Pour ces timbres "Cérès 40 c." de 1849, deux timbres présentent une différence de caractères sur l'indication de la valeur, sur un seul galvano et en position 146 et 147.
Ces timbres ont déjà fait couler beaucoup d'encre pour donner des explications et cela il y a pas mal de temps comme dans le journal "Le Timbre-Poste" :
Pour avoir vu le galvano de ces timbres au Musée Postal, il ne présente aucune trace de soudure à l'étain, pas plus de rajout de métal. L'étain, métal trop mou, n'aurait pas tenu longtemps à l'impression et se serait écrasé pour devenir inutilisable.
Il est question d'erreur, mais est-ce bien la réalité ? Ce serait penser que Anatole Hulot aurait mélangé les empreintes en plomb du poinçon à 40 centimes avec celles à 20 centimes. On est encore au mois d'Avril 1849, Anatole Hulot, pas encore directeur de la production des timbres, soucieux de garder encore secret son procédé de reproduction par galvanoplastie, a probablement aligné les morceaux de plomb pour confectionner les deux planches de 150 timbres, soit les 300 empreintes obtenues par pression au balancier monétaire sur le poinçon en acier.
On ne peut que penser que les empreintes restantes du timbre à 20 centimes sont soigneusement rangées, il ne peut en être autrement pour des raisons de sécurité.
Sur les 300 empreintes du timbre à 40 centimes, il est fort possible que 2 se soient trouvées inutilisables, elles doivent être sans déformations et le plomb est un métal très mou, et que Hulot se soit trouvé dans l'impossibilité de faire d'autres empreintes pour les remplacer. A cette époque, il y a urgence, et il ne faut pas perdre de temps pour faire les galvanos.
Pour les 2 empreintes qui manquent en bas de la planche, Hulot les a remplacées par 2 empreintes à 20 centimes, sans doute y avait-il accès, en a enlevé la valeur qui est en relief et a mis l'ensemble au bain galvanique.
Une question pour ceux qui doutent : pourquoi les deux timbres retouchés sont-ils ensemble au bas de la planche ?
A la sortie du bain, les deux timbres sont sans valeur puisqu'elle a été enlevée, il faut donc graver le galvano pour la valeur. Hulot n'est pas un graveur, mais il peut le faire comme il l'a prouvé plus tard, mais n'a pas encore la technique pour graver la valeur à l'identique et les caractères sont bien petits pour qu'il n'y ait pas de différence et pour l'emplacement du point blanc mal positionné.
Les deux galvanos ont donc servi ainsi pour tous les tirages, même ceux d'après 1870, et ceux pour les colonies, sans perforage, il n'y avait pas de petites économies pour Anatole Hulot. Le galvano conservé au Musée, en très bel état, pourrait encore servir aujourd'hui sans aucune difficulté d'impression.