BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

dimanche 29 novembre 2015

MÉLANGE DE COULEURS

Pour répondre à un correspondant ami au sujet de ce timbre et de ses variétés :


Ce timbre de Poste Aérienne "Maurane-Saulnier 760 Paris" 3,00 F a été imprimé en 1960 sur une rotative taille-douce 3 couleurs "Chambon" en vert foncé, olive et bleu-vert.

Ce timbre imprimé sur plus de 10 tirages entre 1960 et 1965, a provoqué un certain nombre de variétés de couleurs, ou plutôt de mélanges de couleurs.

Sur cette vue du système d’encrage de la TD3, on peut voir deux encriers avec chacun un rouleau toucheur découpé, l’encrier du milieu a été retiré. En principe, pour un tirage en 3 couleurs, la couleur la plus claire est en haut, la plus foncée en bas.


On peut penser que pour ce timbre, la couleur bleu-vert est en haut, le vert foncé au milieu et la couleur brun olive en bas. Dans leurs boîtes respectives, l’encre de ces trois couleurs peut paraître pareille et il est très facile de les confondre. Il a suffi d’un manque d’attention d’un équipier au moment de remettre de l’encre avec la spatule dans un encrier vide pour que la couleur de l’impression change. Il faut savoir aussi que l'encrier du bas est peu visible lorsque les trois encriers sont en place, ce qui ne facilite pas la remise de la bonne couleur.

Le bleu devient vert foncé :


Le vert foncé devient bleu :


Et même le vert foncé devient brun olive :


On peut voir alors que le découpage du rouleau du bleu encre la mention "Poste Aérienne" et un peu de nuage en dessous, ainsi que le bas du timbre.

Et toutes les nuances sont possibles selon la quantité d'encre restant dans l'encrier et avec un mélange différent à chaque fois.

Toutes ces nuances de couleurs n'ont pas été détectées par les vérificatrices ou n'ont pas été éliminées et se sont retrouvées en vente pour le plus grand plaisir des philatélistes.


Ce timbre avait déjà été émis en 1957 avec une valeur de 300 F avant le changement du cours en devenant 3,oo nouveaux Francs en 1960.


jeudi 8 octobre 2015

TRUCAGE RATÉ

Sur le forum "Forum sur les variétés philatéliques françaises" 
http://phila-france-varietes.vraiforum.com/t1397-Help-Me-2.htm 
ce timbre de 1955 « Comtat Venaissin » imprimé en typographie rotative, mais avec des couleurs inhabituelles.


Imprimé normalement en couleurs jaune, rouge et bleu, comme l’exemple ci-dessous :


Il est imprimé avec les 3 clichés suivants probablement dans cet ordre sur la rotative "Chambon" :

Le timbre montré sur le forum ne peut pas avoir été imprimé accidentellement avec ce bleu clair. Ce n’est pas possible, il aurait fallu qu’il n’y ait plus d’encre rouge sur les rouleaux toucheurs et que de l’encre bleu clair soit mise dans l’encrier par erreur.

Il ne reste plus que l’altération chimique des pigments rouges pour donner ce résultat visible avec le peu de bleu restant du mélange pour obtenir la teinte primitive. Il y avait bien du bleu dans le rouge, et même le peu de rouge mélangé normalement au jaune a disparu.

Le « chimiste » a tenté d’obtenir une variété sans penser qu’elle était techniquement impossible sur la rotative, que modifier une couleur sans toucher aux autres est pratiquement impossible aussi.

Ce timbre de valeur modeste n’en a plus aucune.


mardi 22 septembre 2015

ROUGE MYSTÉRIEUX

Sur le "Forum sur les variétés philatéliques françaises"
http://phila-france-varietes.vraiforum.com:t1391-Help-Me.htm
La question est de savoir : comment cela s’est-il produit ?


Il est bien difficile de le dire avec certitude à la vue d’un seul timbre. De plus, il est probable que ceux qui ont imprimé ce timbre ce jour-là, ne se souviennent plus de ce qui s’est passé. Essayons d’imaginer.

Il faut savoir que pour ce timbre, l’impression a été faite dans le sens du travers du timbre, et que l’impression commence par le bas, c’est-à-dire par « République » en bleu (sens de la flèche).

Le timbre normal :


Et une demi-feuille :

Il semble que c’est au cours d’une opération de réglage que le problème se soit produit.

Pour vérifier si les couleurs sont bien à leurs places, le rouleau toucheur découpé du rouge a été retiré, séparé de la forme d’impression. L’essuyage a été fait par l’essuyeur, laissant l’encre bleue et l’encre noire dans les tailles et laissant à sec les parties rouges, on peut en voir le relief. On peut voir également que le noir n’est pas exactement à sa place. Il devait y avoir du traînage.

Mais cela se complique avec le rouge et sa provenance. Ce n’est pas de l’encre rouge tombée de l’encrier sur la bande de papier avant l’impression, elle ne serait pas tombée exactement sur les reliefs du timbre. Ce n’est pas à l’essuyage, puisqu’il a été fait pour le bleu et le noir, le rouge aurait été enlevé sur les parties blanches, et le rouge semble avoir été frotté.

On pourrait imaginer des salissures apportées par les embarreurs du bloc de perforage en supposant que le papier de soie antimacule ne soit pas mis (voir schéma) mais sans savoir d’où vient l’encre sur ces embarreurs, et c’est très peu probable.


En suivant le cheminement du papier dans la machine, il semble bien que la rotative taille-douce 3 couleurs soit incapable de produire ce dépôt d’encre même de façon accidentelle ou volontaire.

On ne peut que penser à l’origine de ce rouge en dehors de la machine.

On peut imaginer que, au cours de cette séance de réglages où l’encrier a été retiré, le rouleau égalisateur en polyuréthane situé sous le ducteur de l’encrier, soit démonté, enlevé encore plein d’encre rouge et posé sur la feuille d’essai placée sur la table, que ce rouleau ait roulé accidentellement sur cette feuille, laissant son encre sur le papier et surtout sur les reliefs de l’impression à sec, ou même et c’est bien possible, que ce soit un jeune équipier qui se soit amusé à le rouler à la main sur la feuille, ce qui expliquerait le rouge un peu plus appuyé à un endroit.

