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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mardi 31 décembre 2013

PREOS TYPE MERCURE

Sur le blog "Le type Mercure"
ces timbres préoblitérés qui sont donnés comme faux par l'auteur.



Si c'est vrai que sur certains timbres surchargés, c'est la rotative qui a imprimé en un même passage, l'effigie en couleur et la surcharge en noir avec les clichés montés directement sur le cylindre qui imprime le numéro de feuille et la date, il ne faut pas oublier que cette surcharge a pu être faite bien longtemps après sur une presse à platine, feuille par feuille, et très probablement sur une presse de type "Minerve" avec la marge des feuilles à la main. Il faut bien connaître la fabrication des timbres et les rotatives employées, pour savoir qu'une telle impression à cheval, accidentelle, n'est pas possible sur une rotative. Un tel écart est certainement possible sur une presse à platine, et en est même la preuve pour l'exemple montré. Donc le noir de la surcharge peut très bien être différent du noir de la date d'impression.


Ce qui ne justifie pas une fausse surcharge, mais il est prudent de vérifier, soit par le foulage au dos du timbre, soit par quelqu'un qui s'y connait.

Dans les années 1960-80, l'Imprimerie des timbres-poste utilisait ce type de presse automatique pour l'impression des surcharges :
(Doc. Musée de l'Imprimerie - Lyon)


Bonne et heureuse Année 2014 à tous.


Pour répondre à BG :

L'absence totale de foulage au dos du timbre indique que ce n'est pas une impression typographique et justifie une fausse surcharge, enlevant de ce fait tout intérêt et toute valeur. N'importe qui peut faire une impression numérique, laser ou jet d'encre, pour tromper.

Papy24

vendredi 20 décembre 2013

SURCHARGE ACCORDÉON

Sur le site de vente Timbres-experts.com
ce timbre avec un pli accordéon pour la surcharge, mais avec une explication pas tout à fait juste.


Ce timbre de 1917, imprimé en typographie à plat, a été surchargé en 1922. Ce timbre de petit format, horizontal, est imprimé en travers par rapport aux autres qui sont verticaux. Cela ne change rien pour son impression et sa perforation.


En raison de la cote relativement élevée, on peut penser que l’administration postale n’en a pas vendu autant qu’elle l’espérait. Surchargé, il vaut beaucoup moins pour les philatélistes.

La surcharge en noir, avec ce pli accordéon, laisse penser qu’elle a été imprimée sur une presse à cylindre, seule sorte de presse susceptible de provoquer ce type de pli, à moins de penser que l’imprimeur a margé la feuille complètement froissée sur une presse à platine, avec des plis assez importants pour avoir ce blanc de cette largeur à l’emplacement du 5 de la surcharge.

(Photo extraite de Gallica-BNF)

Ce n’est pas un pliage entre les deux impressions comme indiqué sur le site, mais un pli accordéon qui peut se produire sur une presse à cylindre. Sur ces presses, la feuille est margée à la main et quand la feuille de papier n’est pas engagée bien à plat dans les pinces d’entraînement, des plis se forment à l’enroulement de la feuille autour du cylindre et ces plis sont écrasés à l’impression. Pour notre exemple, c’est bien le hasard qui a fait que le pli accordéon se trouve sur le 5, il y avait largement la place à côté. Certains auteurs ont écrit que cela venait d’un mauvais habillage du cylindre de pression. Si cela était le cas, il y aurait un grand nombre de feuilles avec ce type de plis.

La feuille de papier a été imprimée deux fois en deux passages, une fois pour l’impression du timbre original et une deuxième pour la surcharge, très probablement sur une presse du genre de celle montrée plus haut.

Après le gommage, le perforage est fait ensuite sur une autre machine, déjà décrite dans un article précédent.

JOYEUX NOËL à tous.

samedi 30 novembre 2013

PRESSES DEUX COULEURS

Sur le site Phil-ouest.com 
http://www.phil-ouest.com/Article.php?Nom_Article=Premiers_1&Titre=Les%20premiers%20timbres%20fran%E7ais%20dans%20chaque%20cat%E9gorie dans la rubrique : les premiers dans leur genre, ce timbre des Jeux Olympiques de 1924.


Si ce timbre est bien le premier illustrant les Jeux Olympiques, il n’est pas le premier en taille-douce, il n’est pas le premier en rotative.



