BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mercredi 27 mai 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (5)

Voici la suite 5 de cette série d'articles sur l'impression des timbres-poste tchèques écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 9/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek.


Les défauts de clichés en héliogravure

Pour les défauts de clichés produits pour la partie hélio, il est beaucoup de plus difficile d’établir leur origine. Ils peuvent provenir soit du développement des films dans la développeuse et pendant le transfert sur le cylindre, soit d’un défaut du cylindre même, éventuellement sur la machine d´impression.

Le plus souvent, il s'agit de petits emplacements contenant une couleur différente. Il s'agit soit d’une couleur échappée, soit d'une autre couleur imprimée.

Pour une petite tache de couleur imprimée, ce défaut provient pour la plupart des cas d'une salissure sur le film (un reste du fixateur mal éliminé, de graisse, etc.), d'une salissure sur le support de montage ou sur le papier charbon, éventuellement sur la table lumineuse pendant le transfert de la trame ou des montages de film. Si au contraire, dans un emplacement, une certaine couleur manque, il s'agit dans la plupart des cas, d´une tache de graisse ou d'une autre tache sur le cylindre avant le transfert du papier charbon. On répare les petits manques de couleur par un piquage à la main, tandis que les endroits de couleurs inadaptés sont effacés.

Parfois, on trouve des lignes de couleurs dans le sens de l'impression du timbre. Celles-ci sont produites habituellement par l'altération du tranchant de la lame d'essuyage (racle). Quelquefois, il arrive qu'une impureté se trouve entre la racle et le cylindre et empêche la lame d'adhérer au cylindre. Si le tranchant est abîmé, il faut aiguiser la racle à nouveau.

Ce qui est caractéristique pour les défauts de mauvais chromage, ce sont les traces d'une ou plusieurs couleurs sur divers endroits des timbres dans la feuille qu'on trouve surtout au début d'impression. On les enlève d'habitude par repolissage du cylindre, éventuellement par un rechromage.

Il arrive souvent que les timbres sur la feuille d'impression ne soient pas repérés dans le sens diagonal. Ce défaut se produit soit par un montage défectueux, par un cylindre mal ajusté (le cylindre a un diamètre plus petit sur un côté) soit par le papier d'impression qui n'a pas la même épaisseur sur toute la largeur, soit le papier est déplacé d'un côté sur l'autre par les unités d'impression de la machine, et dont le parcours n'est pas droit. Il faut juger de ces défauts d'après les couleurs qui ne sont pas en place et dans quelle mesure ce défaut est prononcé.

II - Taille-douce à plat

Cette méthode d'impression de timbres-poste est unique dans le monde entier. Ses résultats sont d'excellente qualité surtout du point de vue artistique et les timbres imprimés par cette technologie remportent régulièrement les prix d'excellence à toutes les expositions dans le monde.


La préparation de ce procédé de production ressemble beaucoup à celle de la taille-douce rotative. La copie "pâle" pour la taille-douce à plat est produite de la même manière que celle pour l'impression rotative. Bien des fois, le projet n'est pas une maquette créée par le dessinateur du timbre mais une reproduction d'une œuvre qui sera transposée sur un timbre. Cependant la tâche du graveur est beaucoup plus exigeante quant au dessin détaillé parce que le graveur doit prendre en considération la distribution des couleurs, leur dispersion, leur mélange. Le dessin détaillé est unique pour toutes les couleurs. Celui-ci est copié de la même manière, comme pour l'impression rotative, sur autant de plaques d'acier qu´il y a d'encres à imprimer pour le timbre.  Habituellement plus profondes que celles pour la rotative, les gravures sont vérifiées dans l'imprimerie. Avec celles-ci, le graveur contrôle les épreuves des couleurs individuelles et leur repérage. C'est important pour le mélange des couleurs afin que le repérage final corresponde bien au projet et à l'intention du graveur.

Le moletage, la plaque d´impression

Les molettes sont produites, de nouveau, de la même manière que celles pour l'impression rotative. Pour s'en faire une idée, une molette peut contenir trois empreintes des timbres type Art ou quatre empreintes des timbres type Beautés de la patrie.

