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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mardi 27 mars 2012

CARNET OFFSET TAILLE-DOUCE

Sur le blog
j’ai trouvé au sujet de ce carnet "Impressions de Reliefs"



Ce carnet a la particularité d’être imprimé en partie en Offset, en partie en taille-douce.

L’impression a été faite en feuilles et non en bobine sur une rotative. Le côté couverture et les timbres en couleurs ont donc été imprimés en offset sur une presse à feuilles. Les bandes phospho ont été imprimées en typographie. Les timbres monochromes sont imprimés en taille-douce sur la presse à feuilles PTD4.

Cette presse taille-douce à feuilles utilise, non pas une virole gravée numériquement, mais une plaque gravée chimiquement au début, reproduite en galvanoplastie pour obtenir une plaque en creux en nickel recouverte de chrome. L’impression taille-douce a lieu après l’impression offset, les carnets finis sont coupés au massicot.


Sur le blog, le carnet montré n’a pas d’impression taille-douce. Deux possibilités :
-          la feuille n’a pas été imprimée
-          la feuille est passée en double en dessous d’une feuille imprimée
et n’a pas été éliminée à la vérification après le massicotage. On peut imaginer qu’il y a d’autres carnets ainsi provenant de la même feuille.

Le carnet que j’ai acheté a ce défaut d’encrage sur un timbre :


L’encre utilisée est une encre spéciale qui a besoin d’être chauffée à environ 90°. Peut-être n’était-elle pas à la bonne température pour laisser ce défaut d’encrage ?

jeudi 15 mars 2012

DES TROUS EN TROP

J’ai trouvé sur un site de vente ces exemples :



Pour un timbre imprimé sur une presse taille-douce 3 couleurs, je n’arrive pas à imaginer comment le bloc de perforage a pu perforer aussi parfaitement et à cet emplacement des lignes supplémentaires de trous. La bande de papier ne passe jamais deux fois sous le peigne. Il faut reconnaître que cette double perforation en plus a été bien réalisée avec un matériel performant. De plus, ces timbres ont reçu une double surcharge typographique pour les deux couleurs, imprimée sur des platines après l’impression en taille-douce et une première vérification.

Il est surprenant que ce "défaut" n’ait pas été retiré à la vérification, soit avant, soit après les surcharges.

Pour cet autre exemple, c’est tout à fait différent :



J’imagine très bien ce qui a pu se passer. Après un arrêt de la rotative typo, la bande de papier a été détendue du dernier cylindre d’appel, celui qui est après le bloc de perforage, pour une intervention technique, et n’a pas été retendue et repositionnée au bon endroit, ce qui est normal, mais la feuille fautée n’a pas été éliminée, ce qui ne l’est pas. Mais pour le bonheur des philatélistes ...


vendredi 2 mars 2012

MISE EN ROUTE D'UNE TD3

Nous sommes en 1969 à Paris. L’Agence (comptable) vient de porter les clichés.

(Doc. ITVF)

Une rotative taille-douce 3 couleurs est composée d’un bâti avec un porte bobine papier, un bloc d’impression taille-douce, un bloc d’impression typo des numéros de feuille, de machine et éventuellement de la date, d’un support de la bobine de papier de soie antimacule, d’un bloc perforateur et d’un bloc de coupe avant la sortie de feuilles.

(Doc. ITVF)

Il faut démonter les 3 coquilles du tirage précédent en les remplaçant l’une après l’autre par les nouvelles. Il faut dévisser les vis de fixation sur le support. La coquille en laiton chromée marquée d’un trait remplace celle marquée d’un trait du tirage précédent, et ainsi de suite.

(Doc. ITVF)

Avec un trusquin fixé par un aimant sur le bâti de la machine, on aligne les 3 coquilles entre elles, si une n’était pas alignée, le rouleau découpé pour une feuille ne serait pas en place pour celle-là. En effet, il y a trois feuilles par tour de cylindre cliché, et le développement du rouleau ne correspond qu’à une seule feuille.

