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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

dimanche 28 juillet 2013

SURCHARGES

Sur le forum de Timbres de France 
une demande au sujet des surcharges et des limites des décalages :



Il y a eu plusieurs façons d’imprimer les surcharges et en particulier celles concernant les préoblitérés.

Avant 1922 et l’impression des timbres sur rotatives, les timbres étaient imprimés en feuilles de 300 sur des presses à cylindre avec une forme à plat, et feuille coupée en deux après gommage. L’impression des surcharges était faite sur les mêmes presses avec un deuxième passage.

Impression à plat en deux passages

Avec les rotatives "Chambon", l’impression de la surcharge était possible sur un deuxième bloc, en même temps que le numéro de feuille et la date.

Impression de la surcharge sur la rotative (roulette)


Mais selon les besoins, il était nécessaire de reprendre les feuilles coupées produites par la rotative pour imprimer la surcharge sur une autre machine, une presse à platine, de type "Minerve", nom qui est resté au "Service des Minerves" à l’Imprimerie du Timbre.

(Publicité dans un annuaire de l'Imprimerie en 1910)

Comment reconnaître le procédé employé ? En regardant la lourdeur de l’impression ou la finesse des lettres, rien n’est moins sûr. Une feuille entière, ou un bord de feuille, peut apporter la réponse.

Impression de la surcharge et de la daté décalée sur la rotative.

Sans savoir où cette indication de décalage maximum de 6 mm a été trouvée, il est certain que sur la rotative le décalage latéral ne peut être aussi important que sur le premier exemple. Ce qui indique une impression reprise sur une presse à platine avec tous les décalages possibles, l’impression recto-verso ou les impressions à l’envers, puisque les feuilles de timbres sont probablement margées à la main dans la presse, et donc sujettes à toutes les erreurs humaines.


Ce n’était pas évidemment les mêmes clichés puisque les clichés de la rotative étaient cintrés, mais ils avaient certainement la même origine.

samedi 13 juillet 2013

SABINE A L'ŒIL BLANC

En 1981, M. Claude Coutin, auteur de la découverte, signalait cette étonnante variété de la "Sabine à l’œil blanc". Il en reparle sur le Forum http://phila-france-varietes.xooit.fr/t916-SABINE-A-L-OEIL-BLANC.htm





Plusieurs feuilles de cette variété étaient trouvées et sur plusieurs valeurs, 0,40 brun foncé, 0,90 lilas-rose et 3,00 brun, avec des emplacements différents des timbres touchés dans les feuilles.

M. Pierre de Lizeray lui répondait dans le « Monde des Philatélistes » en Octobre 1981 en donnant cette explication :



Cette explication ne peut pas être la bonne pour plusieurs raisons.

L’encre taille-douce ne sèche pas aussi vite que ça, sur la rotative TD6, il faut un four tunnel infra-rouge pour que l’encre soit suffisamment sèche pour ne pas maculer les feuilles suivantes après la coupe des feuilles et leur réception en paquet. Ce maculage arrive à chaque redémarrage de la machine quand le tunnel IR n’est pas encore assez chaud.

Une encre trop siccative, les boîtes d’encre sont utilisées comme elles arrivent du fabricant. Plusieurs couleurs d’encre, plusieurs rotatives sont concernées. Ce n’est pas crédible.

Si de l’encre sèche peut rester au fond de la taille après un mauvais nettoyage de la forme, cela n’est pas suffisant pour faire un blanc après essuyage, la taille est pratiquement vidée après l’impression.

Le phénomène se reproduit sur plusieurs rotatives, avec plusieurs couleurs d’encre : le papier est en cause. Lors du gommage du papier, de fines particules de gomme se retrouvent quelquefois prises entre les spires de la bobine, et lors de l’impression, elles se déposent sur les clichés en empêchant un essuyage correct.

Cela s'était déjà produit pour cette "Marianne"


et reproduit pour cette "Liberté"


Ce qui est plus énigmatique, pour chaque timbre touché, c’est toujours l’œil gauche de la "Sabine" qui a ce point blanc, plus ou moins important et de façon aléatoire sur la feuille. Une hypothèse crédible serait que ce soit justement la profondeur des tailles à cet endroit qui retienne la petite boule de gomme. Il est à remarquer qu’un de ces points blancs se trouve dans le 3 de la valeur.



Ces exemplaires n'ont pas fait parler d'eux, mais il en reste certainement d'autres, à vous de les trouver.

lundi 8 juillet 2013

TACHES LUMINEUSES

Olivier m’a fait parvenir ce scan et me demande comment est-ce possible ?


L'impression est décalée en hauteur, c'est assez courant, mais des marques d'encre phosphorescente sont visibles sous lumière UV en bas à droite et sur le côté gauche, ainsi qu'au milieu de la feuille.

Une petite explication est nécessaire. Pour l’impression de ces bandes phosphorescentes, il est utilisé un cliché polymère sur plaque d’acier, fixé sur un cylindre magnétique comme on peut le voir sur l'image en dessous, du bloc d'impression de la rotative.

(Document ITVF)

Ces plaques, de marque "Nyloprint" ou autre, sont composées d’une plaque d’acier recouverte de matière plastique polymère sensible à la lumière pour être exposée à travers un film et gravée pour avoir un cliché en relief d’une épaisseur d’environ 1 mm. La plaque est cintrée et enroulée autour du cylindre.


Le magnétisme du cylindre est très puissant pour éviter le glissement de la plaque. Mais si la plaque est mal positionnée et que le cliché ne soit pas aligné à la jointure, il faut la retirer et ce n’est pas facile. Il faut utiliser une lame de cutter pour la passer en dessous et pouvoir soulever un coin de la plaque d’acier pour la décoller, et il arrive que la plaque, très mince, se déforme.

Cette déformation, même très faible, finit par se trouver presque au niveau des parties  imprimantes, prend de l’encre et la reporte sur le papier. En raison de la faible hauteur du relief des clichés, 0,7 mm, si la touche des rouleaux est mal réglée, le fond de la gravure peut également prendre de l’encre, tout comme la moindre goutte d’encre sur ce fond, et tacher le papier.

Cela arrive sur les bandes phosphorescentes, et cela a pu arriver sur certains tirages de timbres avec des surcharges en noir ou autres, imprimés dans les mêmes conditions.