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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 31 octobre 2011

ROTATIVES TYPO

Il y avait à l’Imprimerie des Timbres-Postes de Boulazac des rotatives typographiques avec 2, 3 et 4 blocs d’impression.


Deux sortes d’entrainement : électrique avec moteur par à-coup et continu, et électrique pour l’entrainement mais avec embrayage à friction pour faire tourner la machine. La roto typo 408 était de ce type avec 4 blocs.

(Document ITVF)

Dans l’ordre du déroulement, il y a :

- le porte-bobine et le brise gomme.

- le bloc du cylindre d’appel (entrainement) du papier au développement correspondant au format de la feuille de timbres (22 fois 20x24 ou 20x26 mm). Ce bloc comprend 3 cylindres. Celui du haut est libre, celui du milieu est entrainé, celui du bas est en contact et par pression, et "appelle" la dimension de  papier. Le réglage de la pression est obtenu par des tiges filetées qui appuient sur des ressorts.

- quatre blocs d’impression dont le premier comporte le numéroteur, le dateur et le numéro de la machine.

(Document ITVF)

- le bloc de perforage, le "mouton" et son outil, le "jeu" de perforage.

- le deuxième cylindre d’appel de même diamètre que le premier, avec seulement deux cylindres dont celui du haut, entrainé, comporte des évidements correspondants à la largeur des timbres, ces évidements pour éviter le contact avec l’encre qui n’est pas sèche, celui du bas assurant l’entrainement et la tension horizontale de la bande de papier entre les blocs d’impression et le perforage.

- le système de coupe et de sortie des feuilles, sur cette machine est alternatif et consiste en une lame d’acier qui monte et descend et coupe le papier comme un ciseau. Pour cela, des « doigts » bloquent et arrêtent le papier pendant la coupe. Sur d’autres machines, la sortie est rotative avec une lame en biais qui coupe le papier par pression sur une partie métallique, sans arrêter le papier.

- les feuilles sortent et s’empilent sur un "tapis" de deux bandes métalliques avec compartiments qui se décalent toutes les cent feuilles.

(Document ITVF)

Ces rotatives sont dites « étroites » juste pour la largeur d’une feuille de timbres. Elles ont servi pendant plus de 60 ans après leur création dans les années 20, pratiquement sans changement important. Après ces années de bons et loyaux services, sans gros problèmes d’entretien et de maintenance, avec un taux de fautées relativement bas, elles ont été abandonnées pour leur manque de performance, environ 20 000 feuilles par jour.



D’autres plus larges ont servi pour l’impression des mandats-poste avec une impression recto-verso, le verso étant imprimé avec un passage retourné de la bande de papier au-dessus du bloc. Une de ces rotatives a été transformée pour la confection des vignettes automobiles. Une autre servait pour l’impression des feuilles de papier d’état-civil pour les mairies.

lundi 24 octobre 2011

LES CARNETS FERMÉS

Pour les carnets fermés "modernes", il était utilisé une confectionneuse. Il y en a eu 3 types différents.



La machine à confectionner les carnets est un bâti métallique supportant divers éléments :

- Le porte-bobine de la couverture (bobine de papier cartonné de 144 mm de large)
- Le système d’appel et de marge de la bande, le dispositif d’impression flexographique avec encre aniline avec impression de la couverture et de l’indice de collationnement, avec système d’avance ou retard de l’impression par le dispositif électronique
- Deux porte-bobine des deux bobines de timbres (la bobine a été refendue après l’impression des timbres sur la rotative TD-6, contrairement la bobine n’est pas refendue pour la confectionneuse 9)
- Les deux systèmes d’appel des bobines de timbres, avec dispositif d’appel et de marge,  avance et retard électronique sur la deuxième bobine
- Les dispositifs de pliage des deux bandes de timbres
- Le dispositif de pliage de la couverture avec dépose de la colle sur le coté suivi de l’insertion des timbres à l’intérieur
- Les roulettes d’appui pour fermer le collage, l’entrainement vers la sortie et le dispositif de coupe des carnets collés
- Le tapis-roulant de réception des carnets coupés.


Que ce soit pour les carnets de 5, 10 ou 20 timbres, le principe est simple et complexe à la fois et consiste à entrainer 3 bandes de papier (2 bandes de timbres perforés et la couverture) à la même vitesse de défilement et de les faire coïncider à la coupe du carnet. Le système est piloté par l’électronique qui régule par avance ou retard 3 différentiels pour aligner la vitesse de la couverture, la correspondance des deux bandes de timbres (la pilote et la nappe) et la coupe du carnet à l’emplacement du perforage, par rapport à la bande pilote de timbres après une lecture optique du perforage.

Mais l’électronique a des limites et ne fait pas tout. Le réglage est délicat car les bandes de timbres perforées sont fragiles et cassent très souvent si la tension d’appel n’est pas régulière ou trop forte. L’hygrométrie joue aussi son rôle dans l’allongement du papier, si faible soit-il. C’est pourquoi il suffisait d’une bande d’adhésif sur un cylindre d’appel ou d’un élastique pour augmenter la pression et augmenter le débit. Les confectionneuses n’auraient jamais pu fonctionner sans "scotch" et sans élastiques.

