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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mercredi 28 décembre 2011

4 COULEURS POUR 3

Je viens de recevoir sur une lettre, merci Pascal, ce timbre de Monaco :



Très beau timbre de 1970, gravé par Claude Jumelet, et imprimé en TD3 à l’Imprimerie du Timbre-Poste, boulevard Brune à Paris.

Comptez les couleurs avec moi : le rouge, le vert, le noir et un brun rougeâtre. 4 couleurs ? pour une presse taille-douce qui n’a que trois rouleaux encreurs ? Comment est-ce possible ?


Bloc TD3 et ses rouleaux (doc ITVF)

En regardant de plus près, le brun est en réalité la couleur rouge très fortement salie par le noir.

Ce brun est le résultat d’un double encrage du timbre, d’un « camaïeu, terme impropre employé par les imprimeurs de l’ITP. D’après le dictionnaire, le camaïeu utilise différents tons d’une même couleur du clair au foncé.

Cette partie brune du timbre est donc encrée successivement par le découpage approprié du rouleau du rouge et celui du rouleau du noir, superposé au même endroit, ce qui donne cette couleur brun-rougeâtre après l’essuyage.

Rouleaux découpés (exemple - ITVF)

Il faut dire que l’impression de cette couleur est extrêmement difficile à tenir dans la teinte. Les réglages des encriers et de l’essuyeur sont très précis et les variations peuvent être très rapides. La couleur la plus claire, ici le rouge, est encrée en premier, pour éviter que le noir ajouté, ne remonte dans l’encrier et salisse l’encre, alors que le noir, en second, ne sera que très peu modifié par le mélange. Ce n’est possible que pour des tirages peu importants en nombre, comme ceux de Monaco ou, à l’époque, pour certains pays d’Orient, comme le Cambodge ou le Laos, qui ont eu aussi des tirages en « camaïeu, en raison d’un pourcentage élevé de feuilles fautées.

Rotative taille-douce 3 couleurs (Doc ITVF)


29 Décembre.

Dominique me signale avec juste raison, ce timbre de France, Floralies parisiennes de 1959. Il apparait que ce timbre en taille-douce 3 couleurs a bien été imprimé avec la superposition de l’encrage, variable selon les couleurs souhaitées, avec du jaune, du rouge (presque magenta) et du bleu (presque cyan) pour obtenir, par le mélange, d’autres couleurs. Il semble que cette expérience originale n’a pas été renouvelée, sans doute en raison des difficultés rencontrées pour tenir les teintes, et aussi par le prix de revient des 127 200 feuilles imprimées.





jeudi 22 décembre 2011

SIX MOIS

Déjà 6 mois, et 60 messages, 9 membres inscrits et plus de 5700 visites de lecteurs dont plusieurs centaines dans de nombreux pays du monde.

Voilà un résultat que je n’espérais pas en commençant ce blog pour partager ma passion de l’imprimerie et mon expérience au service des timbres-poste et des philatélistes. Soyez en tous remerciés.

Si je connais bien les techniques modernes de fabrication, des recherches sur l’histoire des premiers timbres sont toujours nécessaires pour le non philatéliste que je suis. Je découvre progressivement avec l’œil du technicien toute une histoire sur cette partie de la fabrication de ces premiers timbres.


L’évolution des techniques d’impression des timbres a naturellement suivi celle de l’imprimerie, de la technologie de Gutenberg à celle de l’ère numérique en passant par toutes les autres, lithographie, taille-douce, héliogravure, offset et sérigraphie.

Mes recherches actuelles vont vers la période concernant les timbres dits classiques, et en particulier celle des débuts sous la conduite d’Anatole Hulot et de ses « Cérès ». J’ai déjà réuni un certain nombre d’informations, mais si certains d’entre vous ont des écrits sur ce sujet, je serais très heureux de pouvoir les lire. Je vous invite à me contacter, je vous en remercie à l’avance.


Joyeux Noël à tous.

dimanche 18 décembre 2011

DIFFÉRENCE HÉLIO - OFFSET

Pour compléter un précédent message et vous aider à faire la différence entre un timbre imprimé en héliogravure ou en offset, ce qui n’est pas facile pour un philatéliste non initié aux méthodes d’impression polychrome, voici quelques conseils. A l’œil nu, on n’y voit pas beaucoup de différences. Il faut une loupe à fort grossissement.