Hypothèse bizarre, mais tout à fait probable.

Le plus surprenant, comment ce timbre est-il arrivé entre les mains d’un philatéliste ?


Ce timbre fait évidemment partie d’une feuille. Cette feuille de réglage n’est pas seule non plus, il y en a eu des dizaines, voire des centaines d’autres qui ont été éliminées. Cette feuille a-t-elle pu être mélangée seule avec des feuilles bonnes et passer inaperçue par les vérificatrices et vendue dans un bureau de poste ? Là est le mystère.

lundi 22 juin 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (8)

Voici la dernière suite 8 de cette série d'articles écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 1/2005) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.

IV - L'offset, les cartes postales, les hologrammes,
la typographie

L'offset est pratiquement devenu la technique la plus répandue dans le monde entier de ces dernières années. La production des éléments fondamentaux pour cette technique est la plus rapide et la plus économique, de même que l'impression elle-même. Les premières épreuves de l´impression de timbres en offset étaient réalisées à la PTC déjà à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Cependant, dans ce temps les conditions pour la préparation facile des plaques d´impression (travaux lithographiques et photographiques) n'existaient pas, les tirages sur les plaques étaient relativement compliquées et l'impression même n''atteignait pas la qualité nécessaire pour l'impression des valeurs.



L'impression offset a deux défauts principaux à part tous ses avantages. Elle n´atteint pas autant d’intensité de couleur dans les lignes que la taille-douce - il n´est pas possible d'étendre une couche de couleur sur le papier par cette technique (c'est bien visible en comparant les impressions en noir imprimées en offset et en taille-douce) et elle est malheureusement falsifiable avec plus de facilité et avec moins de possibilité de discerner les faux. Les mesures de sécurité sont limitées pour les timbres-poste en raison de leur grandeur (les billets de banque ont une série des éléments de sécurité, mais ils sont contrefaits tout de même).



Parce que la durabilité des plaques d´impression dans la qualité nécessaire est très basse (environ 10 000 feuilles d´impression), celles-ci sont habituellement échangées après cette quantité. Mais elles ne doivent pas être échangées pour toutes les couleurs de même. La distinction des défauts de planche est donc assez compliquée (on peut en dire autant de ce que j'ai déjà décrit dans le chapitre sur la technique mixte offset / taille-douce à plat).

L´impression en offset permet de tirer plus de feuilles de guichet à la fois sur une seule feuille d'impression. Leur nombre est donné par la possibilité de perforation. Il est vrai que pour cette technique d´impression on peut utiliser les blocs de perforateurs (en herse), mais une feuille d'impression ne peut contenir qu´autant de feuilles de guichet qu´on peut perforer en bloc (autant de déplacements de papier sous le bloc de perforateur qui sont possibles). Ça dépend de la possibilité du format de la machine à imprimer (quelle dimension de papier la machine peut imprimer avec le même angle de marge soit dans la machine à imprimer, soit dans celle à perforer). Cette façon de l´impression et de perforation est pratique avec la production des feuillets contenants un petit nombre de timbres (voir les formats de blocs de perforateurs pour la taille-douce à plat). Pour l'impression de feuilles de guichet contenant un nombre plus grand de timbres, on utilise plus souvent les perforateurs dits de "jardinet" (appelés "perforateurs en peigne" par les philatélistes). Ces perforateurs perforent une rangée horizontale (parallèle à celle de la marge) et un nombre respectif de perforations en saillie qui y sont perpendiculaires. Leur nombre diffère selon le format de la machine à perforer et selon la largeur de leur écart - habituellement pour 10 - 15 timbres, mais aussi pour 22 - 32 timbres. Leur distance est limitée par le type de "jardinet" et leur longueur est déterminée par le réglage de la machine et dépend du nombre des aiguilles utilisées pour le format donné du timbre. Leur nombre dans les saillies perpendiculaires est réglé par extraction; le même est aussi possible dans la rangée horizontale. Ainsi, il est possible de séparer les feuilles de guichet ou les feuilles ajustées de guichet (voir le schéma).


pevná rozteč = espacement fixe
variabilní délka posunu papíru pod perforačním hřebenem = longueur variable du déplacement du papier au-dessous du peigne de perforation

Ce procédé permet d´effectuer la perforation avec la plupart des machines à perforer jusqu'au format 50 x 70 cm, ce qui peut être par exemple quatre feuilles de guichet de 50 timbres de format 23 x 30 mm. On perfore plusieurs feuilles à la fois (4 à 10 selon le type de machine, de papier, de qualité et de quantité des aiguilles de perforation). Cela cause quelques défauts typiques de perforation. Le plus fréquent est la distance variable entre chaque déplacement individuel causé par leur réglage inexact avec les machines réglées mécaniquement (avec les machines à perforer à réglage numérique, ce problème n´existe pas). Un défaut plus visible est une perforation oblique qui se rencontre de temps en temps. Elle est causé le plus souvent par l’alignement imprécis de toutes les feuilles perforées à la fois ou par le dégagement d´une feuille d´une ou des deux paires de pinces sur la marge.

A la PTC, on tire les cartes postales en offset pour la plupart, à savoir soit celles de circulation, soit celles spéciales ou celles illustrées, y compris un nombre considérable des illustrations pour les cartes postales. Avant qu´on ait commencé à utiliser des hologrammes comme sécurité, elles étaient tirées à 18 pièces à la feuille. Parce que  les hologrammes sont appliqués par des machines spéciales en typographie (Heidelberg) et que la bande des hologrammes, de laquelle on les "repasse" sur le papier, a sa direction (enroulement en bobines), on tire maintenant les cartes à 16 pièces, dans le cas de faibles tirages seulement à 8 pièces. Pour la production des cartes postales, il y a des conditions analogues à celles de la production de timbres, de la maquette à travers le traitement lithographique, l'approbation de l'impression jusqu'à l'expédition et les mesures de sécurité.

