Voici un exemple trouvé sur un forum, qui va nous fournir
un sujet de réflexions sur l’impression des premiers timbres français, et en
particulier ces timbres type « Aigle des colonies » :
Au premier regard, l’impression est doublée. La feuille a
été imprimée deux fois.
Certains penseront à des essais, des feuilles de mise en
route, mais différentes hypothèses peuvent être contradictoires.
Si on pense à des essais d’impression, à bien y regarder,
on ne voit pas très bien les différences sur ce timbre entre les deux
impressions. Une question se pose. Il faut se souvenir que dans un premier
temps les timbres étaient imprimés sur des presses typographiques à bras.
Et à moins de penser que les imprimeurs de cette époque
étaient assez idiots pour se fatiguer à encrer toute la forme à la main avec un
rouleau, à marger une feuille déjà imprimée, à tourner la manivelle pour amener
la forme sous la platine et donner un grand coup de barreau, ce bras de levier
très pénible à manœuvrer, pour obtenir une deuxième impression où en définitive
on ne voit rien du résultat, la réponse à cette question est probablement
ailleurs.
Pour ces timbres de type « Aigle », on ne
trouve pratiquement pas de défauts d’impression. Les détails des traits sont
fins et le noir de la couronne est toujours bien net, contrairement à
l’impression des timbres courants, de type « Empire » où certains
filets sont brisés et les noirs avec des points blancs.
Il n’y a eu qu’un seul galvano de fait pour chaque
valeur, surtout si chaque galvano coûtait 1 500 francs de l’époque, excepté un
galvano de remplacement, en raison de la faible quantité de timbres demandée.
En 11 ans, pour le 80 c., 403 920 timbres ont été livrés, soit l’équivalent de
2 244 feuilles de 180 figurines, et même pour le 10 c., 5 523 460
timbres, soit 30 686 feuilles imprimées, ce qui est relativement peu pour
chaque livraison.
La qualité de l’impression et sa régularité de pression
ne peut que faire penser à l’utilisation d’une presse en blanc à cylindre, de
type Alauzet ou Marinoni. En 1859, ce genre de presse mécanique commence à se
répandre, et il ne serait pas surprenant que Hulot ait pu en avoir une à sa
disposition, ce qui reste encore à démontrer, mais pas impossible, en raison du peu d'informations sur ce sujet.
Ce qui pourrait expliquer les feuilles avec des
impressions multiples, tellement faciles et presque sans effort avec de type de
presse. Même celles avec des impressions multiples ou à l’envers avec un
encrage très faible qui ne peuvent s’expliquer par un manque d’encre, ou un
assèchement de l’encrier, avec un rouleau à main. A moins de penser qu’ils
étaient idiots, alors qu’il suffit de soulever les rouleaux de la presse sur
leurs supports, pour que la forme ne soit plus encrée et qu’il ne reste plus d’encre
sur celle-ci pour pouvoir la nettoyer plus facilement sans se fatiguer.
Ces feuilles n'avaient pas d'autre utilité et plutôt que d’appeler ces feuilles d’"essais" ou de "mise en
train", il serait plus judicieux de leur donner le nom de "feuilles de décharge".
Non, les imprimeurs n’étaient pas stupides, ils ne faisaient rien d’inutile et
savaient très bien ménager leurs efforts.
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