Presse taille-douce à plat Heim

Vue de la presse Heim

La plaque d'impression est en acier relativement doux. On la coupe dans une bande d'acier et on l'usine de façon analogue à la plaque du poinçon. La dimension de la plaque d'impression est approximativement 16 x 12 cm (pour les timbres imprimés autrefois sur la machine Heim en "production double", la dimension de la plaque était approximativement 16 x 25 cm). Pour imprimer les timbres multicolores, il faut préparer le nombre nécessaire de plaques d'impression. Sur les plaques, on trace les marques indiquant la position des timbres de sorte que la couleur imprimée la première ait le format précis et que sur les plaques pour les autres couleurs l´intervalle entre les timbres soit environ 0,1 mm plus petit. C'est important pour le repérage des couleurs pendant l'impression. Cela se fait en tapant au marteau entre les timbres en dessous de la plaque d'impression. On peut repérer ainsi non seulement dans les deux sens (horizontalement et verticalement) mais aussi dans une certaine mesure, on peut faire tourner un peu les timbres individuellement.


Moletage de la plaque

On molette des plaques de format 160 x 300 mm, c'est-à-dire deux couleurs sur une plaque. Avec ce format, on peut mieux ajuster la plaque, latéralement (et verticalement) pour l’orientation dans la machine à moleter. Après le moletage, il faut dans la plupart des cas aplanir la plaque car elle est normalement courbée sous la pression. On teste la force de la pression sur le bord de la plaque et cette partie est coupée après le moletage. La plaque moletée est ensuite inspectée et si tout est bien transféré, on la coupe en deux. Avant l´impression, les plaques sont seulement chromées. En moletant, le technicien doit décider dans quel sens moleter les timbres. La plaque s’est naturellement allongée sous la pression de la molette et si un remoletage est nécessaire, un doublage du dessin peut se produire (ce qui arrive tout de même quelquefois). Cette décision du technicien est même importante pour le placement de la molette dans le timbre à remoleter. Même là, la molette n´est mise en place que par le sens du toucher sans aucune possibilité de contrôle optique, c´est-à-dire dans un endroit où les lignes de la gravure permettent à la molette de s'agripper au mieux dans le timbre déjà moleté.

Une épreuve est effectuée pour les couleurs individuelles dans l'ordre décidé par le graveur. C'est lui qui approuve les couleurs particulières. Seulement avec la dernière couleur, celle du trait (habituellement le noir ou une autre couleur foncée), l'épreuve est effectuée en présence d'un représentant de la Poste et après son approbation, l'impression peut commencer en production.

Au cours de l'exécution de l´épreuve, on fait des ajustements des plaques d´impression, par exemple, le remoletage de la plaque entière sur le chromage, le remoletage avec une certaine inclinaison  de la molette (au besoin, un côté du timbre est moleté plus fortement), éventuellement le graveur même corrige diversement la plaque d’impression.

L´impression

On tire les couleurs les unes après les autres dans l'ordre décidé par le graveur, mais à cause des possibilités d'emmagasinage, on ne tire jamais qu'une partie du tirage. Les feuilles sont disposées de sorte qu'elles ne se touchent pas l'une sur l'autre car l'encre du tirage doit sécher au moins 12 heures. Cela nécessite un espace d'emmagasinage relativement considérable. Ce qui est typique pour la taille-douce c'est un relief formé par l'encre épaisse qui ne pénètre pas dans le papier. Mais ce caractère fondamental de la taille-douce ne permettrait pas le repérage des couleurs, car chaque plaque suivante avec une autre encre ne pourrait pas arriver jusqu'au papier. C´est pourquoi il faut ajuster les encres imprimées en premier de sorte qu'elles pénètrent dans le papier et ne forment pas de reliefs (il y a des difficultés avec le papier qui n'est pas assez satiné et l'encre peut y passer au travers). Le relief est formé par l'encre du trait venant en dernier, pour la plupart le noir. Un grand danger pendant l'impression est la variation de la température et de l'humidité de l´air. Ces facteurs influencent considérablement la stabilité dimensionnelle du papier, ce qui se manifeste dans l'impression immédiatement. On risque un autre éventuel martelage des plaques d'impression pour obtenir le repérage des couleurs, mais ensuite une difficulté inverse peut naître pour la partie du tirage suivant, c'est-à-dire, il faudrait réduire la plaque d'impression, ce qui n'est plus possible.