Les machines spéciales en typographie pour l´application des hologrammes ont, à la place de la forme d´impression, une plaque chauffée sur laquelle on fixe par intervalles nécessaires de côté et de longueur, les formes individuelles spécifiques de l´hologramme futur. Les bandes déroulées apportent les hologrammes qui sont collés par la chaleur et la pression des petites formes imprimées sur le papier des cartes postales. Avec des petits tirages, les hologrammes sont appliqués à une seule même pièce sur la presse à platine typographique Grafopress. La qualité d´un hologramme est donnée par l´acuité des contours des formes pressées, la chaleur de la plaque, la pression de la machine sur les bandes et même la qualité (le lissé) du papier à imprimer.


Presse à platine "Grafopress"

La typographie n’est pratiquement plus utilisée aujourd'hui pour la production des valeurs et surtout des timbres. Cette technique d´impression, qui signifiait un saut énorme dans le domaine de l´éducation et l´art à la moitié du XVIe siècle dans le monde entier, est aujourd'hui presque une affaire de musée. Tout de même, elle est encore utilisée, sous forme appropriée, surtout pour des surcharges diverses, perforation, rainures, numérotage et travaux complémentaires similaires, où elle peut être plus précise, plus rapide et plus facile que d´autres procédés.

C´est ainsi avec la typographie même utilisée à la PTC. La surcharge la plus intéressante sur les timbres (au  temps de mon activité à la PTC) a été celle pour la victoire au championnat du monde en hockey sur glace en 1972. Elle a été effectuée à partir de caractères en caoutchouc en présence de l´agent de la Direction centrale des communications, qui déterminait quels caractères des surcharges étaient diversement endommagés(!). Pour les agents de l’imprimerie intéressés, ce fut un choc parce que n'importe quel travail sur les timbres exigeait la meilleure qualité possible. Dans ce cas, il ne s'agit pas de défauts de planche, mais de "défauts de M. Fischer".


A la fin de ces articles, M. Miroslav Vondřich précise :

J’ai travaillé à l´Imprimerie postale des valeurs (PTC en tchèque) dans un certain nombre de professions ouvrières, et après 1989 même, en fonction de dirigeant, au total plus de 36 années. Je suis compositeur-typographe de profession, fondeur de caractères et photocompositeur; je suis diplômé de l'École secondaire des arts graphiques. J'ai acquis déjà mes connaissances sur l'impression de timbres comme le fils de mon père qui était imprimeur sur la machine WIFAG, maître imprimeur de timbres et chef de production. Le père de ma femme, en plus, était imprimeur sur les machines Waite & Saville, et il est intéressant de noter que son frère imprimait déjà sur les machines Johnston et Stickney. Je suis entré à la PTC, en 1967, de l´Union graphique tchèque (Česká grafická unie) où j´ai rencontré un certain nombre de personnes qui ont participé à la production de timbres depuis 1952. Dans la production des timbres, j´ai travaillé en tant que technicien, chef de la préparation de production, ainsi en tant que directeur adjoint de la production.


Papy24 : Il faut remercier M. Miroslav Vondřich d'avoir décrit avec autant de précision tous les aspects de la fabrication des timbres-poste de l'Imprimerie postale Tchèque. Il est plus facile, maintenant, de comprendre la qualité remarquable des timbres tchèques. Il faut remercier également M. FloriáŠtěpánek pour la traduction de ces articles.

Cela fait aujourd'hui 4 ans que ce blog existe. Plus de 59 000 pages ont été vues. J'espère que vous avez pu y trouver tout ce que vous cherchiez.

lundi 15 juin 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (7)

Voici la suite 7 de cette série d'articles écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 12/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.


III - La taille-douce à plat en combinaison avec l'offset

Cette méthode d'impression des timbres est à vrai dire la plus récente chez nous. Elle ne pouvait naître qu'au moment où la préparation pour les machines offset (composition, reproduction, montage, insolation) a commencé à être faite sur les ordinateurs. Ceux-ci ont facilité non seulement une solution de précision, mais aussi celle relativement rapide et variable en dimension, la "lithographie" et les montages. Ainsi, les machines offset ont acquis une qualité notablement meilleure soit en couleurs d'impression soit en repérage.

L'impulsion principale à l'introduction de cette technique d'impression à la PTC était donnée par la division de la Tchécoslovaquie. Vu que l'on y a commencé à imprimer même les timbres slovaques, la capacité de la taille-douce à plat a été bientôt épuisée. L'idée de la combinaison de l'offset avec la taille-douce à plat n'est pas seulement la mienne. Elle a été réalisée en une forme relativement simple (mais en même temps très belle) aussi par Josef Herčík dans son imprimerie. Parce que notre relation mutuelle était plus que bonne, j'ai aussi étudié ce procédé d'impression avec lui. Naturellement, je ne peux pas oublier les graveurs B. Housa, M. Ondráček, V. Fajt et M. Srb, qui m'ont aussi donné beaucoup de conseils.

Mais il n'était pas facile de faire prévaloir cette méthode de production et il est intéressant de noter que la Poste slovaque a été la première à l'utiliser. Son feuillet "Les fruits de la forêt", à mon avis, fait partie du meilleur qui a été imprimé au commencement par ce procédé.

La production de timbres est effectuée avec des procédés divers, qu'il faut examiner avec le dessinateur et le graveur du timbre immédiatement après l'approbation de la maquette. Il y a trois variantes principales de production.

La première est le moletage classique de la gravure sur la plaque d'impression à plat, en dessous de laquelle sont ensuite imprimées les couleurs offset (comme avec l'impression rotative). Il s'agit de feuilles et feuillets de guichet avec les mêmes timbres, par exemple, le type Art. La partie en offset devrait être (comme la première couleur avec l'impression rotative) précisément au format et les timbres sur la plaque moletée d'impression en distance de plus ou moins environ 0,1 mm, de sorte que la plaque puisse être repérée par martelage.