Tout comme le timbre Semeuse 10 c. surchargé pour la Croix-Rouge, n’est pas encore en rotative, puisqu’il faudra attendre 1922 pour cela.



Cette série des Jeux Olympiques de Paris a été imprimée à plat sur une presse deux couleurs semble-t-il, comme les timbres de la série Merson.


Sans en être certain, on peut supposer que c'est sur une presse de ce type que ces timbres en deux couleurs ont été imprimés. Le repérage des deux couleurs n'a que très peu de variations, alors que sur les presses en blanc à cylindre, une couleur, les variations seraient plus importantes avec la marge manuelle des feuilles.

dimanche 17 novembre 2013

CÉRÈS 40 CENTIMES RETOUCHÉ

Sur le Forum indépendant des Collectionneurs,
http://collections.conceptbb.com/t10757-un-4-bien-large#88187
un sujet intéressant :


Pour ces timbres "Cérès 40 c." de 1849, deux timbres présentent une différence de caractères sur l'indication de la valeur, sur un seul galvano et en position 146 et 147.

Ces timbres ont déjà fait couler beaucoup d'encre pour donner des explications et cela il y a pas mal de temps comme dans le journal "Le Timbre-Poste" :


Pour avoir vu le galvano de ces timbres au Musée Postal, il ne présente aucune trace de soudure à l'étain, pas plus de rajout de métal. L'étain, métal trop mou, n'aurait pas tenu longtemps à l'impression et se serait écrasé pour devenir inutilisable.

Il est question d'erreur, mais est-ce bien la réalité ? Ce serait penser que Anatole Hulot aurait mélangé les empreintes en plomb du poinçon à 40 centimes avec celles à 20 centimes. On est encore au mois d'Avril 1849, Anatole Hulot, pas encore directeur de la production des timbres, soucieux de garder encore secret son procédé de reproduction par galvanoplastie, a probablement aligné les morceaux de plomb pour confectionner les deux planches de 150 timbres, soit les 300 empreintes obtenues par pression au balancier monétaire sur le poinçon en acier.

On ne peut que penser que les empreintes restantes du timbre à 20 centimes sont soigneusement rangées, il ne peut en être autrement pour des raisons de sécurité.

Sur les 300 empreintes du timbre à 40 centimes, il est fort possible que 2 se soient trouvées inutilisables, elles doivent être sans déformations et le plomb est un métal très mou, et que Hulot se soit trouvé dans l'impossibilité de faire d'autres empreintes pour les remplacer. A cette époque, il y a urgence, et il ne faut pas perdre de temps pour faire les galvanos.

Pour les 2 empreintes qui manquent en bas de la planche, Hulot les a remplacées par 2 empreintes à 20 centimes, sans doute y avait-il accès, en a enlevé la valeur qui est en relief et a mis l'ensemble au bain galvanique. 

Une question pour ceux qui doutent : pourquoi les deux timbres retouchés sont-ils ensemble au bas de la planche ?

A la sortie du bain, les deux timbres sont sans valeur puisqu'elle a été enlevée, il faut donc graver le galvano pour la valeur. Hulot n'est pas un graveur, mais il peut le faire comme il l'a prouvé plus tard, mais n'a pas encore la technique pour graver la valeur à l'identique et les caractères sont bien petits pour qu'il n'y ait pas de différence et pour l'emplacement du point blanc mal positionné.

Les deux galvanos ont donc servi ainsi pour tous les tirages, même ceux d'après 1870, et ceux pour les colonies, sans perforage, il n'y avait pas de petites économies pour Anatole Hulot. Le galvano conservé au Musée, en très bel état, pourrait encore servir aujourd'hui sans aucune difficulté d'impression.

mercredi 6 novembre 2013

COUVERTURE DE CARNET

Sur le Forum sur les variétés philatéliques, ce sujet http://phila-france-varietes.xooit.fr/t1004-Carnet-Bequet-1664-C6-l-introuvable.htm et le doute d'un intervenant. La question : est-ce un vrai carnet C6 ? Et pourquoi pas un faux ?



Pour quelqu'un qui ne sait comment sont imprimées les couvertures de carnet et encore moins comment sont produits les clichés pour l'impression, la question est sans réponse.

