(image proposée par LECOQ)
Dans la documentation, des textes proposés, sur l’Echo de
la Timbrologie aux mois de Octobre, Novembre, Décembre 1971 et Mai 1972, écrits
par le Colonel Deloste au sujet de ce timbre Semeuse 15c lignée avec ces
lignes :
Il n’est pas possible d’être en accord avec cette
opinion. Le galvano d’un timbre de 22 mm de haut ne peut pas s’allonger d’un
demi-millimètre au cintrage.
Ce timbre au type VI a été imprimé en 1923 uniquement en
impression rotative avec 20 hauteurs de timbres à chaque tour de cylindre
clichés et sans interruptions tous les 10 timbres, pour confectionner des
roulettes de timbres. Ce timbre a été précédemment imprimé en feuilles sur des presses en
blanc à cylindre avec des galvanos plats. Il a donc fallu confectionner de nouveaux
galvanos à partir du même poinçon original, légèrement nettoyé avec quelques
retouches au burin.
Les galvanos de service ont été cintrés pour être fixés
sur un cylindre clichés, par le procédé de la fibre neutre, la partie du
galvano en cuivre placée entre deux couches de plomb, la couche centrale ayant
la particularité de ne pas se déformer au cintrage, comme l’écrit M. Pouget,
adjoint au Directeur de l’Atelier des Timbres-poste, dans un ouvrage de
1938 :
On ne peut pas en douter, si un timbre s’allongeait
autant, cela ferait plus de 2 mm sur 5 hauteurs de timbres, ce n’est pas
possible avec le procédé, même pour un cintrage pour un cylindre de 20 hauteurs
de timbres, soit 480 mm de circonférence.
Et pourtant on peut constater un allongement de la
hauteur des timbres après l’impression, ce qui peut expliquer les hypothèses de
certains philatélistes et leurs commentaires. Ils ne sont pas imprimeurs de
timbres-poste en typographie.
Le papier ne s’est pas allongé, sans aucun doute, puisque
la dimension du perforage est correcte. Un autre contributeur du forum,
Jean-Luc apporte involontairement, l’image de la solution de l’énigme.
(comparaison entre une bande de roulette en impression
rotative (à gauche) et la feuille du Musée)
Merci Jean-Luc.
Les cylindres d’appel de la rotative entraînent bien le
papier pour que le perforage soit fait à 24 mm en hauteur normalement pour
chaque timbre. Ce n’est pas le papier qui s’allonge. Si ce n’est pas, on le
sait, le galvano qui se déforme, ça ne peut être que l’impression. Mais
pourquoi ?
Pour l’impression typographique, il y a des anomalies qui
sont connues depuis les machines modernes. On sait que si la vitesse de
déplacement de la forme n’est pas la même que celle du papier, il y a une
déformation de l’impression. Dans notre cas, le déplacement du papier est
correct, régulé par le diamètre des cylindres d’appel en début et fin de
machine.
Mais le diamètre du cylindre des galvanos est inférieur à
celui des cylindres d’appel, probablement une erreur que personne n’a vue à
l’époque. Le cylindre support des galvanos est trop petit, les 4 galvanos de
service, à la bonne dimension, sont trop longs pour faire le tour. Il faut donc
les scier en bandes et réduire leur écartement pour pouvoir les fixer sur le
cylindre, ce que montre la bande de gauche.
Sur la rotative, le cylindre des
clichés est entraîné par des engrenages et un tour de cylindre reste un tour
quel que soit son diamètre et sa circonférence réduite et quand le papier passe
sous les clichés, l’impression doit rattraper son retard en glissant d’une
manière très difficile à voir, en allongeant la hauteur de chaque timbre sur 2
ou 3 dixièmes de millimètre. On pourrait calculer si on connaissait le diamètre
réel du cylindre, et sa circonférence, la vitesse linéaire du papier étant plus
rapide que celle des parties imprimantes du cylindre des clichés.
Cette déformation n’avait pas d’importance et personne ne
s’en est occupé, à part les philatélistes plus tard, pas plus que dans d’autres
cas où un excès de collage de papier, entre "cuir et chair" sous
les bandes des galvanos, entraînant une augmentation de la circonférence et un
mauvais perforage à un endroit déterminé, comme expliqué dans un article
précédent du 8 octobre 2012.