BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 30 janvier 2012

PAS COURANT, NON !

Sur le site "La Marianne de Cheffer"
http://www.lamariannedecheffer.fr
ce bloc :



Ce bloc de quatre timbres est indiqué "sans gomme" et sortant du rebut.

Voilà qui est surprenant.

1° - La rotative TD6 qui imprimait cette Marianne utilisait du papier gommé. Comment ce bloc est-il sans gomme ?

2° - Ce piquage en croix avec un tel écart est pratiquement impossible en cours de tirage. Comment est-il aussi régulier et droit ? 

3° - L'impression paraît authentique. Comment ces timbres qui auraient dû être détruits sont-ils ici ?

Comment ce papier non gommé s'est-il retrouvé imprimé et perforé avec un tel écart par rapport à la normale ?

On peut émettre une hypothèse :

Le papier ne provient pas de la bobine d'origine installée sur la rotative. On peut supposer un morceau de papier d'une autre bobine de papier non gommé, comme celui utilisé pour les épreuves de luxe, qui aurait été collé sur la bande de papier avant l'impression, imprimé et retiré aussitôt le bloc d'impression. On peut supposer également l'opération au cours d'un arrêt de la machine, il serait difficile de faire autrement.

Pour obtenir ce perforage décalé, on peut penser que ce morceau de papier imprimé a été recollé avec un adhésif sur la bande juste avant le bloc de perforage, pour obtenir ce "pointillage" aussi droit et régulier, mais cependant assez marqué. Enlevé et récupéré juste après, ce morceau de papier "exceptionnel", sorti de l'imprimerie, s'est retrouvé négocié sur le marché philatéliste.

Ce bloc de 4, selon toute vraisemblance, ne vient pas des rebuts avant destruction, mais au vu de son découpage, il doit avoir des petits frères et n'est probablement pas unique.

Tout celà fait beaucoup de suppositions, mais je suis désolé de ne pas voir d'autres solutions pour un bloc non gommé.






mercredi 18 janvier 2012

EN RELIEF

Ce timbre avec la croix de Lorraine est le premier timbre français en relief :



Imprimé en héliogravure en 1977, avec quatre couleurs plus une couleur or, le sixième bloc étant équipé d’un cylindre gravé en creux mécaniquement, pour qu’avec la pression d’un cylindre presseur en matière souple, ce léger relief soit obtenu.

Il a été suivi par un timbre "Pour le bien des aveugles en 1989 avec un relief pour le texte en braille.

Si c’est le premier timbre en relief en France, le procédé de gauffrage avait déjà été utilisé dans d’autres pays.

J’ai trouvé ces exemples en Saxe en 1863, et au Portugal en 1866 et 1893 :



Le gauffrage était probablement obtenu à plat avec une plaque comportant plusieurs poinçons en creux et une contrepartie en cuir pour repousser le papier.

A l’ITVF, le premier gauffrage est apparu avec le timbre sec utilisé pour le Document Philatélique Officiel pour le Musée Postal en 1973. Ce timbre sec était frappé en même temps qu’était imprimé le timbre à date, sur une presse à platine automatique "Heidelberg". Pour le premier document, la contrepartie fut obtenue avec un mélange de plâtre et de colle d’amidon. Ce mélange durci par un séchage trop long, a aussitôt été remplacé par du "Pragoplast", matière synthétique collée avec un adhésif double face qui prenait parfaitement l’empreinte du bloc d’acier gravé en creux.


Une nouvelle tentative a donc été réalisée pour ce bloc-feuillet des papillons, avec en plus une couche de produit irisant du plus bel effet.







19-02-2012 - Merci Fuciflora pour le commentaire et le scan pour ce très beau premier timbre en relief. Très belle réalisation pour l'époque.




mercredi 11 janvier 2012

BOULE DE GOMME

Sur l’excellent blog de Dominique
ce timbre "Liberté" :


Cette sorte d’anneau-lune ne provient pas d’une particule de chrome qui s’est détachée de la virole, comme il est indiqué. Ceux qui ont écrit çà autrefois se sont trompés.

Non, il s’agit d’un amas minuscule de gomme à l’intérieur des spires de la bobine de papier qui est venu se coller sur le cliché et qui après encrage, laisse cette marque après l’essuyage. Il n’y a pas de creux, mais au contraire une bosse, qui garde l’encre non essuyée tout autour, avec une traînée dans le sens de l’impression.



Cela s’est produit en TD6, mais aussi en TD3 avec cette Marianne de Cheffer (sur le site d’Edouard : http://www.lamariannedecheffer.fr ) où le sens de l’essuyage est en travers.




Le chrome est déposé par électrolyse sur la virole en cuivre, ou les 3 coquilles en laiton pour la TD3, sur une épaisseur d’environ 3/100 de mm. Un éclat de chrome est toujours possible, mais cela arrive peu souvent par l’usure, il faut alors déchromer et rechromer la virole.

Dans ces exemples, c’est bien différent, il suffit d’enlever le point de gomme avec un chiffon humide.

C’est quand même l’opposé de ces anneaux lune en typographie, trouvés sur le "Forum sur les variétés philatéliques françaises" http://phila-france-varietes.xooit.fr .



En typographie, le centre est encré et le tour est blanc par la différence de pression, au contraire de la taille-douce où le centre est blanc, l’encre est enlevée par l’essuyeur, mais laissée autour de l’épaisseur.



 Attention toutefois à ne pas confondre "anneau-lune" en impression rotative et "pétouille" en impression à plat.

jeudi 5 janvier 2012

CENTRAGE ET DENT

Sur le Forum indépendant des collectionneurs,
la question est de savoir ce qui s’est passé pour ce timbre :



C’est en 1921, avant la mise en service de la rotative typo Chambon, donc impression à plat sur une presse à cylindre, sans doute de type "Alauzet", et perforation sur une machine à "pointiller" indépendante.

Voici un schéma de cette perforatrice :


Et une explication de son fonctionnement :



Les feuilles de 150 timbres comportent deux points imprimés qui servent de repères pour les positionner correctement par cinq sur des "pointures" sur un châssis. Celui-ci est alors engagé dans la machine. Quand on sait que c’étaient des apprentis qui faisaient ce travail, et si parmi ces cinq feuilles, une n’était pas en place par rapport aux autres, on obtenait ce décentrage.

Ce n’est donc pas un mauvais choix du peigne, et ce n’est pas dû au comportement du papier, mais la dent plus épaisse doit provenir d’un mauvais placement du doigt de retenue dans la crémaillère à dent de loup.

Quant à l’emplacement du timbre dans la feuille, si on peut dire qu’il est sur le côté gauche et avant la cinquième rangée, il parait difficile d’en dire plus, à moins que le galvano de service, issu du galvano type, soit marqué par un défaut que les autres n’ont pas. Le "planchage" est un art délicat quand on sait que certains défauts "ponctuels" proviennent plus d’un mauvais encrage ou d’une mauvaise pression de la mise en train plus ou moins écrasée par endroit, que d’un défaut définitif d’un galvano abimé.