Les couvertures sont imprimées directement sur la confectionneuse. Le "cavalier", l'indice de collationnement sur le pli, est d'abord imprimé, puis la couverture, en flexographie avec une encre à l'alcool comme solvant pour un séchage très rapide par absorption et évaporation. Le cylindre cliché pour le texte imprime 5 couvertures par tour. Ce cylindre est un noyau métallique recouvert par le cliché en matière souple, caoutchouc au début de l'utilisation des confectionneuses puis matière plastique à la fin. Ce cliché est réalisé à partir d'une forme typographique à plat pour obtenir une empreinte en creux, un flan, qui servira au moulage de la matière pour avoir un cliché souple en relief, qui sera à son tour collé enroulé sur le noyau métallique.

Ce carnet 1664-C6 sème le doute par le trait pointillé plus clair que le texte et par la petite pointe qui n'est pas au même endroit sur d'autres carnets par rapport aux pointillés.

Pour ce carnet "Marianne de Béquet" 0,50 F., il y a eu des couvertures avec trait pointillé et sans trait. Pour réaliser le cliché sans trait, il a été utilisé un cliché métallique plat du texte et dessin monté dans une forme typographique, ce qui a donné une empreinte en creux et un cliché souple en relief. Pour le cliché avec trait, c'est le même cliché métallique qui a servi en lui ajoutant un "filet cranté" à hauteur typographique, juxtaposé, cela pour les 5 carnets, ce qui explique que les 5 petites flèches ne correspondent pas avec les points. Le filet cranté a bien la hauteur typographique de 23,56 mm, mais le cliché du texte, soit n'est pas à la bonne hauteur, soit son support en bois s'est légèrement écrasé à l'empreinte, ce qui a donné un cliché souple avec le trait pointillé légèrement plus haut.

Sur la confectionneuse, avec l'encre à alcool, très liquide, le trait, plus haut que le texte est mal encré, écrasé par le toucheur, ce qui explique la couleur plus claire, et sous la pression, la légère déformation des points et la petite marque plus foncée à l'impression.


Il n'y a pas eu d'autres éléments d'impression, genre molette crantée, pour l'impression de cette couverture.

Pour les carnets des valeurs suivantes, le cliché plat métallique comportait déjà le trait pointillé, ce qui a évité le problème.




mardi 15 octobre 2013

PAUVRE TYPE

Sur le forum indépendant des collectionneurs  http://collections.conceptbb.com/t10556-semeuse-avec-sol#86674 cette question pour reconnaître les types de ce timbre Semeuse 10 c de 1906.

Ce timbre n° 134 Yvert & Tellier, dit Semeuse fond plein avec sol, n'a pas eu une existence très longue puisqu'il n'a pas eu le bonheur de plaire.

Ce timbre a naturellement été imprimé en typographie sur une presse à cylindre. Vu l'urgence de produire ce timbre, il a d'abord été imprimé avec un seul galvano de service, puis avec les six lorsqu'ils ont été fabriqués.

Considérer deux types pour ce timbre voudrait dire deux poinçons type différents. Il serait surprenant qu'il y ait eu deux poinçons pour si peu de temps et une seule valeur.

Type I                                Type II

Il est indiqué sur les catalogues, figure et bras droits fortement ombrés pour le type I et plus clair pour le type II. Cette différence ne provient pas d'un deuxième poinçon imaginé. Non , elle provient de la différence de la mise en train. Voici un extrait trouvé à ce sujet.


La différence constatée provient uniquement du fait qu'il n'y a pas eu de découpages pour le début du tirage avec un seul galvano, et qu'il y en ait eu pour le tirage avec les six. Ces découpages, ces "coussinets" ont fait que les parties découpées ont donné moins de pression, laissant plus claires les zones ombrées, ce qui est surtout visible sur le trait du bas du timbre avec le découpage pour le sol.

 
"Coussinet" pour un 15 c.

Il n'y a pas eu deux poinçons, mais deux façons de procéder pour l'impression. Mais si vous considérez que cela justifie un deuxième type, il y a eu d'autres cas, (voir article du 30 décembre 2012) les philatélistes ont le choix.


dimanche 28 juillet 2013

SURCHARGES

Sur le forum de Timbres de France 
une demande au sujet des surcharges et des limites des décalages :



Il y a eu plusieurs façons d’imprimer les surcharges et en particulier celles concernant les préoblitérés.