Hélio                               Offset

Les deux principes d’impression sont totalement différents. L’offset est dérivé de la lithographie, basée sur l’antagonisme de l’eau et des corps gras où le dessin est fait sur la pierre avec une encre grasse. L’offset utilise ce principe avec une plaque métallique avec un dessin ou du texte, qui reporte sur un blanchet les parties imprimantes encrées, blanchet qui reporte ensuite l’impression sur le papier. L’hélio, appelée aussi rotogravure, utilise une gravure en creux très fine et une encre liquide laissée uniquement dans ces creux pour l’impression du papier.

En héliogravure, deux époques pour la gravure : chimique et mécanique à commande numérique.


En gravure chimique, les alvéoles sont de même grosseur, de profondeur différente selon la teinte. Ces alvéoles sont séparées par un quadrillage, "pont de trame", pour éviter que la racle métallique n’enlève toute l’encre.
En gravure mécanique, les alvéoles sont gravées par une pointe en diamant qui vient percuter le métal, gérée par une commande numérique.

Comment reconnaître les deux principes et faire la différence. Plusieurs solutions :

Les lettres et les traits :

Offset

Hélio


En offset le bord des lettres est lisse et droit. En hélio, le bord est haché en escalier.

Les demi-teintes dégradées :

Offset

En offset, on voit la trame composée de petits points équidistants et de grosseur différente selon la teinte, de la plus claire à la plus foncée. En hélio, la gravure mécanique de la trame est trop fine pour être vue et les points microscopiques forment les dégradés très fins.

Hélio numérique

Les fonds unis :

En offset, ils sont uniformes pour les couleurs primaires, mais avec des points de trame pour les couleurs composites. En hélio chimique, les points d’encre se diffusent dans le papier, cachant le pont de trame, mais donnant une impression marbrée.

Hélio chimique

 En hélio numérique, la finesse de la gravure donne des tons et des dégradés réguliers.


En espérant être assez précis et vous avoir aidé.

PS : Voir le nouvel article sur ce sujet :
http://blog-impressions-timbrees.blogspot.fr/2016/04/faible-difference-helio-offset.html

mardi 13 décembre 2011

SURCHARGES C.F.A.

Avant le Franc et l’Euro, l’ile de la Réunion utilisait le Franc CFA, pour franc des Colonies Françaises d’Afrique. Il fallait donc des timbres particuliers.



Pour cela, on a utilisé des timbres de France surchargés pour remplacer la valeur, en les imprimant au "Service des Minerves", avec un passage supplémentaire sur une presse à platine de type "F.L." pour Foulont et Langenhagen


comme celle-ci, mais avec un margeur automatique, photo que je n’ai pas retrouvée.

Plusieurs types de surcharges et plusieurs façons de procéder pour la composition de la forme :


Avec une plaque gravée avec une disposition, un dessin particulier pour annuler la valeur du timbre et lui donner une valeur nouvelle. Cette gravure à l’unité était reproduite par galvanoplastie autant de fois que nécessaire pour une feuille de timbres. Chaque bloc était positionné à la même place sur chaque timbre, en plaçant des blancs entre les blocs.


Avec une plaque gravée et des filets en plomb pour annuler la valeur, et reproduction galvanoplastique.



Avec une composition typographique avec des caractères en plomb pour une rangée de timbre, et reproduite en galvano. Plusieurs présentations étaient faites avant d'obtenir la bonne, avec filets pour annuler ou sans.




Avec une composition d’autant de fois que de timbres à la feuille, c’est-à-dire 50 ou 100 assemblages de caractères et de petits bouts de filet de plomb, qu’il fallait repérer sur chaque timbre de manière identique.



Plusieurs couleurs différentes ont été utilisées pour l’impression sur ces "F.L." dont le margeur automatique prenait chaque feuille, aspirée par les ventouses d’un bras de marge, et la margeait sur les plombs de la réglette de la platine, pendant qu’un poussoir latéral la positionnait en place, la "rectifiait". Dans le même temps un autre bras enlevait la feuille précédente imprimée pour la poser sur la table de réception.


