Au temps de l’impression des plaques gravées en
taille-douce sur les presses à bras, l’essuyage de l’encre en trop se faisait à
la main, en frottant la surface de la plaque avec des chiffons, et la paume de
la main pour finir. Les premiers timbres en taille-douce ont été imprimés
ainsi.
Les premières presses "Chambon" de
l’Imprimerie des Timbres-Poste, construites en 1929 sur le modèle des rotatives
typographiques, étaient équipées d’un essuyage avec des bandes de chiffons secs
et potassés qui se déroulaient et s’enroulaient automatiquement.
Rotative taille-douce en 1947
Ce dispositif a été remplacé par le procédé "Serge
Beaune" en 1939. Un cylindre métallique recouvert d’une plaque de matière
plastique, en tournant dans le même sens que le cylindre gravé, vient enlever
l’encre en excédent sur la surface des clichés sans vider les tailles et sans
mélanger les 3 couleurs d’encres déposées par les 3 rouleaux toucheurs découpés. En
théorie, le contact se fait sur la génératrice des deux cylindres qui tournent
dans le même sens et se frottent l’un sur l’autre en sens inverse. Cet essuyeur
est nettoyé par des brosses baignant dans du solvant (autrefois
trichloréthylène) et séché par une racle en caoutchouc. L’impression est
obtenue par un cylindre presseur garni de 3 feutres coupés à la longueur des
feuilles, 3 par tour de cylindre.
La technique a évolué. Les premiers essuyeurs recouverts
d’une épaisseur de matière plastique collée essuyaient deux feuilles au tour,
avec un joint, la couture, qu’il fallait positionner entre deux feuilles sur
les clichés. Ces essuyeurs se détérioraient assez rapidement et la plaque
devait être décollée pour être remplacée par une nouvelle.
Doc. ITVF
Les essuyeurs "sans couture", dont le noyau est
métallique, sont enduits d’une épaisseur de 5 à 6 mm de pâte synthétique qui
est cuite à 180°, sous une hotte chauffante et en rotation.
Doc. ITVF
Ces essuyeurs recouverts de pâte durcie sont alors
rectifiés au tour, poncés et lustrés sur un autre tour pour obtenir une surface
très lisse avant d’être installés sur la rotative taille-douce. Le
trichloréthylène utilisé pour nettoyer l’essuyeur, sali par l’encre, a été
remplacé par une solution aqueuse moins nocive composée lessive de soude, d’huile
de ricin et d’eau, et chauffée à 50°.
Sur la presse taille-douce 215, l’essuyage était fait en
faisant frotter une bande de papier qui se déroulait, se chargeait de l’encre
en trop, et se ré enroulait, le papier étant récupéré pour être recyclé.
Merci !
RépondreSupprimer