Avant 1922 et l’impression des timbres sur rotatives, les timbres étaient imprimés en feuilles de 300 sur des presses à cylindre avec une forme à plat, et feuille coupée en deux après gommage. L’impression des surcharges était faite sur les mêmes presses avec un deuxième passage.

Impression à plat en deux passages

Avec les rotatives "Chambon", l’impression de la surcharge était possible sur un deuxième bloc, en même temps que le numéro de feuille et la date.

Impression de la surcharge sur la rotative (roulette)


Mais selon les besoins, il était nécessaire de reprendre les feuilles coupées produites par la rotative pour imprimer la surcharge sur une autre machine, une presse à platine, de type "Minerve", nom qui est resté au "Service des Minerves" à l’Imprimerie du Timbre.

(Publicité dans un annuaire de l'Imprimerie en 1910)

Comment reconnaître le procédé employé ? En regardant la lourdeur de l’impression ou la finesse des lettres, rien n’est moins sûr. Une feuille entière, ou un bord de feuille, peut apporter la réponse.

Impression de la surcharge et de la daté décalée sur la rotative.

Sans savoir où cette indication de décalage maximum de 6 mm a été trouvée, il est certain que sur la rotative le décalage latéral ne peut être aussi important que sur le premier exemple. Ce qui indique une impression reprise sur une presse à platine avec tous les décalages possibles, l’impression recto-verso ou les impressions à l’envers, puisque les feuilles de timbres sont probablement margées à la main dans la presse, et donc sujettes à toutes les erreurs humaines.


Ce n’était pas évidemment les mêmes clichés puisque les clichés de la rotative étaient cintrés, mais ils avaient certainement la même origine.

samedi 13 juillet 2013

SABINE A L'ŒIL BLANC

En 1981, M. Claude Coutin, auteur de la découverte, signalait cette étonnante variété de la "Sabine à l’œil blanc". Il en reparle sur le Forum http://phila-france-varietes.xooit.fr/t916-SABINE-A-L-OEIL-BLANC.htm





Plusieurs feuilles de cette variété étaient trouvées et sur plusieurs valeurs, 0,40 brun foncé, 0,90 lilas-rose et 3,00 brun, avec des emplacements différents des timbres touchés dans les feuilles.

M. Pierre de Lizeray lui répondait dans le « Monde des Philatélistes » en Octobre 1981 en donnant cette explication :



Cette explication ne peut pas être la bonne pour plusieurs raisons.

L’encre taille-douce ne sèche pas aussi vite que ça, sur la rotative TD6, il faut un four tunnel infra-rouge pour que l’encre soit suffisamment sèche pour ne pas maculer les feuilles suivantes après la coupe des feuilles et leur réception en paquet. Ce maculage arrive à chaque redémarrage de la machine quand le tunnel IR n’est pas encore assez chaud.

Une encre trop siccative, les boîtes d’encre sont utilisées comme elles arrivent du fabricant. Plusieurs couleurs d’encre, plusieurs rotatives sont concernées. Ce n’est pas crédible.

Si de l’encre sèche peut rester au fond de la taille après un mauvais nettoyage de la forme, cela n’est pas suffisant pour faire un blanc après essuyage, la taille est pratiquement vidée après l’impression.

Le phénomène se reproduit sur plusieurs rotatives, avec plusieurs couleurs d’encre : le papier est en cause. Lors du gommage du papier, de fines particules de gomme se retrouvent quelquefois prises entre les spires de la bobine, et lors de l’impression, elles se déposent sur les clichés en empêchant un essuyage correct.

Cela s'était déjà produit pour cette "Marianne"


et reproduit pour cette "Liberté"


Ce qui est plus énigmatique, pour chaque timbre touché, c’est toujours l’œil gauche de la "Sabine" qui a ce point blanc, plus ou moins important et de façon aléatoire sur la feuille. Une hypothèse crédible serait que ce soit justement la profondeur des tailles à cet endroit qui retienne la petite boule de gomme. Il est à remarquer qu’un de ces points blancs se trouve dans le 3 de la valeur.



Ces exemplaires n'ont pas fait parler d'eux, mais il en reste certainement d'autres, à vous de les trouver.

lundi 8 juillet 2013

TACHES LUMINEUSES

Olivier m’a fait parvenir ce scan et me demande comment est-ce possible ?


