Sur un site d’achat et vente d’objets de collection, un
vendeur proposait des reproductions de timbres. Il proposait un « Europa
1975 0,80 Arlequin de Picasso » sans le brun.
Offre alléchante pour laquelle ma curiosité l’a emporté sur
la raison. Pour quelques euros, je n’ai pas été déçu.
Un examen attentif permet facilement de voir que c’est
une impression jet d’encre et il manque bien le brun. L’impression du timbre
semble de travers et plus grande que la normale.
Le vrai timbre
Plusieurs questions se posent : la disparition du
brun et le piquage du timbre qui se superpose exactement avec un timbre du même
format.
L’image numérique provient-elle d’un scan d’un timbre où
le brun n’aurait pas été imprimé, ce qui est possible et ce serait une belle
variété, ou tout simplement d’un bidouillage informatique avec un traitement d’image.
A noter également que tout le blanc du papier a été légèrement teinté sur toute
la surface du timbre, et même les dents, par de minuscules points de couleurs
jaune, magenta et cyan. On peut se demander pourquoi ou s’agit-il d’une erreur ?
Détail des points
Cette impression numérique pourrait tromper des débutants
ou des ignorants des moyens d’impression des timbres. Faut-il rappeler que l’impression
du timbre original est faite en héliogravure.
Le papier qui a servi n’est pas un papier couché utilisé
pour l’impression en hélio, mais il est gommé et on peut y voir les traces et
déformations laissées sur la gomme par l’impression jet d’encre.
Quant au perforage, il est splendide et net, et se
superpose exactement à celui d’autres timbres du même format. On pourrait
supposer que le vendeur dispose d’un appareil de perforage à peigne identique à
ceux de l’imprimerie, mais il est difficile de s’en servir sans la machine qui
va avec. On peut aussi penser qu’il dispose de timbres ou de feuilles de papier
blanc perforées à l’origine sur les rotatives à l’imprimerie.
Peut-on vraiment considérer qu’il s’agit d’un faux ou d’une
reproduction ? Est-ce licite ? Les juristes pourront en débattre.