Si les premiers timbres furent imprimés en typographie
sur des presses à bras à platine, les presses à cylindre et forme plate furent
utilisées pour l’impression des timbres jusqu’à leur remplacement par les
rotatives étroites "Chambon".
La production des presses à bras est d’environ 60
feuilles à l’heure (je vous conseille de vous entraîner pour obtenir un tel
résultat) et celle des presses à cylindre entre 800 et 1200 feuilles à l’heure
(ce qui vous laisse entre 3 et 4 secondes pour prendre et positionner
correctement la feuille de papier sur les taquets de marge, sans en oublier une
sinon gare au tour sans feuille).
Presse à bras et sa table à encrer
Il y a eu plusieurs types de presses à cylindre, dites "presses en blanc" pour celles qui n’imprimaient qu’un seul côté de la feuille,
et "presses à retiration" pour celles qui imprimaient les deux côtés, comme pour
les journaux.
A l’Atelier du Timbre, les presses à "arrêt de
cylindre" ont largement été utilisées, comme celles de fabrication "Alauzet"
ou "Marinoni". Pour ces presses au marbre plan supportant la forme
et où le cylindre roule au contact de cette forme, le cylindre arrête sa
rotation pendant le retour du marbre. Le marbre se déplace horizontalement avec
un mouvement de va-et-vient, passant successivement sous les rouleaux d’encrage
et sous le cylindre de pression avant de revenir à sa position initiale. L’encrier
donne, après réglage, l’encre suffisante au preneur qui dépose l’encre sur la
table d’encrage plate où les distributeurs la répartissent et l’égalisent par
un mouvement latéral alternatif, en raison de leur position légèrement oblique
par rapport à l’axe de la machine, avant que les toucheurs s’imprègnent de l’encre
et la déposent sur la forme composée de caractères ou de clichés galvaniques.
Le cylindre doté de pinces entraîne la feuille de papier, l’imprime en roulant
sur la forme encrée qui passe en dessous, et la relâche vers la sortie. La
pression nécessaire à une bonne impression est bien moindre que sur une presse
à platine, puisque la pression ne s’exerce que sur la génératrice du cylindre
sur 1 ou 2 cm de large et le travers de la machine, au lieu de la surface
totale pour une platine.
Un peu sur le même principe, d’autres presses sont dites "deux
tours" où le cylindre fait deux tours par feuille et se soulève au
deuxième tour pour laisser revenir le marbre, comme les presses "Lambert".
Il y en a eu à l’Imprimerie, ainsi que des presses "deux couleurs"
pouvant imprimer successivement deux couleurs pour une seule passe.
D’autres presses dites "à réaction" où le
cylindre tourne et détourne à chaque aller et retour du marbre, et d’autres où
c’est le cylindre qui se déplace en tournant sur la forme. Et les presses "à
un tour" comme les presses "Heidelberg" où le cylindre n’arrête
de tourner, avec un évidement pour laisser revenir le marbre. Toutes ces presses
ont existé dans différents format, du plus petit au plus grand.
Nous verrons l'encrage et la pression dans des messages à suivre.
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