L'impression est décalée en hauteur, c'est assez courant, mais des marques d'encre phosphorescente sont visibles sous lumière UV en bas à droite et sur le côté gauche, ainsi qu'au milieu de la feuille.

Une petite explication est nécessaire. Pour l’impression de ces bandes phosphorescentes, il est utilisé un cliché polymère sur plaque d’acier, fixé sur un cylindre magnétique comme on peut le voir sur l'image en dessous, du bloc d'impression de la rotative.

(Document ITVF)

Ces plaques, de marque "Nyloprint" ou autre, sont composées d’une plaque d’acier recouverte de matière plastique polymère sensible à la lumière pour être exposée à travers un film et gravée pour avoir un cliché en relief d’une épaisseur d’environ 1 mm. La plaque est cintrée et enroulée autour du cylindre.


Le magnétisme du cylindre est très puissant pour éviter le glissement de la plaque. Mais si la plaque est mal positionnée et que le cliché ne soit pas aligné à la jointure, il faut la retirer et ce n’est pas facile. Il faut utiliser une lame de cutter pour la passer en dessous et pouvoir soulever un coin de la plaque d’acier pour la décoller, et il arrive que la plaque, très mince, se déforme.

Cette déformation, même très faible, finit par se trouver presque au niveau des parties  imprimantes, prend de l’encre et la reporte sur le papier. En raison de la faible hauteur du relief des clichés, 0,7 mm, si la touche des rouleaux est mal réglée, le fond de la gravure peut également prendre de l’encre, tout comme la moindre goutte d’encre sur ce fond, et tacher le papier.

Cela arrive sur les bandes phosphorescentes, et cela a pu arriver sur certains tirages de timbres avec des surcharges en noir ou autres, imprimés dans les mêmes conditions.


dimanche 30 juin 2013

MAUVAISE IMPRESSION

Pour répondre à une demande sur le Forum indépendant des Collectionneurs 
voici un essai d'explication pour cette impression pas très nette :


Ce défaut d'impression semble assez courant et se trouve généralement en bas de feuille :


L'impression typographique de ces timbres se faisait sur des presses à cylindre de type "Marinoni" , ou "Alauzet", selon le même principe :


La "forme" est plate et la pression est obtenue par un cylindre. La feuille est margée sur une table et les pinces du cylindre l'entraînent en l'enroulant autour pendant que la forme fait un mouvement de va-et-vient en passant en dessous.

Fig. 1

A la fin de l'impression, de la rotation du cylindre sur la forme, la feuille imprimée est décollée (certains disent démoulée) et retournée sur un rouleau ou cylindre de retournement :

Fig. 2

La feuille (en rouge fig. 1 et 2) est maintenue pour ce retournement par des cordons (en vert fig. 3), ou ficelles, enroulés sur le cylindre et le dispositif.

 
Fig. 3

Ces cordons sont disposés autour du cylindre à l'emplacement des parties non imprimées et de chaque côté de la feuille. Ils sont en dessous de la feuille sur le cylindre et se retrouvent au-dessus après le cylindre de retournement. La feuille poursuit son chemin sur d'autres cordons et est retournée à nouveau par des raquettes pour être déposée sur la table de réception en sortie.

Comme on le comprend, la feuille n'est tenue que par les pinces en début de feuille et par les cordons après le retournement et donc après le décollage de la feuille sur la forme. Sur la fin de l'impression, la feuille n'est plus tenue que par les cordons et le décollage se fait mal, il y a toujours un glissement, ce qui entraîne une impression déformée et baveuse.

Ce phénomène, appelé à tort "papillotage" par certains auteurs anciens, a été éliminé sur les machines plus modernes par l'élimination des ces cordons et par des brosses qui maintiennent la feuille appliquée sur le cylindre de pression et par des pinces de retournement. Ce papillotage était parfois expliqué par une forme mal serrée, il n'en est rien, ceux qui ont écrit cela n'ont jamais connu les effets désastreux d'une forme mal serrée.

mercredi 26 juin 2013

TYPOGRAPHIE EN OFFSET

Pour les 40 ans de l’installation de l’Imprimerie des Timbres-Poste à Boulazac, Phil@poste a proposé à la vente 4 feuilles de timbres illustrant les différents procédés de fabrication des timbres.



