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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

dimanche 25 septembre 2011

BLOC OFFSET - TAILLE-DOUCE

J’ai trouvé ce sujet de discussion sur le forum



Ce bloc feuillet des Jeux d’Albertville a eu une impression mixte offset taille-douce.

Offset à feuilles 4 couleurs pour la partie centrale et Taille-douce à feuille, PTD4, avec 3 couleurs pour les timbres et les textes dans les marges.

Pour cette variété originale


Il suffit de regarder pour comprendre. L'impression offset a été faite et ne peut plus varier. Ce n’est pas un défaut de pression pour la taille-douce puisque le rouge et le bleu sont imprimés, mais l’encrage du noir est retiré progressivement.

Pour cet autre cas


C’est la pression qui est retirée. Il est à noter que ce bloc a été imprimé plusieurs exemplaires à la feuille d’impression, donc il est possible qu’il y en ait d’autres, ceux qui étaient sur la même rangée.

Le piquage a été fait à part sur une machine à perforer les feuilles. Il se trouve également des décalages de perforation sur ce bloc.

Mais pour cette variété trouvée sur le site


difficile de l’imaginer, un tirage totalement en noir aurait demandé une clicherie spéciale. On ne peut avoir l’impression offset et taille-douce sur le même cliché. Comment ce bloc en noir est-il possible ? Nul ne possède tout le savoir.


Vendredi 30 Septembre :
Après des recherches et des informations transmises par Emmanuel, ce bloc en noir a été distribué à certaines personnalités du C.I.O. Il a donc été fait une plaque offset spéciale pour l'impression centrale du noir, comme pour le bloc normal. L'impression de la taille-douce a aussi été faite sur la presse PTD4, en noir à la place des couleurs.

vendredi 23 septembre 2011

DEFAUT OU ACCIDENT

Sur le blog de Pascal Marziano
http://destimbrespascommelesautres.blogspot.com




Il est indiqué "défaut d'essuyage". A la vue et à la forme de la tache, il semblerait que ce ne soit pas le cas. Un défaut d'essuyage aurait des contours moins nets. C'est probablement un peu d'encre tombée sur la bande de papier après l'impression du timbre, ce qui donne ce dessin et sa forme progressive après son étalement.


Ces timbres proviennent évidemment d'un carnet de 20 TP, et à la confection du carnet, le défaut n'a pas été vu, ainsi que sur les carnets suivants car il y en avait certainement d'autres.


Peut-être ces deux timbres sont-ils les seuls rescapés de l'accident de production ? Mais rien n'est sûr.


jeudi 22 septembre 2011

MARIANNE BICOLORE

Sur le site
cette épreuve d'une Marianne de Muller "bicolore".


Si l'art de l'impression typographique peut être aidé par les capacités physiques des machines modernes, comme l'encrage régulier par des rouleaux toucheurs, le papier maintenu en place et la pression importante des cylindres de mises, il n'en est pas de même pour les épreuves, qu'elles soient d'état ou d'artiste.

Pour ces épreuves, il y a deux types de presses :

Les presses à bras de type "Stanhope" où la feuille de papier est margée sur le "thympan" et maintenue en place par la "frisquette", et où la pression se fait à plat, platine contre la forme plate.

Les presses à épreuves à cylindre où la feuille de papier est maintenue en place par des pinces sur un côté et où la pression est donnée par un petit cylindre en caoutchouc dur qui vient rouler et presser sur la forme plate, cylindre qu'il faut déplacer manuellement en le tirant.

Dans les deux cas, l'encrage se fait à la main avec un petit rouleau en caoutchouc. Tout l'art de l'encrage réside dans cette opération.

Avec cet exemple, il s'agit d'une presse à épreuves à cylindre pour une impression de ce poinçon en bronze. L'encrage n'a pas été maitrisé, on le voit avec cette trace du rouleau sur le côté et le rouleau n'a pas été "levé", laissant un surencrage sur le côté de la gravure et des faiblesses sur les aplats.


De plus la manoeuvre du cylindre de pression nous a laissé cette impression imparfaite.

Une impression parfaite avec une presse à épreuve demande un savoir-faire que manifestement l'imprimeur n'avait pas, peut-être n'avait-il pas appris.

Ce n'est pas une épreuve bicolore qui aurait demandé un autre poinçon, un pour chaque couleur.

Une autre épreuve de cette Marianne de Muller semble montrer qu'il y a eu deux poinçons, dont celui-ci, rond sur acier.