La seconde variante contient des timbres divers et parfois un complément du feuillet par une partie illustrée gravée d'accompagnement. Sur la plaque d'impression, on molette tout d´abord les timbres précisément dans leur position sur la feuille et seulement ensuite on copie le reste de l'illustration du feuillet, que le graveur réalise directement sur la plaque d'impression. Ici, il est mieux de repérer l'offset sur la plaque moletée dont la gravure est complétée (éventuellement son épreuve), parce que la possibilité du martelage est très réduite en raison de la gravure d'accompagnement du feuillet en dehors des timbres.

La troisième façon est la gravure de la plaque entière de la taille-douce et le repérage de la partie offset sur la gravure comme avec la seconde variante.

D'autres variantes de production peuvent naturellement exister. Par exemple, on peut utiliser un feuillet imprimé en offset et en compléter une ou plusieurs de ses parties par la taille-douce, éventuellement délimiter diverses positions des timbres dans la feuille selon les possibilités du perforateur.

Avec toutes les variantes, on peut imprimer plusieurs couleurs en offset. Mais il est préférable d'imprimer au maximum autant de couleurs que permet un seul passage dans la machine offset (généralement quatre couleurs). Chaque passage ultérieur dans la machine court le risque de mauvais repérage des couleurs. Avec ce procédé de production, on utilise le plus souvent la décomposition des couleurs CMY(K est la gravure dans ce cas) et une quatrième couleur franche (pour la valeur nominale etc.). Mais on peut même employer une autre couleur franche.

La "lithographie" est un procédé de traitement similaire à l’héliogravure. La feuille avec des timbres divers, éventuellement avec un autre dessin complémentaire de couleur, doit être naturellement préparée pour les mêmes couleurs. Avec des timbres en couleurs diverses sur une seule feuille d'impression, cela est souvent un casse-tête. De même, on ne peut tirer qu'une seule couleur en taille-douce. Cela dépend du type du timbre (du feuillet), combien de couleurs taille-douce et celles en offset seraient le plus appropriées pour l'exécution d´une maquette.

Tout d'abord, on tire en offset et seulement après en taille-douce. En faisant l'épreuve en présence du dessinateur, du graveur et du représentant de la Poste tchèque, on juge les deux procédés et, éventuellement, on fait des corrections des couleurs d'impression.

L'impression offset apporte d'autres genres de défauts de planche. Il s'agit de taches de couleur qui se trouvent dans les endroits divers de la feuille d'impression. Pour les comprendre, il faut connaître au moins les principes de l'impression en offset. Sur la plaque d'aluminium d´une épaisseur de 0,35 - 0,5 mm (selon le type) recouverte d'une couche sensible à la lumière, on copie l'image positive à partir des films. Après le développement, la plaque a des propriétés diverses sur sa surface. En simplification, sa partie non insolée se comporte comme grasse et accepte l'encre, tandis que celle insolée réagit comme acide et accepte l'eau. Ainsi, sur la plaque est produit un milieu capable de discerner des points, lignes et surfaces d'avec des endroits qui n'impriment pas. Ensuite, la plaque est fixée sur le cylindre dans la machine à imprimer, où elle est encrée aux endroits d'impression et mouillée par une solution spéciale (il s'agit d'eau acidifiée) sur ceux qui n'impriment pas. Et c'est justement l´eau qui est souvent la cause du changement de l'humidité du papier et par cela du changement de ses propriétés. Avec le changement de l'humidité, le papier est allongé d'une autre façon que la gomme, en cas extrême il arrive que le papier soit tordu et souvent il y a même un changement de la quantité de la charge électrostatique du papier. Tous les facteurs aggravent la marge précise du papier dans la machine. C'est pourquoi, comme je l'ai déjà dit, un seul passage du papier dans la machine est préférable (mais pas nécessaire). Dans certains cas, le passage du papier à travers la machine est utilisé, ce que je vais expliquer dans le paragraphe sur le papier. L'encre est reportée de la plaque sur le cylindre recouvert de caoutchouc et seulement à partir de ce cylindre elle est imprimée sur le papier qui passe entre ce cylindre et un autre de contre-pression. Chaque assemblage de cylindres peut tirer une seule couleur - ainsi autant d’unités d´impression, autant  la machine peut tirer de couleurs.

Selon la quantité et la grosseur des points individuels d´impression, sont créés les tons de couleur. Avec la trame classique (dans une quantité variable par cm), les points d'impression sont groupés en assemblages de couleur précisément donnés. Avec la trame stochastique, ces points (pour les encres individuelles d'impression) sont beaucoup plus petits, mais même ici, le principe est le même - l'œil humain ne distingue pas les points individuels de couleur, mais leur addition créant la couleur résultante.

Le papier est entraîné à travers les unités individuelles d'impression par des pinces de sorte que même avec une mauvaise marge du papier, l'impression offset reste comme bonne. Mais le défaut se fait voir au fil du traitement suivant. Par exemple, avec des journaux, personne ne s'aperçoit d'un décalage de 0,2 mm, mais avec l´impression suivante en taille-douce, il s'agit d'un défaut assez grave. Pour l'impression en offset, le papier n'est pas cassé, mais au contraire, on le fait souvent passer à travers la machine sans impression (seulement avec humidification) pour qu'il acquiert la même humidité soit sur toute la surface des feuilles, soit pour toute la quantité des feuilles d'impression. Cela empêche les inconvénients, quand des parties du tirage du papier (par exemple, par rapport à la durée variable d'emmagasinage et des milieux dans lesquels elles sont emmagasinées) se comportent différemment dans la machine et il est pratiquement impossible de régler la machine pour que le papier avec des propriétés différentes (torsion ou instabilité de dimensions) reçoive la même qualité d'impression. Cela a évidemment un effet négatif sur la production suivante.

