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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mardi 28 juin 2011

UNE HISTOIRE DE TROUS

Les premiers timbres imprimés en feuilles n’étaient pas perforés. Après plusieurs essais, en 1862, les feuilles sont perforées (piquées, percées, on dit aussi dentelées).

D’après Maxime du Camp en 1875 dans son livre "Paris, ses organes et sa vie dans la seconde moitié du XIXe ", "le pointillage a pour but d’entourer chaque timbre d’un perlé de petits trous qui permettent de le détacher de la feuille sans le déchirer ; c’est depuis le mois d’août 1862 seulement qu’on a introduit en France cette excellente amélioration, venue d’Angleterre. Les feuilles sont fixées cinq par cinq sur un cadre de fer ; ainsi immobilisées, elles passent sous un large peigne composé d’une série de carrés garnis de poinçons sur chacun des côtés qui correspondent exactement aux côtés du timbre-poste. Le peigne s’élève et s’abaisse automatiquement pendant que le cadre est entraîné par un mouvement mécanique, et en moins d’une minute les cinq feuilles superposées, représentant 750 timbres, sont pointillées avec régularité".

(photo de presse 1913)

Chaque feuille est pointée sur les repères de perforation en haut et en bas de la feuille. Si une feuille n’est pas pointée au bon endroit, le piquage sera en travers ou décalé, et si la feuille est pliée dans un coin, il sera fauté pour le plus grand plaisir des philatélistes.

extrait du site semeuse22

Cette façon de procéder continuera ainsi avec l’impression des feuilles à plat.

En 1922, avec l’apparition des rotatives typographiques dites "étroites", l’impression et la perforation se font en suivant sur la même machine. Le bloc de perforation appelé "mouton" comporte un "jeu" de perforage dit en "peigne" constitué d’aiguilles fixées sur un bloc d’acier et d’une plaque d’acier avec des trous correspondant à chaque aiguille, comme un emporte-pièce, où chaque rangée de timbres est perforée sur les trois côtés de chaque timbre, le quatrième côté étant celui de la frappe suivante. Le système est ingénieux ; comme la bande de papier de la bobine se déroule en continu sans arrêt, le bloc soulève et abaisse le peigne au moyen d’un excentrique et dans un mouvement d’avant en arrière au moment de la perforation, ce qui n’arrête pas le déroulement de la bande de papier. L’ajustement de la perforation entre les timbres se fait par la tension plus ou moins forte de la bobine au moyen d’un frein, courroie de cuir avec des patins de bois, sur un moyeu fixé sur l’axe du porte-bobine. Le tour de cylindre cliché étant de 22 hauteurs, une feuille de timbres est donc perforée 11 fois.

Ce système de perforage sera conservé sur les machines d’impression taille-douce 3 couleurs.

Pour les presses TD6, beaucoup plus rapides, le principe est changé. Le peigne n’a plus de mouvement d’avant en arrière, mais juste un mouvement alternatif de haut en bas. Ce sont deux barres, ou « embarreurs » qui assurent l’arrêt du défilement de la bande de papier dans un mouvement de va-et-vient. L’ajustement en hauteur par rapport au timbre est fait par la lecture du repère électronique qui doit être en concordance avec un repère sur la machine.

Bloc de perforage TD6

(documents ITVF)


La suite dans un prochain message.

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