BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 30 juillet 2012

DÉFAUTS D'IMPRESSION


Sur la suggestion de Semeuse 22 (voir le site http://semeuse22.free.fr ) je vous propose de traiter des défauts de l’impression typographique des timbres sur les presses à cylindre, avant l’utilisation des rotatives étroites "Chambon".

Une bonne impression est le résultat d’un encrage et d’une pression, si l’un des deux n’est pas correct, l’impression présente des défauts. Sans oublier les défauts de la "forme" (des clichés) elle-même.

La pression est assurée par l’habillage du cylindre et la mise en train. Une pression insuffisante et l’impression est "mitée" avec des points blancs un peu partout. Une pression excessive provoque un foulage trop important et des bords "baveux" et pas très nets.

Pression insuffisante
(Scan de Semeuse22)

L’encrage résulte de l’action des rouleaux toucheurs et de leur réglage, et de la qualité de l’encre et de sa quantité. Toutes les variations sont possibles.

Les rouleaux toucheurs doivent juste appuyer et rouler sur la forme. Trop faiblement ou trop haut et l’encre n’est pas déposée. Trop fort ou trop bas et l’encrage n’est pas régulier, les bords des clichés sont encrés, les blancs sont souvent bouchés, il y a des "coups de rouleaux", les rouleaux "essuient" la forme. Leur réglage est déterminant.

"Coup de rouleaux"
(Scan de Semeuse22)


La qualité de l’encre a aussi son importance. Selon la fluidité, l’encrage aura un aspect différent, régulier et uniforme, ou "granuleux" et "baveux". La quantité d’encre a aussi beaucoup d’importance sur la qualité de l’impression.


Encre fluide
(Scan de Semeuse22)


Tous ces critères s’additionnent et se multiplient ou se contrarient. L’expérience du conducteur permet de déterminer les causes d’une mauvaise impression et d’en trouver le remède.

Des explications ont déjà été avancées, mais leurs auteurs n’étaient pas des imprimeurs et ils n’avaient pas bien analysé les indications qui leur ont été transmises. Ce sera le sujet d’un prochain message.



jeudi 12 juillet 2012

PRESSE A DORER


Sur le « Blog Philatélie » de Dominique du 13 juin 2012
ce bloc-feuillet du Salon du Timbre,


avec son impression de la dorure, en démonstration au salon, sur une presse Heidelberg.

Pour le voir, on y apprend que l’impression de la couleur a été faite en héliogravure, que les feuilles ont été coupées une première fois pour que la dorure soit faite sur cette presse à dorer et qu’une dernière coupe des blocs a été nécessaire au massicot.

(Photo O. G.)


Ce type de presse existe depuis 1959 :



Cette machine spéciale, dérivée des presses à platine automatique "Original Heidelberg", n’a pas besoin d’encre. Elle est équipée d’un dispositif de chauffage de la forme, jusqu’à 200°, qui permet d’avoir une impression en dorure, ou autre couleur métallique, avec un cliché, ou fer à dorer, fixé sur la platine chauffante, et un ruban spécial qui décalque sa couleur par la pression et la chaleur sur le papier ou support. C’est probablement ce type de machine qui a été utilisée pour la tour Eiffel argentée du timbre "Métallurgie" en 2000.

(Photo O. G.)


Ce type de presse typographique à platine existe depuis 1926, avec son système automatique de pinces en aile de moulin, où une pince entraîne une feuille pendant que l’autre dépose la précédente après son impression. Il y a eu de nombreuses améliorations et différents modèles, de la "T" au format 26x38 cm et 40 tonnes de pression, à la "GT" 34x46 cm et ses 60 tonnes, et les presses de découpe et de dorure "GTP".




L’impression typographique, pratiquement disparue, remplacée par l’offset et l’impression numérique, doit beaucoup à ces presses Heidelberg fabriquées dans les usines de Wiesloch en Allemagne et  reconnues dans le monde entier pour leur qualité d’impression, leur puissance et leur robustesse, leur facilité relative de conduite. C’est certainement la meilleure presse à platine automatique, ceux qui s'en sont servi ne me contrediront pas.

jeudi 5 juillet 2012

L'ESSUYAGE EN TAILLE-DOUCE


Au temps de l’impression des plaques gravées en taille-douce sur les presses à bras, l’essuyage de l’encre en trop se faisait à la main, en frottant la surface de la plaque avec des chiffons, et la paume de la main pour finir. Les premiers timbres en taille-douce ont été imprimés ainsi.

Les premières presses "Chambon" de l’Imprimerie des Timbres-Poste, construites en 1929 sur le modèle des rotatives typographiques, étaient équipées d’un essuyage avec des bandes de chiffons secs et potassés qui se déroulaient et s’enroulaient automatiquement.

Rotative taille-douce en 1947


Ce dispositif a été remplacé par le procédé "Serge Beaune" en 1939. Un cylindre métallique recouvert d’une plaque de matière plastique, en tournant dans le même sens que le cylindre gravé, vient enlever l’encre en excédent sur la surface des clichés sans vider les tailles et sans mélanger les 3 couleurs d’encres déposées par les 3 rouleaux toucheurs découpés. En théorie, le contact se fait sur la génératrice des deux cylindres qui tournent dans le même sens et se frottent l’un sur l’autre en sens inverse. Cet essuyeur est nettoyé par des brosses baignant dans du solvant (autrefois trichloréthylène) et séché par une racle en caoutchouc. L’impression est obtenue par un cylindre presseur garni de 3 feutres coupés à la longueur des feuilles, 3 par tour de cylindre.



La technique a évolué. Les premiers essuyeurs recouverts d’une épaisseur de matière plastique collée essuyaient deux feuilles au tour, avec un joint, la couture, qu’il fallait positionner entre deux feuilles sur les clichés. Ces essuyeurs se détérioraient assez rapidement et la plaque devait être décollée pour être remplacée par une nouvelle.

Doc. ITVF

Les essuyeurs "sans couture", dont le noyau est métallique, sont enduits d’une épaisseur de 5 à 6 mm de pâte synthétique qui est cuite à 180°, sous une hotte chauffante et en rotation.


Doc. ITVF

Ces essuyeurs recouverts de pâte durcie sont alors rectifiés au tour, poncés et lustrés sur un autre tour pour obtenir une surface très lisse avant d’être installés sur la rotative taille-douce. Le trichloréthylène utilisé pour nettoyer l’essuyeur, sali par l’encre, a été remplacé par une solution aqueuse moins nocive composée lessive de soude, d’huile de ricin et d’eau, et chauffée à 50°.



Sur la presse taille-douce 215, l’essuyage était fait en faisant frotter une bande de papier qui se déroulait, se chargeait de l’encre en trop, et se ré enroulait, le papier étant récupéré pour être recyclé.