La presse Wait and Saville

Il est utile que le tirage entier soit imprimé sur la même machine et, en plus, que les parties soient imprimées toujours par la même équipe. Le papier est margé dans la machine à la main et il est poussé jusqu'aux repères fixes (appelés "taquets" dans le jargon des imprimeurs), qui déterminent la position précise au moment de l´impression. Chaque margeuse a une certaine façon de travailler (bien qu´on ne puisse pas le discerner à première vue). En plus, il faut qu´elle ait le sens du rythme et une grande aptitude pour mettre le papier dans la presse avec une précision absolue. Quand, pour quelque raison, (par exemple une maladie), il est impossible que la même margeuse finisse toutes les couleurs du tirage, il y a presque toujours des difficultés de repérage.

Les encres individuelles, comme j'ai déjà dit, sont superposées selon les épreuves du graveur et, bien des fois, c´est seulement après le repérage final de toutes les couleurs que les encres sont ajustées (naturellement, suivant la décision du graveur et en présence du représentant de la Poste tchèque). On change leur ton ou leur intensité, quelquefois même leur ordre. Ceci est causé par le procédé différent d'impression sur les machines d'impression, distinctes de celle utilisée par le graveur pour produire ses épreuves. En ce cas, la différence la plus importante se trouve sur le mode d´essuyage des poinçons chez le graveur et celui des plaques d´impression dans la presse (les plaques sont essuyées par du papier à travers un support souple). Le poinçon est aussi un peu différent de la plaque d'impression. Le transfert sur la molette et de là sur la plaque d'impression cause une certaine perte de finesse et d'épaisseur des traits et points. Les encres pour la taille-douce à plat sont les mêmes que pour la taille-douce rotative.

Tandis qu'avec l'impression rotative le transfert de pression de la virole est effectué à travers un feutre, avec l'impression à plat on utilise une sorte de mise en train. Il s'agit d´un carton ou un autre matériau similaire, épais mais souple, de la surface duquel on amincit la matière pour les endroits non imprimant. Les traits et points qui doivent imprimer restent sur le carton en pleine hauteur, le reste en est enlevé. Toute la mise en train est collée sur la plaque d´acier de contre-pression. Ici, certains défauts de la plaque peuvent se produire. Si, peut-être par mégarde, quelque trait qui doit imprimer est coupé pour un des timbres, ou la mise est collée inexactement, éventuellement elle est déplacée par la pression, la partie de la gravure qui manque de pression n'est pas imprimée. Le découpage d'une partie de la mise en train est naturellement utilisé aussi pour enlever quelque partie de la gravure. Mais en ce cas, il s'agit des œuvres d'inspiration libre ou des produits gravés commercialisables. On ne se sert de cette solution dans la production des timbres-poste que tout à fait exceptionnellement. Naturellement, on coupe toujours les croix de repère.

La perforation

Après l'impression du tirage, les feuilles sont perforées. Pour les timbres, on utilise les blocs de perforateurs (pour la dentelure en herse) qui perforent toute la feuille d'impression (de guichet) à la fois. (Il y a aussi des perforateurs dits de « jardinet » qui perforent une rangée horizontale et deux rangées verticales ou à l'inverse - selon le format du timbre, la dernière rangée reste ouverte.  A la PTC, on perfore de cette façon des étiquettes diverses, etc. mais on peut même les utiliser pour la perforation des timbres imprimés seulement en offset). On perfore de trois jusqu'à cinq feuilles à la fois, selon la qualité du papier et l'état technique du perforateur (pas seulement des aiguilles).