Cependant, avant l'impression en taille-douce, le papier doit souvent être cassé à la main dans ce cas. Le format du papier de la feuille d'impression offset est déterminé par le format d'impression de la machine et par le type de sa marge. Avant l'inondation de 2002 l'imprimerie avait à sa disposition une machine de format B3, qui était en mesure d'imprimer sur un format de papier qui ne devait pas être coupé avant de l'impression en taille-douce à plat. Le format du papier est donc généralement donné par les paramètres techniques de la machine. La position de l'impression sur la feuille d'impression est alors déterminée par les possibilités techniques de tous les équipements  technologiques pour sa production. Pour imprimer les timbres en procédé mixte offset/taille-douce à plat, la  PTC utilise le papier français, le même que pour la taille-douce à plat. Avant l´impression taille-douce, le papier, cependant, doit être coupé à un format qui peut être margé dans la machine à imprimer en taille-douce.

Les défauts de planche - taches de couleur. Leur nombre le plus grand se trouve sur la première couleur d´impression en offset. Il s´agit pour la plupart de la poussière transmise par l´électricité statique du papier au cylindre de caoutchouc transférant l´encre de la plaque offset sur le papier. Avec les autres couleurs, le papier est déjà électriquement stabilisé et les particules de poussière sont attrapées dans une moindre mesure. Naturellement, il peut arriver que ces taches soient produites au cours de tout le processus de la préparation de la production, dans les unités d´insolation du film, dans la machine à développer, pendant le montage soit sur le film soit sur le support de montage, pendant le tirage sur la plaque d'impression et ensuite même pendant le développement de cette plaque. Tous ces défauts se manifestent pratiquement de la même manière et parce qu´il s’agit, dans presque tous les cas, de particules de poussière, il est pratiquement impossible de constater où le défaut est apparu. Malgré tout le soin, il est tout à fait impossible d´éviter la poussière, surtout pas avec les matériaux sensibles à une charge d´électricité statique (ce sont tous des matériaux décrits avec l´offset). En raison des changements des plaques d´impression selon le besoin (après environ 10 000 feuilles imprimées) et des lavages des plaques d´impression et du blanchet pendant l´impression, on ne peut établir que partiellement où il pouvait arriver que les particules de poussière aient été attrapées.

Les défauts de planche de la taille douce à plat et leurs causes, j’ai cherché à les décrire dans le chapitre précédent.

Parce que l'offset est maintenant devenu la technique la plus répandue, les encres offset sont produites en plusieurs nuances et sortes (par exemple, celles à séchage rapide ou à séchage par la chaleur, avec des effets divers de couleurs, les laques U.V., mais aussi celles pour l'impression sur les plastiques, le métal, le textile, etc.).

La perforation avec cette technique est effectuée sur les mêmes machines qu'avec la taille-douce à plat. Après la perforation, les feuilles sont coupées au format final d'expédition et dans cet état on les vérifie. La vérification est la même qu'avec les autres procédés de production de timbres.
(A suivre)


La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.


samedi 6 juin 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (6)

Voici la suite 6 de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 11/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.


De même, comme pour l´impression rotative, on peut retirer n´importe quelle aiguille des perforateurs pour l´impression à plat. Il y a habituellement plusieurs perforateurs pour chaque dimension de timbre. Même ici, les fabricants sont différents de sorte que les perforateurs particuliers pour les dimensions données différent plus ou moins l'un de l'autre (par exemple, par la distance entre les blocs). Pour les types fréquents de timbres (Art, Beautés de la patrie), l'imprimerie possède des perforateurs spéciaux.

Je ne sais pas quelles machines à perforer ont été utilisées pendant les années cinquante, mais plus tard on a utilisé des presses de serrurerie modifiées. Seulement récemment, dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix, ces machines âgées ont été remplacées par des machines modernes produites spécialement pour la perforation.

Les blocs perforateurs ont trois parties principales. La plaque contenant les aiguilles, la plaque à travers laquelle les aiguilles passent et la plaque à travers laquelle les picots sont découpés et ensuite évacués par en-dessous.



Les feuilles des timbres y sont margées à la main et l'angle de marge doit être le même que dans la machine à imprimer. Le pourquoi de cela, je vais le décrire dans le paragraphe sur le papier. 

Les défauts de la perforation, comme des trous déviés, ont les mêmes causes comme pour l'impression rotative. Les émissions individuelles sont perforées, selon leur tirage et selon les possibilités, d'habitude sur deux et jusqu'à trois machines à perforer, de sorte qu´il peut se produire (et vraiment cela se produit) que des parties du tirage diffèrent en perforation.

Les impressions en production double étaient perforées dans la machine à perforer, de sorte qu´on perforait tout d´abord la partie inférieure et après le déplacement du mécanisme de marge, on perforait la partie supérieure.

Vérification

Les feuilles imprimées et perforées sont coupées au format final et la vérification est pratiquement la même que pour la vérification des feuilles des timbres en impression rotative. Les feuilles, les feuillets et les enveloppes premier jour sont vérifiés dans le format final d'expédition. Les exigences de qualité y sont probablement plus élevées que celles pour l'impression rotative.

Le papier

Après des années d'utilisation de papier suisse, la PTC a réalisé un changement. La raison pour ça était une certaine coloration de ce papier. Aujourd'hui, on utilise du papier français avec la même gomme prévue pour les pays tropicaux. Cette gomme est pratiquement invisible sur le papier de sorte qu'il arrive que l'impression puisse se trouver sur le côté gommé, mais il s'agit seulement d’exceptions.

Le papier est livré en feuilles et avant l'impression il est coupé au format d'impression, habituellement de 16,5 x 23,5 cm. Ces dimensions sont nécessaires pour la marge dans la presse. Une partie de papier, au moins 10 cm, doit être en plus de la zone de pression de la machine pour qu´on puisse le pousser jusqu'aux repères de marge.

Avant même l'impression, le papier est encore "cassé". Il s´agit du roulement contre le sens de sa courbure. Cela assure l'aplanissement de la surface du papier sur le côté de marge dans la machine à imprimer. A cette fin, on utilise une presse préparée, originalement destinée à l'impression typographique. Mais pour l'emplacement de l'impression, le papier doit rester intact. Tout de même, selon les changements de l'humidité de l'air, il faut rouler de nouveau le papier à la main, immédiatement avant l'impression (pendant les temps socialistes du défaut de papier, on devait imprimer bien de fois même sur le côté rompu). Pour la presse Heim qui a tiré en production double, on a utilisé du papier au format 16,5 x 32,5 cm.



