqué au pointeau sur la barre en dessous du timbre de la 10ème rangée) juste au dessus du numéro impair. Pour faire tourner et mettre en place le cliché, il faut le faire tourner par rapport à la couronne d’entrainement. Cette couronne en bronze, avec des engrenages à 45° pour transformer le mouvement longitudinal de l’arbre de transmission en mouvement rotatif dans le sens de l’impression, est pourvue de lumières pour fixer les cylindres avec de grosses vis. On dévisse, on positionne le cylindre, après avoir pris la précaution de mettre en position centrale le dispositif qui permettra de faire un "mouvement", petit ajustage de position d’un dixième ou deux, et on revisse. La pression sera ajustée plus tard. On procède ainsi pour les trois couleurs et le cylindre numéroteur. Mais pour celui-ci, il faut changer les chiffres des deux numéros pour qu’il y ait continuité dans la numérotation du tirage précédent. Il faut faire tourner la molette crantée jusqu’à obtenir le même numéro. Cette molette fait tourner le numéroteur à chaque tour de cylindre. Il y a deux numéroteurs, pour les numéros pairs et impairs puisqu’il y a deux feuilles au tour. Il faut également s’arranger à faire correspondre le numéro 01 avec le décalage de la centaine de feuilles sur le tapis de réception. Le numéro de machine ne change pas mais il faut changer les deux dates et "mettre à l’heure".

Le service "Mécanique" intervient pour changer le bloc de perforage (le "mouton") qui lui aussi est différent par le format du timbre et assurer le réglage du "jeu" (l'outil de perforage) pour avoir une perforation correcte.


Il faut équiper chaque bloc d’impression de tout son matériel d’encrage. En commençant par le haut, il y a un élément comportant l’encrier avec un "ducteur" métallique, cylindre tournant contre une lame d’acier, équipée de vis de réglage, qui appuie plus ou moins sur ce cylindre et laisse passer un film d’encre, un preneur, rouleau qui viendra "prendre" l’encre juste nécessaire à l’impression de deux feuilles, et la déposer sur une petite table métallique qui vient reposer sur deux rouleaux qui vont transférer l’encre à l’élément suivant. Cet élément de distribution avec une grosse table métallique entrainée par engrenage, avec en dessous des rouleaux touchant à leur tour des tables de distribution métalliques, animées d’un mouvement de va-et-vient latéral, une de chaque côté, pour égaliser et répartir l’encre de manière uniforme, tables qui alimentent les quatre rouleaux "toucheurs" qui vont encrer la surface des clichés. Le système d’encrage est donc composé d’éléments métalliques intercalés de rouleaux en polyuréthane (autrefois ils étaient en pâte de gélatine animale, de gomme arabique et de glycérine). Bien entendu, la machine arrêtée a été dépouillée de ses meilleurs rouleaux par les équipiers des rotatives voisines. Ces rouleaux en polyuréthane, matière souple et "amoureuse" de l’encre, avec le temps se ramollissent et finissent par "couler" en matière visqueuse : il faut donc les remplacer par des rouleaux neufs. Ces rouleaux sont toujours trop longs, il faut les recouper, facilement avec une lame de scie à métaux, en ajoutant de l’huile pour que la lame glisse, en enlevant avec une lame tranchante la partie en trop, et en finissant par faire un chanfrein, aux ciseaux, à leurs extrémités. Les rouleaux toucheurs doivent être équipés de galets de même diamètre que le rouleau, ces galets fixés sur l’axe, roulant sur les bandes de roulement situées de chaque côté du cylindre cliché et à la hauteur de la surface imprimante. Ces galets, s’ils sont bien choisis (ils peuvent avoir différents diamètres de 46, 46,5, 47, 47,5 48 mm et plus), empêchent les rouleaux de "plonger", c’est-à-dire d’encrer les parties inférieures du cliché, et permettent d’avoir un encrage correct de la "forme". Les éléments d’encrage équipés sont posés les uns sur les autres sur le bloc des cylindres clichés, chacun avec sa couleur d’encre dans l’encrier. Les rouleaux ont été encrés à la main au contact du ducteur pour accélérer la répartition de l’encre dans le bloc.