Pour cet autre exemple :


Il semblerait que au cours du tirage, un arrêt de la rotative ait été nécessaire pour ajuster l'impression du timbre par rapport au perforage, et pour cela il ait fallu faire un "mouvement", opération qui consiste à faire tourner le cylindre clichés sans enlever la pression, ce qui a laissé cette impression doublée, car glissée.


samedi 17 septembre 2011

LA TAILLE-DOUCE N'EST PLUS...

Pour les timbres-postes, la taille-douce n’est plus ce qu’elle était.

Le dernier timbre imprimé en TD6 en gravure traditionnelle
 
Avant, la gravure manuelle de l’artiste graveur était faite au burin, en creux, c’est-à-dire en trois dimensions. La gravure du poinçon, après cémentation, était transférée par pression sur une molette, petit cylindre d’acier doux, et on avait une empreinte en relief et à l’endroit de ce poinçon, et après une nouvelle cémentation, on pouvait reporter, par pression, cette empreinte à l’envers et en creux autant de fois que nécessaire sur une virole cuivrée et avoir une impression sur le papier, avec un relief dû au transfert mécanique et identique, reconnaissable et caractéristique de la taille-douce.

Transfert du poinçon sur la molette


transfert de la molette sur la virole


Il faut dire que les poinçons gravés manuellement sont de véritables œuvres d’art, par leur dessin, leur finesse de gravure, plus ou moins profonde, pour donner des dégradés extrêmement fins, tout cela dans un format de la grandeur d’un timbre.

Maintenant, la façon de procéder pour la multiplication de la gravure a changé.


Le poinçon est photographié, donc en deux dimensions, numérisé dans un fichier où l’on ajoute les signatures, multiplié numériquement, gravé en creux par une machine, à coups de pointe en diamant sur la virole. C’est une gravure numérique presque plate et sans sensibilité. On retrouve cette fadeur à l’impression.

Un autre procédé consiste à utiliser cette image numérique pour obtenir un film, l’insoler sur une plaque plastique, la mettre dans une machine à graver et obtenir une gravure du plastique en creux. Après argenture et cuivrage galvanique, on obtient une empreinte en relief qui à son tour est reproduite en creux, pour avoir une plaque en nickel qui sera montée sur le bloc de la presse.

Ce n’est plus de la gravure, c’est de la photogravure !

A la place du poinçon, on pourrait tout aussi bien utiliser un dessin agrandi représentant la gravure avec tout simplement des traits appropriés. On pourrait même utiliser un dessin fait directement par ordinateur, ce serait encore plus rapide, ou pourquoi pas une photo traitée avec un logiciel spécialisé, les textes et valeur ajoutés avec l’ordinateur. Sans savoir dessiner et encore moins graver avec un burin, avec quelques clics de souris, on pourrait imprimer un timbre en taille-douce ! La sécurité reconnue de la gravure fiduciaire en a pris un sérieux coup.


mercredi 14 septembre 2011

VARIÉTÉ OU PAS

Sur le Forum sur les Variétés philatéliques françaises
un sujet est ouvert sur la justesse du terme "variété" en philatélie.



Il ne servirait à rien de justifier ou non le choix de certains philatélistes.

Un timbre vendu dans un bureau de poste, collé ou non sur une lettre, même avec tous les défauts possible, est indiscutablement un timbre et à ce titre fait partie de la Philatélie.

Tous les défauts, les philatélistes disent les variétés, sont le résultat d’une erreur humaine. Ils n’auraient pas dû franchir l’ultime étape de leur fabrication : la vérification.

Pour chaque timbre émis, pour chaque impression, il y a des essais, des feuilles de mise en route du tirage, des réglages, des aléas qui provoquent nombre de feuilles fautées, collage de bobines, casse du papier, des défauts d’encrage de toutes sortes et des erreurs humaines. Ces feuilles fautées représentent un pourcentage assez conséquent sur l’ensemble d’un tirage. Et il faut bien dire que les timbres défectueux retrouvés vendus par les bureaux de poste ne sont pas aussi nombreux, sinon ils n’auraient pas autant de valeur.

Il y a les petits défauts de fabrication qui peuvent facilement passer inaperçu de la vérification, comme ceux qui ne sont pas considérés comme tels, différences de galvanos, de clicherie, etc. Il y a également les gros défauts au cours du tirage qui n’ont pas été vus et retirés, comme le manque d’une couleur ou comme un perforage défectueux. La vérification des feuilles de timbres n’est pas un travail facile et selon les périodes et les exigences de rendement, on peut reconnaître des excuses pour le personnel.

Ce sont les "variétés" recherchées par les philatélistes.


