Je viens de recevoir sur une lettre, merci Pascal, ce timbre de Monaco :
Très beau timbre de 1970, gravé par Claude Jumelet, et imprimé en TD3 à l’Imprimerie du Timbre-Poste, boulevard Brune à Paris.
Comptez les couleurs avec moi : le rouge, le vert, le noir et un brun rougeâtre. 4 couleurs ? pour une presse taille-douce qui n’a que trois rouleaux encreurs ? Comment est-ce possible ?
Bloc TD3 et ses rouleaux (doc ITVF)
En regardant de plus près, le brun est en réalité la couleur rouge très fortement salie par le noir.
Ce brun est le résultat d’un double encrage du timbre, d’un « camaïeu, terme impropre employé par les imprimeurs de l’ITP. D’après le dictionnaire, le camaïeu utilise différents tons d’une même couleur du clair au foncé.
Cette partie brune du timbre est donc encrée successivement par le découpage approprié du rouleau du rouge et celui du rouleau du noir, superposé au même endroit, ce qui donne cette couleur brun-rougeâtre après l’essuyage.
Rouleaux découpés (exemple - ITVF)
Il faut dire que l’impression de cette couleur est extrêmement difficile à tenir dans la teinte. Les réglages des encriers et de l’essuyeur sont très précis et les variations peuvent être très rapides. La couleur la plus claire, ici le rouge, est encrée en premier, pour éviter que le noir ajouté, ne remonte dans l’encrier et salisse l’encre, alors que le noir, en second, ne sera que très peu modifié par le mélange. Ce n’est possible que pour des tirages peu importants en nombre, comme ceux de Monaco ou, à l’époque, pour certains pays d’Orient, comme le Cambodge ou le Laos, qui ont eu aussi des tirages en « camaïeu, en raison d’un pourcentage élevé de feuilles fautées.
Rotative taille-douce 3 couleurs (Doc ITVF)
29 Décembre.
Dominique me signale avec juste raison, ce timbre de France, Floralies parisiennes de 1959. Il apparait que ce timbre en taille-douce 3 couleurs a bien été imprimé avec la superposition de l’encrage, variable selon les couleurs souhaitées, avec du jaune, du rouge (presque magenta) et du bleu (presque cyan) pour obtenir, par le mélange, d’autres couleurs. Il semble que cette expérience originale n’a pas été renouvelée, sans doute en raison des difficultés rencontrées pour tenir les teintes, et aussi par le prix de revient des 127 200 feuilles imprimées.