La production de ces presses était d’environ 6000 feuilles par jour. Au cours de ces tirages de surcharges, certaines feuilles ont été mal margées, en travers, d'autres à l'envers et certaines ont eu une impression recto-verso à la suite d'une impression sans feuille sur la platine. Ces feuilles fautées auraient dû être éliminées, mais ...

mercredi 7 décembre 2011

BIZARRE, BIZARRE


J’ai lu sur un site, qu’il vous reste à trouver, ces définitions bizarres :


Si le procédé photographique a bien été utilisé pour la multiplication du négatif du timbre, autant de fois que nécessaire pour une feuille, que ce soit en hélio ou en offset, il n’en est pas de même pour la photogravure différente pour ces deux procédés. La lithographie, qui n’a été utilisée pour les timbres-postes qu’en 1870 à Bordeaux, nécessite autant de pierres de tirage que de couleurs, et son prix de revient est beaucoup plus important.



Plaque nettoyée ne semble pas une indication appropriée. Si un nettoyage d’un cliché typographique redonne un aspect plus net à l’impression, il n’existe pas de plaque de nettoyage. Il n’y a pas non plus de dispositif de sécurité autre que le procédé d’impression pour les timbres modernes qui ne sont pas produits sur des imprimantes.



Un stéréotype est une reproduction d’un élément d’impression typographique par un moulage en utilisant un flan et en utilisant ce moule pour obtenir un nouveau cliché en plomb. Il semble difficile d’imaginer de la fonte dans un moule en papier.



La thermographie ou plutôt la thermogravure est une impression avec une encre qui gonfle sous l’action de la chaleur. Cela n’a rien à voir avec la lithographie, impression à l’aide d’une pierre lithographique, basée sur l’antagonisme de l’eau et d’un corps gras.



Transfert froissé ? ? Quand on connait l’épaisseur d’une coquille de laiton ou d’une virole, il est difficile de froisser le cliché au montage. Si vous ne me croyez pas, c’est moi qui serai froissé.



Il ne faut pas confondre impression au collodion sur plaque de verre, procédé utilisé autrefois pour les cartes postales anciennes et la linogravure, qui consiste à graver une plaque de linoleum pour obtenir un relief pour une impression typographique.




La définition commençait bien pour la lame, la "racle" et non raclette (avec du fromage c’est très bon), mais le défaut de la lame raclette ;-)  En hélio, cette ligne droite provient d’une poussière venue sous la racle et qui laisse passer l’encre à cet endroit du cylindre cliché et non de l’encre "rassemblée" sur les bords lors d’un arrêt de la presse.


Si vous en trouvez d'autres ...

vendredi 2 décembre 2011

UNE SUR TROIS

Sur le blog de Pascal
http://destimbrespascommelesautres.blogspot.com



Il est bien évident que peu de personnes se souviennent de l'évènement en 1943, mais il est possible d'émettre cette hypothèse plausible :

Il y a eu apparemment un manque de pression au moletage sur une rangée de timbres, occasionnant une feuille fautée sur trois, mais avec des difficultés pour le voir.


Il aurait été nécessaire de refaire la clicherie sur la presse à moleter, c'est-à-dire les trois coquilles pour faire un tour de cylindre complet, mais en cette période troublée et les difficultés... La quantité de feuilles pour un tirage de Monaco n'est pas trop importante.

Enlever une coquille sur trois, ce n'est pas possible. Pour éviter une erreur et de retrouver des feuilles fautées parmi les bonnes, il a dû être décidé de marquer définitivement la coquille défectueuse avec cette croix, cette rayure profonde, pour reconnaître les mauvaises feuilles et les sortir du tirage.

Malgré la quantité de feuilles supplémentaires, un tiers en plus, cela a dû revenir moins cher et être plus rapide que de refaire les clichés.

Ce n'est pas une annulation pour fin de tirage, les clichés étant conservés en cas où ... et annulés avec une grosse rape sur toute la surface juste avant leur destruction et la refonte du métal.

A noter que ce n'est pas la presse TD 104, cette dénomination n'existait pas encore, mais l'identification du conducteur IU 4, ou IO 4, 4 étant peut-être le numéro de la machine. A noter également la présence des points en haut et en bas de feuille qui ont fait l'objet d'un précédent message.