Sur le très intéressant forum américain http://www.stampcommunity.org/topic.asp?TOPIC_ID=48681&whichpage=5 certains membres s'interrogent sur les différences de ces timbres imprimés en 1946 et 1948 :
En 1946, ce timbre dessiné et gravé par Albert Decaris a la valeur de 10 francs comme le montre cette épreuve d'état.
Le poinçon original a servi pour deux nouvelles valeurs en 1948, mais avec des changements, non seulement la valeur, mais aussi RF remplacé par FRANCE.
Les philatélistes doivent savoir que le poinçon original gravé sur un bloc d'acier doux est durci, cémenté. Une empreinte en relief est obtenue sur une molette, elle aussi en acier doux, à son tour durcie.
(Documents ITVF)
Cette molette sert à reproduire la gravure du poinçon original sur un cylindre cliché en laiton ou en cuivre qui sera monté sur la presse taille-douce. Plusieurs cylindres peuvent ainsi être produits selon les besoins ou l'usure des clichés.
Pour un changement de valeur ou bien des modifications sur le timbre, une nouvelle molette avec une empreinte en relief est réalisée. Les parties du timbres qui doivent être changées sont arasées, enlevées du relief par le graveur. Cette molette, durcie, est utilisée pour obtenir une reproduction en creux sur un nouveau poinçon appelé "poinçon secondaire", mais sans les parties retirées. Cette façon de faire est utilisée pour éviter une nouvelle gravure entière du timbre sur un nouveau poinçon car un graveur, même le meilleur et le plus expérimenté, est incapable de graver deux fois le même trait au même endroit sans faire des différences. Sur ce poinçon est alors gravée la nouvelle valeur. Les modifications des nouveaux textes sont gravées à leur place.
Ce deuxième poinçon à 12 f a servi pour un troisième en enlevant le 12, pour une nouvelle valeur à 15 f. Ces changements ont sans doute était faits, non pas par Decaris, mais par un des graveurs de l'atelier, la forme des lettres a changé.
(Images recueillies sur le forum américain)
Mais des différences sont visibles dans la gravure du palais. On peut les expliquer de plusieurs façons :
A chaque fois qu'on prend une empreinte par pression sur la presse à transfert, il y a une perte dans la gravure. Des traits sont plus faibles ou disparaissent. Les tailles de la gravure s'arrondissent. Un graveur doit intervenir pour regraver, renforcer certaines tailles plus profondément comme pour les traits entre France et Postes en haut du timbre.
Mais pour ce timbre à 15 f. l'encrage semble engraisser les traits du Palais, c'est très probablement cette encre rouge, qui à l'époque était plus difficile à essuyer sur les clichés par la matière du cylindre essuyeur, surtout dans ce sens de l'impression, ce qui donne ce résultat un peu lourd et bouché.
Albert Decaris avait un style de gravure exceptionnelle, reconnaissable entre tous du premier coup d'œil. Il a gravé plus de 500 timbres-poste.
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