Tous les éléments sont en place, le papier est tendu. La machine est mise en route. On vérifie que papier est suffisamment tendu, que l’encrage se régularise, on peut commencer à mettre progressivement en pression les blocs d’impression. A la première centaine, on vérifie que le numéro 01 est bien au-dessus au décalage du tapis, sinon il faut ajuster, que le perforage est correctement placé par rapport à la coupe et au milieu de la feuille, sinon ajustage de la position pour le réglage latéral et par réglage des vis sur la couronne d’entrainement. Toutes les pressions sont mises et il faut aligner les couleurs latéralement, d’abord le cadre par rapport au perforage, il faut le centrer, puis les autres couleurs, bloc par bloc, avec une manivelle qui agit sur le déplacement du bloc sur le bâti de la machine, par rapport au cadre. En hauteur, rien n’est encore en place. En dévissant les vis sur la couronne d’entrainement, on peut faire tourner le cliché du cadre et le positionner approximativement par rapport au perforage. Le réglage plus fin sera fait avec la "clé à mouvement" qui agit sur un dispositif qui fait tourner le cylindre de quelques dixièmes de millimètres. Les couleurs seront ajustées une à une par rapport au cadre du timbre.

Il est exceptionnel que tous les timbres aient leurs couleurs exactement en place. Il faut faire appel au service "Galvano" pour les ajuster, faire le "registre". Pour chaque couleur et pour chaque bande de timbres des deux feuilles au tour, il faut vérifier et ajuster la position en déplaçant la bande de cliché fixée par des vis. La bande de cliché galvanique est doublée en plomb, métal malléable, et permet en tapant sur son côté de la déplacer dans le sens voulu par rapport au trou de la vis qui la maintient sur le cylindre. Le trou s’ovalise, mais en tapant sur le métal, on rebouche du côté opposé et on resserre la vis. Tous les déplacements nécessaires seront faits ainsi jusqu’à obtenir un repérage des couleurs satisfaisant. C’est un travail minutieux et assez long où il faut souvent recommencer l’opération après chaque nouvelle vérification. L’ajustage final des couleurs est validé par le chef de service.

Il faut régler chaque couleur en serrant ou desserrant les vis de réglage qui appuient sur la lame de l’encrier pour avoir une épaisseur d’encre suffisante sur le ducteur et obtenir un encrage uniforme et régulier, régler la durée du contact du preneur pour avoir la quantité d’encre nécessaire et avoir la bonne couleur identique à la feuille modèle.

Les couleurs sont bonnes et en place, le perforage aussi et le "Bon à rouler" est signé. Le tirage peut commencer. Toutes les feuilles avant la feuille signée seront retirées et détruites. Les feuilles fautées à chaque début et fin de journée (la machine est vidée des feuilles imprimées pour ne laisser que des blanches), à chaque changement de bobine ou casse de la bande de papier, seront séparées et indiquées sur la fiche suiveuse de chaque paquet de 1000 feuilles. Elles seront détruites. Pour les petits incidents, arrêts pour essuyage des "pétouilles", anneaux de lune (les picots enlevés par le perforage peuvent voler et venir se coller sur la "forme" et, par la différence de pression, provoquer le phénomène), les feuilles fautées sont remplacées par celles de la "valise" (paquet de 200 feuilles bonnes comptées et vérifiées par le service "Vérification") où le numéro de la feuille est remplacé avec un numéroteur tampon à main qui barre en même temps l’ancien numéro. Les feuilles coupées sortent sur le tapis de réception qui se décale toutes les 100 feuilles, où elles sont ramassées et rangées sur la pile pour obtenir un paquet de mille feuilles de timbres qui seront sanglées entre deux cartons. Chaque soir, sera expédiée la production journalière qui attendra le lendemain pour y être comptée, après séchage de l’encre, par les vérificatrices. Le "cocher", responsable de la machine, s’informera de la quantité de bonnes produites, pour savoir la quantité restant à imprimer jusqu’à la fin du tirage.