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Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 15 juin 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (7)

Voici la suite 7 de cette série d'articles écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 12/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.


III - La taille-douce à plat en combinaison avec l'offset

Cette méthode d'impression des timbres est à vrai dire la plus récente chez nous. Elle ne pouvait naître qu'au moment où la préparation pour les machines offset (composition, reproduction, montage, insolation) a commencé à être faite sur les ordinateurs. Ceux-ci ont facilité non seulement une solution de précision, mais aussi celle relativement rapide et variable en dimension, la "lithographie" et les montages. Ainsi, les machines offset ont acquis une qualité notablement meilleure soit en couleurs d'impression soit en repérage.

L'impulsion principale à l'introduction de cette technique d'impression à la PTC était donnée par la division de la Tchécoslovaquie. Vu que l'on y a commencé à imprimer même les timbres slovaques, la capacité de la taille-douce à plat a été bientôt épuisée. L'idée de la combinaison de l'offset avec la taille-douce à plat n'est pas seulement la mienne. Elle a été réalisée en une forme relativement simple (mais en même temps très belle) aussi par Josef Herčík dans son imprimerie. Parce que notre relation mutuelle était plus que bonne, j'ai aussi étudié ce procédé d'impression avec lui. Naturellement, je ne peux pas oublier les graveurs B. Housa, M. Ondráček, V. Fajt et M. Srb, qui m'ont aussi donné beaucoup de conseils.

Mais il n'était pas facile de faire prévaloir cette méthode de production et il est intéressant de noter que la Poste slovaque a été la première à l'utiliser. Son feuillet "Les fruits de la forêt", à mon avis, fait partie du meilleur qui a été imprimé au commencement par ce procédé.

La production de timbres est effectuée avec des procédés divers, qu'il faut examiner avec le dessinateur et le graveur du timbre immédiatement après l'approbation de la maquette. Il y a trois variantes principales de production.

La première est le moletage classique de la gravure sur la plaque d'impression à plat, en dessous de laquelle sont ensuite imprimées les couleurs offset (comme avec l'impression rotative). Il s'agit de feuilles et feuillets de guichet avec les mêmes timbres, par exemple, le type Art. La partie en offset devrait être (comme la première couleur avec l'impression rotative) précisément au format et les timbres sur la plaque moletée d'impression en distance de plus ou moins environ 0,1 mm, de sorte que la plaque puisse être repérée par martelage.

La seconde variante contient des timbres divers et parfois un complément du feuillet par une partie illustrée gravée d'accompagnement. Sur la plaque d'impression, on molette tout d´abord les timbres précisément dans leur position sur la feuille et seulement ensuite on copie le reste de l'illustration du feuillet, que le graveur réalise directement sur la plaque d'impression. Ici, il est mieux de repérer l'offset sur la plaque moletée dont la gravure est complétée (éventuellement son épreuve), parce que la possibilité du martelage est très réduite en raison de la gravure d'accompagnement du feuillet en dehors des timbres.

La troisième façon est la gravure de la plaque entière de la taille-douce et le repérage de la partie offset sur la gravure comme avec la seconde variante.

D'autres variantes de production peuvent naturellement exister. Par exemple, on peut utiliser un feuillet imprimé en offset et en compléter une ou plusieurs de ses parties par la taille-douce, éventuellement délimiter diverses positions des timbres dans la feuille selon les possibilités du perforateur.

Avec toutes les variantes, on peut imprimer plusieurs couleurs en offset. Mais il est préférable d'imprimer au maximum autant de couleurs que permet un seul passage dans la machine offset (généralement quatre couleurs). Chaque passage ultérieur dans la machine court le risque de mauvais repérage des couleurs. Avec ce procédé de production, on utilise le plus souvent la décomposition des couleurs CMY(K est la gravure dans ce cas) et une quatrième couleur franche (pour la valeur nominale etc.). Mais on peut même employer une autre couleur franche.

La "lithographie" est un procédé de traitement similaire à l’héliogravure. La feuille avec des timbres divers, éventuellement avec un autre dessin complémentaire de couleur, doit être naturellement préparée pour les mêmes couleurs. Avec des timbres en couleurs diverses sur une seule feuille d'impression, cela est souvent un casse-tête. De même, on ne peut tirer qu'une seule couleur en taille-douce. Cela dépend du type du timbre (du feuillet), combien de couleurs taille-douce et celles en offset seraient le plus appropriées pour l'exécution d´une maquette.

Tout d'abord, on tire en offset et seulement après en taille-douce. En faisant l'épreuve en présence du dessinateur, du graveur et du représentant de la Poste tchèque, on juge les deux procédés et, éventuellement, on fait des corrections des couleurs d'impression.