Le collage du carnet se fait par une dépose de colle industrielle plastique avec une roulette rainurée qui dépose ainsi 3 filets de colle pour fixer les deux bandes décalées des timbres et assurer la fermeture du carnet.

(Document ITVF)

La réception des carnets se faisait sur un tapis-roulant à la sortie de la machine, et l’équipier assis au "recevage" ramassait les carnets par 50 et mettait un élastique autour. La difficulté était d’aller suffisamment vite pour éviter que les carnets tombent au bout du tapis-roulant. Pas question de les compter : on avait pour cela l’indice de collationnement qui permettait de voir d’un seul coup d’œil s’il n’en manquait pas et de trouver l’emplacement de la bonne dizaine. La production était environ 70 000 carnets par jour.

(Document ITVF)


Les bobines de timbres imprimées en TD6 comportaient naturellement les fautées de l’impression qui étaient signalées sur la fiche suiveuse, avec leurs numéros de début et de fin, il fallait donc surveiller ces numéros et en cas de manque d’attention, ces carnets ne pouvant être vérifiés par la "Vérif", il arrivait que ces carnets fautés parviennent aux bureaux de Poste avec des défauts d’impression ou des manques d’encre ou un séchage insuffisant au démarrage de l’impression et un maculage des timbres à l’enroulement de la bobine, d’où de l’encre et du phospho au dos des timbres, pour le grand bonheur des philatélistes. Les carnets fautés à la confection étaient mis à part et éliminés. A part ceux considérés comme bons mais qui étaient mal coupés, (timbres sans dents) ou avec une impression défectueuse de la couverture, mal imprimée à cause de la détérioration du cylindre plastique d’impression qui s’usait par le frottement de la couverture.

Il y avait deux types de confectionneuses : la 1 et la 2 étaient différentes dans leur conception et encore plus difficiles à "maîtriser" et ont été abandonnées après un dernier essai sur le carnet 5 TP "Marianne de Béquet" (1816-C 1) après leur transfert à Boulazac et la poursuite de la confection sur une autre machine.


(Document ITVF)


La confectionneuse 9, plus récente et moderne, était différente. Les bobines étaient directement refendues sur la machine et le collage se faisait avec de la colle thermo-fusible. L’impression pouvait être bicolore et l’indice de collationnement était dans le sens de la coupe. La couverture n’était pas pliée mais collée des deux cotés. La production était plus du double des autres machines.

mercredi 19 octobre 2011

CLICHERIE TAILLE-DOUCE

au sujet de ce timbre avec une variété de gavure :



Si nous sommes aujourd’hui à l’ère de la gravure numérique des cylindres clichés pour la taille-douce, il n’en a pas toujours ainsi.

Heureusement, le poinçon original est toujours gravé à la main par un artiste. Ce poinçon était autrefois, durci par cémentation pour pouvoir exécuter son transfert mécanique.

La gravure en creux du poinçon était reproduite en relief par pression sur une molette, petit cylindre en acier doux, par un mouvement de va-et-vient sur une presse à transfert.


(doc. Musée Postal)

A son tour cémentée, cette molette en relief était reportée autant de fois que de timbres à la feuille sur 3 coquilles en laiton, nécessaires pour équiper un tour de cylindre cliché pour la rotative taille-douce.



Il était utilisé une presse à moleter appelée "quatre colonnes" par sa forme. Les 3 coquilles de laiton étaient vissées autour du support. Sur le côté du cylindre était fixé un disque avec sur sa circonférence, autant d’encoches que de perforations pour trois feuilles de timbres, en nombre variable selon le format des timbres, un écart entre deux encoches représentant la dimension du timbre, les encoches non utilisées pour les timbres servant pour les guillochis en haut et bas de feuille.


(doc. Musée Postal)

La gravure en relief de la molette montée sur cette presse était reproduite en creux sur la coquille par pression progressive avec un levier réglable et actionné au pied, et par un mouvement de va-et-vient par l’action du volant avec une amplitude d’un timbre. Cette gravure des coquilles se faisait par colonnes, autant de fois que de timbres, et autant de colonnes nécessaires pour une feuille. Il fallait deux agents pour ce transfert, un pour appuyer au pied sur le levier de pression, l’autre pour actionner à la main le volant pour le va-et-vient rotatif.


(doc. Musée Postal)

La pénétration de la molette dans le laiton provoquait un déplacement du métal et des boursoufflures qu’il fallait gratter, avec un grattoir, pour les enlever et qu’il fallait polir avec un brunissoir.

(doc. Musée Postal)


Pour ce timbre montré plus haut, il s’est produit un incident. Le téton devant se positionner dans l’encoche n’a pas été mis correctement à sa place, ce qui a décalé le timbre. Au moment où la molette a été relevée, un choc léger de cette molette a laissé une marque qui n’a pas été enlevée au brunissage et qui se voit à l'impression. On ne peut parler de reentry à cette époque.

Juste avant la gravure numérique, la génératrice de la molette, au lieu d’être droite comme au début, était courbe. La nouvelle presse à moleter automatique, conduite par un seul agent, et la forme en tonneau évitait les boursoufflures. 