D’autres feuilles n’ont certainement pas pu ne pas être vues :


Mais ces feuilles rebutées qui n’auraient jamais dû sortir et se retrouver sur le marché philatélique, ne sont que des déchets de la fabrication des timbres. Pourquoi ne pas prendre du papier, y faire des taches, et en faire collection ? Ce serait plus original.

mardi 13 septembre 2011

VARIÉTÉS 4

Encore sur le site



En héliogravure, une couleur manquante résulte de l’enlèvement de la pression du cylindre presseur sur un bloc, ou une couleur.

Il arrive que la racle, lame d’acier très fine, qui enlève l’encre en excédent sur le cylindre gravé, laisse passer des traînées d’encre. L’encre est très liquide et une légère poussière de papier peut se loger sous la racle et laisser passer une fine rayure. Pour y remédier, il faut tout d’abord enlever la pression du presseur, arrêter l’alimentation de l’encre sur le cylindre cliché, retirer la racle pour l’essuyer (en faisant attention à ne pas se couper, c’est comme un rasoir), la remettre ainsi que l’encre et la pression, tout cela, sans arrêter la rotative. Ce qui laisse passer un certain nombre de feuilles avec une couleur en moins. Ces feuilles auraient dû être retirées et éliminées, mais …

Cela se produit assez souvent, comme pour ces timbres :


Pour cet exemple, la différence de teinte s’explique :


La racle, lame d’acier très fine et flexible, appuie plus ou moins fort sur le cylindre cliché dont la photogravure est très fine, quelques microns, et il en résulte des différences de teintes pour une couleur. Cette couleur fait partie d’une superposition d’autres couleurs, comme le cyan, le magenta et le jaune, et l’addition de ces couleurs superposées donne des résultats différents selon les réglages des lames.

Un réglage défectueux peut laisser trop d’encre pour une couleur, par exemple le noir, et donner cet excès d’encrage :


lundi 12 septembre 2011

VARIÉTÉS 3

Toujours sur le site


Ne mélangeons pas les types d’impression et leurs défauts.

Il n’y a pas de problème d’essuyage en offset comme il peut y en avoir en taille-douce.

L’offset est un procédé d’impression basé sur l’antagonisme des corps gras et de l’eau. La plaque (la forme), à l’endroit, est humidifiée et encrée sur le même plan, il n’y a pas de relief, et son impression est reportée à l’envers sur un blanchet qui à son tour imprime la feuille de papier à l’endroit.

Le système d’essuyage n’existe que pour la taille-douce où la partie imprimante est en creux.

Ce timbre "Synagogue" a eu néanmoins beaucoup de problèmes pour son impression. Sans doute à cause de l’inexpérience puisque c’était un des premiers timbres en offset et que la difficulté était augmentée avec cette encre métallique dorée.

Les causes de feuilles fautées ont été nombreuses, impression avec "pétouilles", encrage difficile, feuilles passées deux fois, perforage en feuilles, et les vérificatrices ont dû faire preuve d’indulgence pour obtenir les quantités demandées.

Voici un autre exemple de feuille passée deux fois :


Ce timbre a bien été imprimé en offset. Double impression, c’est possible en offset, pas en héliogravure où la bande de papier ne peut passer deux fois sous le même cliché.

dimanche 11 septembre 2011

VARIÉTÉS 2

Sur le site
cet exemple de surcharge à la Libération.


Les types sont indiqués et il est juste mentionné un R.F. avec un espacement réduit.

Il n’est pas indiqué qu’il y a trois sortes de caractères sur la même bande verticale.

Au moment et au fur et à mesure de la Libération de la France, les timbres dans les bureaux de poste furent surchargés. Il y eut plusieurs types de surcharges, parce que ces surimpressions ont été faites localement et non à l’Imprimerie du Timbre.

Dans le cas qui nous est montré, l’imprimerie de Bordeaux n’avait pas suffisamment de caractères R et F identiques pour pouvoir surcharger les 100 timbres d’une feuille. Ce n’est pas étonnant : il est rare de trouver autant de R dans une même "police". Il a donc fallut chercher dans plusieurs "casses" de quoi remplir tous les timbres.

Il y a eu d’autres cas :


A l’ITP, au service des « Minerves, pour les surcharges, il était fait une composition manuelle pour une bande de timbres. Après des prises d’empreintes, il était fait autant de galvanos que nécessaire, ce qui limitait le nombre de caractères et aussi le travail de composition. Au montage de la forme, souvent ces bandes de galvanos, montées à hauteur typographiques, étaient sciées pour les ajuster à l’écartement des timbres sur la feuille. Le tirage se faisait sur des presses à platine de type "F.L". avec un margeur automatique, avec un rendement de moins de 6000 feuilles par jour.

samedi 10 septembre 2011

VARIÉTÉS 1

J’ai trouvé sur le site
plusieurs variétés qui vont faire l’objet de plusieurs messages.