La typographie, la taille-douce, l’héliogravure et la sérigraphie. Le choix de la sérigraphie est discutable, car ce procédé a été très peu utilisé ou de façon anecdotique. La taille-douce est indiscutable puisque c’est un des fleurons de l’imprimerie pour la qualité et la maîtrise de cette technique d’impression, tout comme l’héliogravure avec l’amélioration des procédés de gravure des clichés. La typographie a été à l’origine de la fabrication des premiers timbres-poste, en utilisant la galvanoplastie pour l’élaboration des clichés avec la multiplication d’un poinçon type.

Ces feuilles de timbres tirées à 4000 exemplaires chacune, évoquant de façon visuelle ces procédés, sont maintenant difficiles à trouver ou à des prix assez élevés. Le plaisir d’en voir de près est plutôt exceptionnel.


Si le procédé de la taille-douce est traité de façon traditionnelle, l’héliogravure de façon inhabituelle mais explicite, tout comme la sérigraphie, il n’en est pas de même pour la typographie. L’idée des tête-bêche est logique pour rappeler les premières feuilles, mais la typographie n’est pas respectée puisque l’impression a été faite en « Offset », à part le numéro et la date. C’est bien dommage, à croire que toutes les presses typographiques ont disparu de l’Imprimerie des Timbres.

mercredi 12 juin 2013

TIMBRES DE ROULETTE EN BLANC

Sur le blog commercial de Pascal Marziano
cette variété de timbre de roulette :


Ce n’est pas un manque d’encrage, mais un manque de pression. L’encrage est correct et ce n’est pas un débrayage du cylindre mais son contraire.

Sur les anciennes presses taille-douce 3 couleurs, la pression ne pouvait pas s’enlever, sinon en enlevant les épaisseurs de feutres sur le cylindre de pression. Sur les presses taille-douce 6 couleurs, il y a un dispositif permettant de mettre ou de retirer la pression du cylindre presseur, ce qui permet de faire tourner la rotative et de pouvoir ainsi faire certains réglages sans entraîner le papier et éviter un nombre considérable de feuilles fautées.

C’est au moment où la pression a été mise progressivement que l’impression est apparue. Il faut préciser que c’est le bas de la feuille, ou du timbre, qui est imprimé en premier. Il n’y a pas de relief comme pour une impression à sec après un assèchement de l’encrier.

(Document ITVF)


Bien sûr, pour les roulettes, ce sont 10 timbres en largeur qui sont imprimés sur la bande sans fin avant que celle-ci soit découpée sur la machine montrée ci-dessus. Donc il y a eu 10 roulettes présentant le même défaut, 3 retrouvées, il en reste 7.

mardi 21 mai 2013

ESSUYAGE PAPIER


De nombreux philatélistes ont pu se poser des questions en voyant ce genre de trace colorée comme sur cet exemple : 


Ce qui est sûr, c’est que ce phénomène ne se produit que sur les timbres imprimés sur la rotative taille-douce TD215, comme indiqué sur le bord des feuilles. Mais pourquoi ?



Il faut savoir que la TD215, dite "Epikos", avait un système d’essuyage de l’encre différent des presses taille-douce traditionnelles équipées d’un système dérivé du procédé "Serge Beaune" avec un cylindre essuyeur en matière souple. Le procédé est différent, c’est une bande de papier qui enlève l’encre en excédent pour ne la laisser que dans les tailles. Cette bande provient d’une bobine et essuie le cylindre cliché appuyée par un presseur. Le papier sali par l’encre est ensuite ré-enroulé sur une bobine pour être recyclé par le papetier. Les bobines avaient la particularité de ne pas être dans le sens longitudinal de la machine, mais d’être à l’équerre sur le côté de la machine.


Mais il est arrivé que sous la tension et l'humidification de la bande, le papier d’essuyage fasse de petits plis dans le sens du déroulement, et de ce fait des différences d’épaisseur, laisse des traces d’encre non essuyées sur le cylindre cliché.


Ces traces d'essuyage typiques se reportent évidemment sur le papier, toujours dans le sens de la hauteur des timbres, et pratiquement sur presque tous les tirages. C'est un signe qu'il s'agit bien d'une impression sur la TD215.


Merci à Laurent et Michel pour les scans.