Le papier est coupé avec des massicots de reliure par quantité d'environ 250 feuilles. Bien qu'il soit tenu par la presse, il arrive qu'il y ait une certaine mauvaise coupe. La lame du massicot est légèrement déviée vers l'extérieur et en même temps le papier est légèrement enfoncé sous la coupe. Ainsi il arrive que les feuilles de dessous soient légèrement plus grandes que celles de dessus. C'est pourquoi le papier doit être margé sur les côtés du même angle.

Les enveloppes premier jour

Les enveloppes premier jour (FDCs) sont habituellement tirées directement des poinçons non moletés du graveur après leur adaptation et la fixation dans la machine, et après leur chromage. Pour la plupart, on les imprime sur la machine qui a été achetée pour cette production il y a quelques années. La machine a la marge automatique pour les enveloppes et le séchage est après l'impression. On y imprime avec des encres spéciales, séchées par la chaleur, qui différent des encres classiques de la taille-douce.

Les machines à imprimer

A présent, la plupart des timbres sont imprimés sur les machines Waite & Saville. La machine Heim reste à la PTC seulement en réserve parce que son état technique n'est plus idéal et la machine ne peut plus être réparée; l'établissement qui l'avait fournie a fait faillite il y a quelques années. La machine avec la marge automatique, sur laquelle on tire les enveloppes premier jour, ne peut pas être utilisée pour imprimer les timbres multicolores car le procédé de marge ne permet pas un repérage précis.



Les défauts de planche

Les défauts de planche de la taille-douce à plat sont très similaires aux défauts de l'impression rotative et leur origine y est identique. Il s'agit à nouveau des défauts produits sur le poinçon, la molette, pendant le chromage, le moletage sur le chrome, et, en plus, des défauts produits sur la plaque d'impression, éventuellement sur la mise en train de pression. Les défauts les plus fréquents sont le double moletage et le chrome rugueux. Les défauts produits sur la mise en train étaient décrits dans le paragraphe sur le transfert de pression.

Pendant le rechromage, il arrive aussi que des impuretés se détachent du métal de la plaque d'impression.

D'autres défauts de planche, des lignes manquantes, peuvent ne pas être produits seulement par l'amincissement de la mise en train de pression, mais aussi par le séchage de l'encre dans la gravure. Ça arrive pour la plupart des cas avec la dernière encre pour les traits qui est plus visqueuse et sèche plus facilement dans les tailles pendant une interruption de l'impression. Ce défaut se manifeste toujours uniquement dans une partie du tirage et à une intensité diverse (l'encre séchée est dégagée habituellement sous la pression durant l'impression). Ces défauts peuvent se produire avec toutes les encres du tirage.

Le schéma de la feuille pour l´impression à plat et en combinaison avec l´offset

Les repères de marge pour l'impression à plat et pour la perforation sont réglables. Cela est nécessaire pour le placement précis de l'impression au centre du papier et pour la perforation après l'impression. Après le réglage, les repères sont bloqués. Avec les machines à perforer, le déplacement n'est possible qu'en direction verticale, la distance est aussi réglable.

La marge dans les machines offset pour la combinaison de l'offset avec la taille-douce à plat est donnée par le format minimal du papier, sur lequel la machine est capable d'imprimer. Même dans ce cas, il est nécessaire de garder le même angle de marge.

Pour l'impression uniquement en offset, la situation est un peu différente. On peut utiliser plus de surface sur les feuilles pour l'impression elle-même. L'impression peut être faite alors sur un format plus grand, déterminé seulement par les possibilités de format de la machine à perforer (quatre feuilles de guichet au format approximatif A4 sur une feuille d´impression). L'angle de marge doit rester le même soit pour l'impression soit pour la perforation.



Tisková plocha = La surface d´impression
Nakládací zarážky = Les repères de marge
Nakládací úhel = L'angle de marge
Nalámání papíru na ploše pro nakládání = Le sens de la casse du papier sur la surface pour la marge
Oříznutí aršíku po perforaci = La coupe de la feuille après la perforation


(A suivre)


La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.

mercredi 27 mai 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (5)

Voici la suite 5 de cette série d'articles sur l'impression des timbres-poste tchèques écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 9/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.


Les défauts de clichés en héliogravure

Pour les défauts de clichés produits pour la partie hélio, il est beaucoup de plus difficile d’établir leur origine. Ils peuvent provenir soit du développement des films dans la développeuse et pendant le transfert sur le cylindre, soit d’un défaut du cylindre même, éventuellement sur la machine d´impression.

Le plus souvent, il s'agit de petits emplacements contenant une couleur différente. Il s'agit soit d’une couleur échappée, soit d'une autre couleur imprimée.

Pour une petite tache de couleur imprimée, ce défaut provient pour la plupart des cas d'une salissure sur le film (un reste du fixateur mal éliminé, de graisse, etc.), d'une salissure sur le support de montage ou sur le papier charbon, éventuellement sur la table lumineuse pendant le transfert de la trame ou des montages de film. Si au contraire, dans un emplacement, une certaine couleur manque, il s'agit dans la plupart des cas, d´une tache de graisse ou d'une autre tache sur le cylindre avant le transfert du papier charbon. On répare les petits manques de couleur par un piquage à la main, tandis que les endroits de couleurs inadaptés sont effacés.

Parfois, on trouve des lignes de couleurs dans le sens de l'impression du timbre. Celles-ci sont produites habituellement par l'altération du tranchant de la lame d'essuyage (racle). Quelquefois, il arrive qu'une impureté se trouve entre la racle et le cylindre et empêche la lame d'adhérer au cylindre. Si le tranchant est abîmé, il faut aiguiser la racle à nouveau.