Tout d’abord, ce bloc du bicentenaire :


Il a fallu plusieurs machines pour produire un tel bloc.

Une presse offset à feuilles en quadrichromie pour imprimer le fond coloré. Le procédé est classique.

La presse taille-douce à feuilles PTD4.

Une perforatrice à feuille pour le perforage.

Un massicot pour couper les feuilles et obtenir les blocs à la bonne dimension.

Toutes ces opérations ont généré des "fautées". Les feuilles fautées de l’impression offset ont dû être mises à part, soit pour servir de feuilles de réglages pour les opérations suivantes, soit éliminées.

La PTD4 est une presse taille-douce à plaque et non à virole. A cette période, contrairement à maintenant où la gravure est photochimique, la gravure des plaques était obtenue à partir d’empreintes plastiques du poinçon original. Les empreintes, en relief, étaient assemblées et thermo-soudées avec une extrême précision, pour former une grande empreinte, pour obtenir par galvanoplastie une plaque avec gravure en creux au format de la presse, soit un certain nombre de blocs. Les feuilles préalablement sorties de l’offset étaient imprimées en taille-douce.

Le perforage ne fait pas sur la PTD4, mais sur une perforatrice, un peu du genre des premières perforatrices de 1852, inventées par le britannique Archer et construites par la maison Napier, de Londres, mais largement améliorée et avec des commandes numériques. Il y a eu des feuilles de réglage, passées deux fois, comme ce bloc, qui ont sans doute servi de feuilles "martyres" au moment de la coupe du massicot. Ces feuilles n'ont pas été éliminées.



Il n’est pas surprenant qu’un tel bloc soit passé inaperçu sous les yeux des vérificatrices, surtout s’il était seul au milieu d’autres parfaitement normaux.

mardi 6 septembre 2011

SANS OU AVEC HÉLIO

Dans un article d’O. Gervais pour le C.A.M., Impression en taille-douce des grands formats, j’ai relevé cet extrait concernant le timbre "Pontarlier" :



Il est indiqué Hélio – Taille-douce et presse TD6-1. Il a été indiqué ainsi sur d’autres sites, je ne sais pourquoi.

L’impression hélio ne peut pas se faire entre le premier passage taille-douce report et la taille-douce directe. C’est impossible. Ce timbre "Pontarlier" n’a pas d’impression hélio.

Pourtant certains timbres imprimés en taille-douce ont une impression hélio !

Ces timbres sont imprimés sur du papier blanc à l’origine, mais pour avoir un fond uni coloré, il y a eu une impression hélio avec un cliché tramé continu, c’est-à-dire sans interruption. L’impression hélio a été faite avec une réception en bobines et ces bobines teintées ont été reprises sur la rotative taille-douce comme si c’était du papier blanc.



Et il y en a d'autres que je vous laisse le soin de découvrir.

dimanche 4 septembre 2011

COULEUR MANQUANTE

En taille-douce, il peut arriver qu’une couleur soit absente :




Il peut y avoir plusieurs raisons :

Pour vérifier le bon positionnement sur les clichés du rouleau "toucheur" découpé, le conducteur peut enlever la pression de l’essuyeur qui enlève l’encre en trop pour n’en laisser que dans les tailles et il se produit ce genre d'impression


Il peut aussi enlever le contact du toucheur et les clichés ne sont plus encrés laissant la partie blanche. Dans tous les cas, la pression sur le papier se voit puisqu’elle n’est pas enlevée.

Il arrive également qu’une couleur soit manquante par un assèchement de l’encrier correspondant.

L’encrier peut être vide. Mais il y a une autre raison. L’encre taille-douce est très pâteuse ou épaisse et au contact du "ducteur" (cylindre métallique de l'encrier) qui tourne et encre le toucheur, elle forme un bourrelet qui s’enroule en sens inverse et il arrive que le contact diminue et s’arrête : l’encre « dort ». Le rouleau n’est plus encré progressivement et laisse une partie blanche sur les clichés.

Dans tous les cas, ces feuilles fautées devraient être retirées à la vérification, mais …

Une couleur manquante, mais pas tout à fait, ou plusieurs couleurs différentes, relève d’une autre provenance qui ne me paraît pas compatible avec la réalité.



Il faut donc faire très attention et ne pas se faire avoir par des timbres "bizarres".