(doc. Musée Postal)


Maintenant la nouvelle machine à graver numérique :

(doc. Musée Postal)

samedi 15 octobre 2011

BLOC MACHINES VOLANTES

Différent du bloc des "Jeux d’Albertville", ce bloc des "Machines volantes", imprimé lui aussi en offset et en taille-douce, mais selon une autre façon de procéder.



Les couleurs offset ont été réalisées, dans un premier temps, sur une rotative offset, non en feuilles, mais avec une alimentation et une réception en bobines.

Ces bobines imprimées en offset ont été reprises pour être imprimées en taille-douce sur la presse 215, qui a la particularité de n’être pas avec une virole pour son cylindre clichés, mais avec une plaque gravée montée sur le cylindre, et tenue par des mâchoires. Une autre particularité de cette presse est d’avoir un essuyage avec du papier, au lieu d’un essuyeur nettoyé avec un solvant, et dont les bobines usagées sont recyclées.

(Cylindre porte-plaque et papier d'essuyage, doc ITVF)


L’impression se fait par feuilles numérotées de 6 blocs. Le perforage des timbres de ce bloc est réalisé avec un élément APS, ce qui permet d’avoir une telle disposition, impossible avec un peigne. A noter les trous en lignes sur les côtés qui permettent d’équilibrer la perforation de l'ensemble.

(Bon à Tirer, doc Musée Postal)

(Maquette, doc Musée Postal)


Après la réception, en feuilles cette fois, un massicot découpe à l’unité, laissant les marges chutées.

jeudi 6 octobre 2011

TAILLE-DOUCE 9 COULEURS

Pour la taille-douce, il est indiqué TD3 pour une impression en 3 couleurs, TD6 pour une impression en 6 couleurs, 3 en report, 3 en taille-douce directe, avec une superposition du report.


Mais pour ce genre de bloc avec 8 ou 9 couleurs différentes, comment fait-on ?

Il n’y a que trois encriers par élément d’impression, en TD3 comme en TD6, avec trois rouleaux toucheurs découpés, un par encrier ou un rouleau par couleur.

La solution : l’encrier avec plusieurs compartiments d’encre :

(document ITVF)

Le cloisonnement permet d’avoir 2, 3 ou 4 couleurs différentes par encrier. Il suffit d’aligner les gravures en correspondance à l’emplacement de chaque compartiment, pour avoir 3 couleurs pour 3 encriers compartimentés, pour avoir 6, 9 ou 12 couleurs,  soit 2, 3 ou 4 couleurs par rouleau découpé.

(document Musée Postal)


Ce bloc a été imprimé par 2 à la feuille, soit 6 blocs au tour de virole. Le "pointillage" est assuré par APS qui permet d’avoir les perforations à l’emplacement choisi et exact des timbres, contrairement au système de perforation par peigne qui ne le permet pas. Il ne reste plus qu'à massicoter au format définitif.

samedi 1 octobre 2011

TRUQUAGE OU PAS

Les philatélistes ont du souci à se faire avec toutes ces variétés "bizarres" qu’on leur propose, avec des perforages fantaisistes ou des couleurs disparues ou modifiées.


Une couleur absente est une chose, la faire disparaître en est une autre.

Pour les variétés trouvées à la vente dans les bureaux de poste, pas d’inquiétude, elles sont vraies. Pour les autres, il faut être prudent. Mais attention, ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas un phénomène, qu’il faut le classer comme impossible ou comme faux.

Les encres d’imprimerie sont colorées avec des pigments de différentes origines. Tout le monde a pu voir des affiches exposées au soleil dont il ne reste plus que la couleur bleue, parce que les autres ont disparu, certains jaunes et certains rouges ont des pigments qui ne sont pas "solides à la lumière". Pour les encres des timbres, des contrôles sur leur résistance sont effectués régulièrement, que ce soit pour la lumière ou les produits chimiques.

Il est difficile de savoir quel réactif chimique peut avoir un effet sur une couleur. Il est difficile de croire que cet effet ne puisse toucher qu’une couleur à un endroit déterminé, sans en altérer les autres ou le papier. Mais certains timbres plus ou moins anciens, semblent avoir subi des variations de couleurs, sans doute sous l’action de la lumière ou des U.V., en particulier dans les rouges.


Il faut faire une distinction avec une couleur absente à cause d’un assèchement possible d’un encrier et sa disparition ou sa transformation par la lumière. Seul un expert peut vous le dire, et parait-il, certains se trompent (voir le blog de Pascal Marziano en date du 20 juillet http://destimbrespascommelesautres.blogspot.com)


Attention également au faux piquage de feuille non dentelée. Une superposition avec un vrai timbre peut donner la réponse. Même bizarre, il peut être vrai, vendu à la poste, ou provenir d’un rebut.

celui-ci est un vrai trouvé sur "Delcampe"

Mais attention, certains timbres ont eu des présentations différentes (10 ou 25 à la feuille). Il est à remarquer que ces variétés ou rebuts, les timbres annulés en sont la preuve, ont le même timbre pour origine.