Ce qui est caractéristique pour les défauts de mauvais chromage, ce sont les traces d'une ou plusieurs couleurs sur divers endroits des timbres dans la feuille qu'on trouve surtout au début d'impression. On les enlève d'habitude par repolissage du cylindre, éventuellement par un rechromage.

Il arrive souvent que les timbres sur la feuille d'impression ne soient pas repérés dans le sens diagonal. Ce défaut se produit soit par un montage défectueux, par un cylindre mal ajusté (le cylindre a un diamètre plus petit sur un côté) soit par le papier d'impression qui n'a pas la même épaisseur sur toute la largeur, soit le papier est déplacé d'un côté sur l'autre par les unités d'impression de la machine, et dont le parcours n'est pas droit. Il faut juger de ces défauts d'après les couleurs qui ne sont pas en place et dans quelle mesure ce défaut est prononcé.

II - Taille-douce à plat

Cette méthode d'impression de timbres-poste est unique dans le monde entier. Ses résultats sont d'excellente qualité surtout du point de vue artistique et les timbres imprimés par cette technologie remportent régulièrement les prix d'excellence à toutes les expositions dans le monde.


La préparation de ce procédé de production ressemble beaucoup à celle de la taille-douce rotative. La copie "pâle" pour la taille-douce à plat est produite de la même manière que celle pour l'impression rotative. Bien des fois, le projet n'est pas une maquette créée par le dessinateur du timbre mais une reproduction d'une œuvre qui sera transposée sur un timbre. Cependant la tâche du graveur est beaucoup plus exigeante quant au dessin détaillé parce que le graveur doit prendre en considération la distribution des couleurs, leur dispersion, leur mélange. Le dessin détaillé est unique pour toutes les couleurs. Celui-ci est copié de la même manière, comme pour l'impression rotative, sur autant de plaques d'acier qu´il y a d'encres à imprimer pour le timbre.  Habituellement plus profondes que celles pour la rotative, les gravures sont vérifiées dans l'imprimerie. Avec celles-ci, le graveur contrôle les épreuves des couleurs individuelles et leur repérage. C'est important pour le mélange des couleurs afin que le repérage final corresponde bien au projet et à l'intention du graveur.

Le moletage, la plaque d´impression

Les molettes sont produites, de nouveau, de la même manière que celles pour l'impression rotative. Pour s'en faire une idée, une molette peut contenir trois empreintes des timbres type Art ou quatre empreintes des timbres type Beautés de la patrie.

Presse taille-douce à plat Heim

Vue de la presse Heim

La plaque d'impression est en acier relativement doux. On la coupe dans une bande d'acier et on l'usine de façon analogue à la plaque du poinçon. La dimension de la plaque d'impression est approximativement 16 x 12 cm (pour les timbres imprimés autrefois sur la machine Heim en "production double", la dimension de la plaque était approximativement 16 x 25 cm). Pour imprimer les timbres multicolores, il faut préparer le nombre nécessaire de plaques d'impression. Sur les plaques, on trace les marques indiquant la position des timbres de sorte que la couleur imprimée la première ait le format précis et que sur les plaques pour les autres couleurs l´intervalle entre les timbres soit environ 0,1 mm plus petit. C'est important pour le repérage des couleurs pendant l'impression. Cela se fait en tapant au marteau entre les timbres en dessous de la plaque d'impression. On peut repérer ainsi non seulement dans les deux sens (horizontalement et verticalement) mais aussi dans une certaine mesure, on peut faire tourner un peu les timbres individuellement.


Moletage de la plaque

On molette des plaques de format 160 x 300 mm, c'est-à-dire deux couleurs sur une plaque. Avec ce format, on peut mieux ajuster la plaque, latéralement (et verticalement) pour l’orientation dans la machine à moleter. Après le moletage, il faut dans la plupart des cas aplanir la plaque car elle est normalement courbée sous la pression. On teste la force de la pression sur le bord de la plaque et cette partie est coupée après le moletage. La plaque moletée est ensuite inspectée et si tout est bien transféré, on la coupe en deux. Avant l´impression, les plaques sont seulement chromées. En moletant, le technicien doit décider dans quel sens moleter les timbres. La plaque s’est naturellement allongée sous la pression de la molette et si un remoletage est nécessaire, un doublage du dessin peut se produire (ce qui arrive tout de même quelquefois). Cette décision du technicien est même importante pour le placement de la molette dans le timbre à remoleter. Même là, la molette n´est mise en place que par le sens du toucher sans aucune possibilité de contrôle optique, c´est-à-dire dans un endroit où les lignes de la gravure permettent à la molette de s'agripper au mieux dans le timbre déjà moleté.

Une épreuve est effectuée pour les couleurs individuelles dans l'ordre décidé par le graveur. C'est lui qui approuve les couleurs particulières. Seulement avec la dernière couleur, celle du trait (habituellement le noir ou une autre couleur foncée), l'épreuve est effectuée en présence d'un représentant de la Poste et après son approbation, l'impression peut commencer en production.

Au cours de l'exécution de l´épreuve, on fait des ajustements des plaques d´impression, par exemple, le remoletage de la plaque entière sur le chromage, le remoletage avec une certaine inclinaison  de la molette (au besoin, un côté du timbre est moleté plus fortement), éventuellement le graveur même corrige diversement la plaque d’impression.

L´impression

On tire les couleurs les unes après les autres dans l'ordre décidé par le graveur, mais à cause des possibilités d'emmagasinage, on ne tire jamais qu'une partie du tirage. Les feuilles sont disposées de sorte qu'elles ne se touchent pas l'une sur l'autre car l'encre du tirage doit sécher au moins 12 heures. Cela nécessite un espace d'emmagasinage relativement considérable. Ce qui est typique pour la taille-douce c'est un relief formé par l'encre épaisse qui ne pénètre pas dans le papier. Mais ce caractère fondamental de la taille-douce ne permettrait pas le repérage des couleurs, car chaque plaque suivante avec une autre encre ne pourrait pas arriver jusqu'au papier. C´est pourquoi il faut ajuster les encres imprimées en premier de sorte qu'elles pénètrent dans le papier et ne forment pas de reliefs (il y a des difficultés avec le papier qui n'est pas assez satiné et l'encre peut y passer au travers). Le relief est formé par l'encre du trait venant en dernier, pour la plupart le noir. Un grand danger pendant l'impression est la variation de la température et de l'humidité de l´air. Ces facteurs influencent considérablement la stabilité dimensionnelle du papier, ce qui se manifeste dans l'impression immédiatement. On risque un autre éventuel martelage des plaques d'impression pour obtenir le repérage des couleurs, mais ensuite une difficulté inverse peut naître pour la partie du tirage suivant, c'est-à-dire, il faudrait réduire la plaque d'impression, ce qui n'est plus possible.



