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Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 13 août 2012

PRESSES A CYLINDRE - ENCRAGE


Les presses à cylindre de l’Atelier du Timbre, au 103 Boulevard Brune à Paris ont été utilisées pour l’impression des timbres-poste, comme le montre cette photo prise en 1912.


Dans ces années-là, l’encrage de la forme était obtenu avec des rouleaux en gélatine. L’invention de ces rouleaux est due à M. Gannal, pharmacien, qui les composa en 1819, d’un mélange de sucre et de gélatine ou colle forte, pour remplacer les balles de cuir ou les rouleaux habillés de peaux de veau.


Les rouleaux sont constitués d’un axe métallique central, long de la largeur de la presse, habillé d’un cylindre de bois recouvert par la gélatine. Il fallait enrouler de la ficelle sur cette partie en bois, en croisant les tours pour que la matière adhère convenablement et que le rouleau ne se dépouille pas. Cette partie centrale du rouleau étaient centrée à l’intérieur d’un moule du diamètre du rouleau à obtenir et de la longueur nécessaire, et pour laisser la place pour 1 centimètre environ de matière souple autour du noyau en bois. Le diamètre varie selon si c’est un distributeur ou un toucheur. La gélatine coupée en petits morceaux, était fondue au bain-marie, avec plus ou moins de sucre selon les saisons, et versée dans l’espace libre du moule préalablement huilé et réchauffé, et il fallait éviter les bulles d’air qui auraient rendu le rouleau inutilisable, et pour cela, il fallait taper légèrement sur le long du moule pour les faire remonter dans la partie haute qui serait éliminée. Après le démoulage, le rouleau était préparé à la bonne longueur, nettoyé, dégraissé et mis à sécher quelques jours.


Sur les presses "Alauzet" ou "Marinoni", la table d’encrage, plate, est située juste à côté du marbre et de sa forme, et c’est le mouvement de va-et-vient de l’ensemble qui assure l’encrage. Les rouleaux sont disposés sur le bâti de la machine dans des sortes de râteliers qui les maintiennent en place tout en les laissant libres. Les rouleaux distributeurs disposés en biais, égalisent et répartissent l’encre sur la table à chaque passage, et ainsi pour les rouleaux toucheurs qui se chargent de l’encre nécessaire et la déposent sur la forme.


Les toucheurs sont équipés de galets du même diamètre que les rouleaux qui doivent juste rouler sur la forme, sans pour autant "plonger", c’est-à-dire appuyer trop fortement. Ils roulent librement sur une bande de roulement en cuir, non grasse pour éviter les glissements, et ajustée en hauteur avec des bandes de cartons. De tout cela dépend le bon encrage, mais il y a beaucoup d’aléas.

(Les rouleaux "plongent" et essuient l'encre)

Cette matière gélatineuse très "amoureuse" de l‘encre subit les variations hygrométriques et de température. Elle se rétracte ou elle gonfle selon le temps et l’échauffement lors du tirage dans la journée. Les défauts d’encrage vont de l’insuffisance de "touche" à l’excès. De plus elle est fragile et se dégrade par le frottement ou un appui trop prolongé lors d’un arrêt, avec un "plat" sur la longueur ou des marques qui peuvent se voir à l’encrage.

  
Le défaut mentionné ici en fin par l’auteur de ce texte (Louis Barrier, Essais sur les Semeuses, Le Bulletin Philatélique du Midi) n’existe pas : le changement de sens de roulement se fait toujours en dehors de la forme, même si on peut le décrire comme "coup de rouleaux", pour des toucheurs trop bas ou avec un plat, ou devenus trop durs et secs.

(Coup de rouleaux)

La qualité de l’encre est déterminante. Pour une même couleur, la quantité de pigments doit être égale, mais si l’on ajoute de l’huile de lin pour la rendre plus fluide, (on dit plus "longue", car l’encre qu’on laisse tomber de la spatule se rompt avec un filament plus ou moins long) la teinte subira des variations, et une encre trop longue laissera un effet de marbrure à l’impression. L’effet d’auréole grasse que l’on peut voir parfois, provient plutôt d’un excès de pétrole rajouté à l’encre pour éviter l’arrachement du papier avec  une encre trop sèche.

(Encre en excès à un moment et détails en blanc bouchés)

C’est toujours un encrage trop abondant qui bouche la gravure des galvanos en laissant de l’encre dans les blancs. Il est vrai aussi qu’une forme mal nettoyée peut conserver de l’encre sèche dans les tailles les jours suivants et déformer ainsi le motif d’un timbre.

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