L'impression offset apporte d'autres genres de défauts de planche. Il s'agit de taches de couleur qui se trouvent dans les endroits divers de la feuille d'impression. Pour les comprendre, il faut connaître au moins les principes de l'impression en offset. Sur la plaque d'aluminium d´une épaisseur de 0,35 - 0,5 mm (selon le type) recouverte d'une couche sensible à la lumière, on copie l'image positive à partir des films. Après le développement, la plaque a des propriétés diverses sur sa surface. En simplification, sa partie non insolée se comporte comme grasse et accepte l'encre, tandis que celle insolée réagit comme acide et accepte l'eau. Ainsi, sur la plaque est produit un milieu capable de discerner des points, lignes et surfaces d'avec des endroits qui n'impriment pas. Ensuite, la plaque est fixée sur le cylindre dans la machine à imprimer, où elle est encrée aux endroits d'impression et mouillée par une solution spéciale (il s'agit d'eau acidifiée) sur ceux qui n'impriment pas. Et c'est justement l´eau qui est souvent la cause du changement de l'humidité du papier et par cela du changement de ses propriétés. Avec le changement de l'humidité, le papier est allongé d'une autre façon que la gomme, en cas extrême il arrive que le papier soit tordu et souvent il y a même un changement de la quantité de la charge électrostatique du papier. Tous les facteurs aggravent la marge précise du papier dans la machine. C'est pourquoi, comme je l'ai déjà dit, un seul passage du papier dans la machine est préférable (mais pas nécessaire). Dans certains cas, le passage du papier à travers la machine est utilisé, ce que je vais expliquer dans le paragraphe sur le papier. L'encre est reportée de la plaque sur le cylindre recouvert de caoutchouc et seulement à partir de ce cylindre elle est imprimée sur le papier qui passe entre ce cylindre et un autre de contre-pression. Chaque assemblage de cylindres peut tirer une seule couleur - ainsi autant d’unités d´impression, autant  la machine peut tirer de couleurs.

Selon la quantité et la grosseur des points individuels d´impression, sont créés les tons de couleur. Avec la trame classique (dans une quantité variable par cm), les points d'impression sont groupés en assemblages de couleur précisément donnés. Avec la trame stochastique, ces points (pour les encres individuelles d'impression) sont beaucoup plus petits, mais même ici, le principe est le même - l'œil humain ne distingue pas les points individuels de couleur, mais leur addition créant la couleur résultante.

Le papier est entraîné à travers les unités individuelles d'impression par des pinces de sorte que même avec une mauvaise marge du papier, l'impression offset reste comme bonne. Mais le défaut se fait voir au fil du traitement suivant. Par exemple, avec des journaux, personne ne s'aperçoit d'un décalage de 0,2 mm, mais avec l´impression suivante en taille-douce, il s'agit d'un défaut assez grave. Pour l'impression en offset, le papier n'est pas cassé, mais au contraire, on le fait souvent passer à travers la machine sans impression (seulement avec humidification) pour qu'il acquiert la même humidité soit sur toute la surface des feuilles, soit pour toute la quantité des feuilles d'impression. Cela empêche les inconvénients, quand des parties du tirage du papier (par exemple, par rapport à la durée variable d'emmagasinage et des milieux dans lesquels elles sont emmagasinées) se comportent différemment dans la machine et il est pratiquement impossible de régler la machine pour que le papier avec des propriétés différentes (torsion ou instabilité de dimensions) reçoive la même qualité d'impression. Cela a évidemment un effet négatif sur la production suivante.

Cependant, avant l'impression en taille-douce, le papier doit souvent être cassé à la main dans ce cas. Le format du papier de la feuille d'impression offset est déterminé par le format d'impression de la machine et par le type de sa marge. Avant l'inondation de 2002 l'imprimerie avait à sa disposition une machine de format B3, qui était en mesure d'imprimer sur un format de papier qui ne devait pas être coupé avant de l'impression en taille-douce à plat. Le format du papier est donc généralement donné par les paramètres techniques de la machine. La position de l'impression sur la feuille d'impression est alors déterminée par les possibilités techniques de tous les équipements  technologiques pour sa production. Pour imprimer les timbres en procédé mixte offset/taille-douce à plat, la  PTC utilise le papier français, le même que pour la taille-douce à plat. Avant l´impression taille-douce, le papier, cependant, doit être coupé à un format qui peut être margé dans la machine à imprimer en taille-douce.

Les défauts de planche - taches de couleur. Leur nombre le plus grand se trouve sur la première couleur d´impression en offset. Il s´agit pour la plupart de la poussière transmise par l´électricité statique du papier au cylindre de caoutchouc transférant l´encre de la plaque offset sur le papier. Avec les autres couleurs, le papier est déjà électriquement stabilisé et les particules de poussière sont attrapées dans une moindre mesure. Naturellement, il peut arriver que ces taches soient produites au cours de tout le processus de la préparation de la production, dans les unités d´insolation du film, dans la machine à développer, pendant le montage soit sur le film soit sur le support de montage, pendant le tirage sur la plaque d'impression et ensuite même pendant le développement de cette plaque. Tous ces défauts se manifestent pratiquement de la même manière et parce qu´il s’agit, dans presque tous les cas, de particules de poussière, il est pratiquement impossible de constater où le défaut est apparu. Malgré tout le soin, il est tout à fait impossible d´éviter la poussière, surtout pas avec les matériaux sensibles à une charge d´électricité statique (ce sont tous des matériaux décrits avec l´offset). En raison des changements des plaques d´impression selon le besoin (après environ 10 000 feuilles imprimées) et des lavages des plaques d´impression et du blanchet pendant l´impression, on ne peut établir que partiellement où il pouvait arriver que les particules de poussière aient été attrapées.

Les défauts de planche de la taille douce à plat et leurs causes, j’ai cherché à les décrire dans le chapitre précédent.

Parce que l'offset est maintenant devenu la technique la plus répandue, les encres offset sont produites en plusieurs nuances et sortes (par exemple, celles à séchage rapide ou à séchage par la chaleur, avec des effets divers de couleurs, les laques U.V., mais aussi celles pour l'impression sur les plastiques, le métal, le textile, etc.).

La perforation avec cette technique est effectuée sur les mêmes machines qu'avec la taille-douce à plat. Après la perforation, les feuilles sont coupées au format final d'expédition et dans cet état on les vérifie. La vérification est la même qu'avec les autres procédés de production de timbres.
(A suivre)


La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.


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