La presse Wait and Saville

Il est utile que le tirage entier soit imprimé sur la même machine et, en plus, que les parties soient imprimées toujours par la même équipe. Le papier est margé dans la machine à la main et il est poussé jusqu'aux repères fixes (appelés "taquets" dans le jargon des imprimeurs), qui déterminent la position précise au moment de l´impression. Chaque margeuse a une certaine façon de travailler (bien qu´on ne puisse pas le discerner à première vue). En plus, il faut qu´elle ait le sens du rythme et une grande aptitude pour mettre le papier dans la presse avec une précision absolue. Quand, pour quelque raison, (par exemple une maladie), il est impossible que la même margeuse finisse toutes les couleurs du tirage, il y a presque toujours des difficultés de repérage.

Les encres individuelles, comme j'ai déjà dit, sont superposées selon les épreuves du graveur et, bien des fois, c´est seulement après le repérage final de toutes les couleurs que les encres sont ajustées (naturellement, suivant la décision du graveur et en présence du représentant de la Poste tchèque). On change leur ton ou leur intensité, quelquefois même leur ordre. Ceci est causé par le procédé différent d'impression sur les machines d'impression, distinctes de celle utilisée par le graveur pour produire ses épreuves. En ce cas, la différence la plus importante se trouve sur le mode d´essuyage des poinçons chez le graveur et celui des plaques d´impression dans la presse (les plaques sont essuyées par du papier à travers un support souple). Le poinçon est aussi un peu différent de la plaque d'impression. Le transfert sur la molette et de là sur la plaque d'impression cause une certaine perte de finesse et d'épaisseur des traits et points. Les encres pour la taille-douce à plat sont les mêmes que pour la taille-douce rotative.

Tandis qu'avec l'impression rotative le transfert de pression de la virole est effectué à travers un feutre, avec l'impression à plat on utilise une sorte de mise en train. Il s'agit d´un carton ou un autre matériau similaire, épais mais souple, de la surface duquel on amincit la matière pour les endroits non imprimant. Les traits et points qui doivent imprimer restent sur le carton en pleine hauteur, le reste en est enlevé. Toute la mise en train est collée sur la plaque d´acier de contre-pression. Ici, certains défauts de la plaque peuvent se produire. Si, peut-être par mégarde, quelque trait qui doit imprimer est coupé pour un des timbres, ou la mise est collée inexactement, éventuellement elle est déplacée par la pression, la partie de la gravure qui manque de pression n'est pas imprimée. Le découpage d'une partie de la mise en train est naturellement utilisé aussi pour enlever quelque partie de la gravure. Mais en ce cas, il s'agit des œuvres d'inspiration libre ou des produits gravés commercialisables. On ne se sert de cette solution dans la production des timbres-poste que tout à fait exceptionnellement. Naturellement, on coupe toujours les croix de repère.

La perforation

Après l'impression du tirage, les feuilles sont perforées. Pour les timbres, on utilise les blocs de perforateurs (pour la dentelure en herse) qui perforent toute la feuille d'impression (de guichet) à la fois. (Il y a aussi des perforateurs dits de « jardinet » qui perforent une rangée horizontale et deux rangées verticales ou à l'inverse - selon le format du timbre, la dernière rangée reste ouverte.  A la PTC, on perfore de cette façon des étiquettes diverses, etc. mais on peut même les utiliser pour la perforation des timbres imprimés seulement en offset). On perfore de trois jusqu'à cinq feuilles à la fois, selon la qualité du papier et l'état technique du perforateur (pas seulement des aiguilles).

Les perforateurs de base sont pour les timbres de format 19 x 23 mm et leur multiples, c´est-á-dire 23 x 40 mm et 40 x 50 mm, puis les perforateurs pour les timbres de format 26 x 40 mm en deux types : soit deux blocs de quatre, soit deux bandes de trois, et les perforateurs pour les timbres de format 23 x 30 mm. Voici un aperçu des perforateurs dans une table :

Format du timbre:      Format de perforateur:          Type de perforateur:
19 x 23 mm                22,2 x 27,2 mm                     bloc de 20
40 x 23 mm                44,4 x 27,2 mm                     bloc de 10
40 x 50 mm                44,4 x 54,4 mm                     bloc de 4 + (2) espaces blancs
23 x 30 mm                27,2 x 34,2 mm                     bloc de 10
26 x 40 mm                30,5 x 44,4 mm                     2 x bande de 3
26 x 40 mm                30,5 x 44,4 mm                     2 x bloc de 4

Il y a aussi d'autres perforateurs (de diverses grandeurs de perforation) produits pour certaines émissions (Intercosmos, etc.), mais je ne possède pas leurs dimensions précises. La dernière fois, un tel perforateur a été utilisé pour perforer la feuille de l'exposition PRAGA 98 (réplique des timbres de la première république gravée par Bedřich Housa).
 (A suivre)

Commentaires de Papy24 : L'impression de ces timbres en taille-douce à plat demande une grande expérience, aussi bien dans l'ajustement et le repérage des couleurs, (en martelant au dos de la plaque) que dans la marge des feuilles à la main sur ce type de presse. 

Il est amusant de lire cet appellation "dit de jardinet" impossible de traduire autrement pour ce type de perforage sur 3 côtés, type de perforage inventé à l'origine par l'anglais Archer pour les timbres britanniques


La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.