(Doc. ITVF)

Il faut prendre l’empreinte de la gravure sur les rouleaux qui seront découpés. Un encrier et un rouleau plein encre en vert les coquilles (la forme) et l’essuyeur enlève le surplus. Le rouleau neuf est maintenu dans des "poupées", excentriques qui règlent l’appui du rouleau sur la forme. Il faut le doigté pour régler la pression et que l’impression de la gravure sur le rouleau soit nette et pas déformée pour que le découpage soit le plus précis possible. Les 3 empreintes sont prises toujours sur la même coquille, celle avec deux traits.


(Doc. ITVF)

Quand les rouleaux sont découpés par les maîtres taille-doucier (deux jours après selon la difficulté du découpage) ils reviennent à la machine et la mise en route peut commencer.

Chaque rouleau découpé est mis en place à son emplacement, haut, milieu, bas, la couleur la plus claire en haut. L’appui de chaque rouleau est ajusté. Un encrier pour chaque couleur est réglé pour encrer la forme. Les couleurs sont juxtaposées, chacune à sa place.

(Doc. ITVF)

L’essuyeur est un cylindre métallique recouvert de matière plastique. Il tourne dans le même sens que la forme pour que, à son contact, il enlève l’encre en surface pour ne la laisser qu’au fond des tailles. Il est nettoyé par des brosses avec un solvant dans un bac, du trichloréthylène, qui sera remplacé, après son interdiction, par un solvant basique.

Après vérification de l’encrage de la forme et de son essuyage correct, la bande de papier est déroulée, passée entre la forme et le cylindre de pression. Il faut équiper ce cylindre de 3 feutres, un par feuille, tenus par des tringles et fixés à leur place. Le papier est alors entraîné et passé sous le bloc numéroteur, entre le "jeu" de perforage (de type peigne), sous des roues d’entrainement et guidé vers la cisaille où les feuilles sont coupées et réceptionnées.

Il va falloir vérifier et ajuster la pression, l’encrage de chaque rouleau pour que toutes les parties de la gravure des timbres soient correctement imprimées, l’essuyage pour qu’il n’y ait pas de traînées d’encre, que les numéros des feuilles soient en place, que le perforage soit lui aussi correct et que les feuilles soient coupées au bon endroit. Le papier de soie, en bobine, est déroulé sur la bande de papier imprimée, pour éviter le maculage des feuilles avec une encre qui ne sera sèche que le lendemain.

Tous ces réglages demandent beaucoup de soin, de temps, et un outillage adapté.

Quand le "cocher", le conducteur, a terminé, il présente 3 feuilles se suivant au responsable de l’atelier, et après vérification, le "Bon à tirer" ou "Bon à rouler" est signé. Le tirage peut commencer. Toutes les feuilles précédentes seront éliminées.

Au cours du tirage, beaucoup d’incidents peuvent se produire. Les changements de bobine de papier, de papier antimacule, les changements d’essuyeur qui s’use au frottement sur la forme, les vidanges du bac de solvant où il faut remplacer celui qui est usagé, les pétouilles collées sur les clichés, les vérifications, les manques d’encre. L’ajustement du perforage se fait en tournant plus ou moins une petite manivelle qui par un câble resserre une courroie avec des patins de bois sur un disque fixé sur l’axe de la bobine de papier, comme un frein de voiture autrefois. Il fallait desserrer ce frein au fur et à mesure du déroulement de la bobine pour maintenir le perforage en bonne place. Tout cela provoque des feuilles fautées qui sont laissées dans le paquet de 1000 feuilles.

Une fiche de suivi est remplie pour indiquer les causes et avertir les vérificatrices pour enlever ces feuilles défectueuses lors de la vérification qui a lieu un ou deux jours plus tard lorsque l’encre est sèche. Le papier de soie est enlevé, les feuilles sont comptées, vérifiées et mises par centaines pour être conditionnées ensuite.

La rotative a une production d’environ 3000 feuilles par heure, mais il faut tenir compte des arrêts. Le tirage s’arrête lorsque le nombre de feuilles bonnes commandées est atteint.

Maintenant ces bonnes vieilles TD3 ont été abandonnées pour des rotatives plus rapides, les TD6.

Merci Claude.