Les perforateurs de base sont pour les timbres de format 19 x 23 mm et leur multiples, c´est-á-dire 23 x 40 mm et 40 x 50 mm, puis les perforateurs pour les timbres de format 26 x 40 mm en deux types : soit deux blocs de quatre, soit deux bandes de trois, et les perforateurs pour les timbres de format 23 x 30 mm. Voici un aperçu des perforateurs dans une table :

Format du timbre:      Format de perforateur:          Type de perforateur:
19 x 23 mm                22,2 x 27,2 mm                     bloc de 20
40 x 23 mm                44,4 x 27,2 mm                     bloc de 10
40 x 50 mm                44,4 x 54,4 mm                     bloc de 4 + (2) espaces blancs
23 x 30 mm                27,2 x 34,2 mm                     bloc de 10
26 x 40 mm                30,5 x 44,4 mm                     2 x bande de 3
26 x 40 mm                30,5 x 44,4 mm                     2 x bloc de 4

Il y a aussi d'autres perforateurs (de diverses grandeurs de perforation) produits pour certaines émissions (Intercosmos, etc.), mais je ne possède pas leurs dimensions précises. La dernière fois, un tel perforateur a été utilisé pour perforer la feuille de l'exposition PRAGA 98 (réplique des timbres de la première république gravée par Bedřich Housa).
 (A suivre)

Commentaires de Papy24 : L'impression de ces timbres en taille-douce à plat demande une grande expérience, aussi bien dans l'ajustement et le repérage des couleurs, (en martelant au dos de la plaque) que dans la marge des feuilles à la main sur ce type de presse. 

Il est amusant de lire cet appellation "dit de jardinet" impossible de traduire autrement pour ce type de perforage sur 3 côtés, type de perforage inventé à l'origine par l'anglais Archer pour les timbres britanniques


La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.





dimanche 17 mai 2015

DE LA GRAVURE AU TIMBRE (4)

Voici la suite 4 de cette série d'articles sur l'impression des timbres-poste tchèques écrits par MMiroslav Vondřich  (Extrait de la Revue Philatélique Tchèque FILATELIE 8/2004) et traduits par M. FloriáŠtěpánek

La perforation et la coupe

Après la numérotation, le papier est perforé. Le bloc du perforateur perfore généralement toute la feuille de guichet. En pratique, cela signifie que les deux feuilles imprimées par un seul tour de virole sont perforées pareillement. Il est donc impossible, pendant l'impression d'une feuille, une petite feuille et des feuillets de carnet ou des feuilles modifiées, etc., que leurs perforations soient mutuellement différentes.



Trois types des perforateurs sont de base :

l Pour le format de l'image du timbre 19 x 23 mm et ses multiples (23 x 40, 19 x 49, etc.) les centres des aiguilles perforantes ont des distances de 22 x 26,5 mm et multiples;
2. Pour le format de l'image du timbre 23 x 30 mm et ses multiples (39 x 40) les centres des aiguilles perforantes ont des distances de 26,5 x 33 mm (33 x 53);
3. Pour le format de l'image du timbre 33,5 x 33,5 mm les centres des aiguilles perforantes ont des distances de 37,5 x 37,5 mm.

Pour chaque format, il n´y a qu´un bloc perforateur, mais toujours au moins un de rechange. Outre ces types de base, sont disponibles des perforateurs spéciaux pour les timbres de format fréquent d'image 23 x 40 mm. De chacun, on peut retirer n´importe quel nombre d'aiguilles (et de nouveau les y restituer selon la disposition sur la feuille d'impression), mais on ne peut ajouter aucune aiguille.



Les perforateurs ont une position précise dans la machine. Quand leurs parties intérieures sont inversées de 180°, ce qui est aussi possible, on ne peut pratiquement plus imprimer. Le papier est déchiré et le perforateur travaille pour la plupart des cas très difficilement. Par conséquent, il est nécessaire de l'enlever de la machine. Avant d'arriver à l'échange,  jusqu'à 5 000 feuilles de guichet sont généralement  imprimées avec le perforateur inversé. Mais il s´agit d´un cas tout à fait exceptionnel, qui se produit environ une fois tous les cinq ans.

Les perforateurs proviennent de fabricants différents. Un seul d'entre eux a en effet ce qu'on appelle la "perforation inversée". Il s'agit du perforateur des feuilles de 100 timbres. Cela signifie que la "perforation inversée" ne peut se produire que sur les timbres des tailles 19 x 23, 23 x 40 et 19 x 49 mm. Il est possible que dans le passé il y ait eu un perforateur inversé pour les timbres de 23 x 30 mm, mais je ne peux pas le confirmer.

Les perforateurs nouvellement livrés ont un diamètre des aiguilles de 0,96 ou 1,00 mm. Les aiguilles sont compactes, affûtées, aiguisées, meulées  légèrement sur le côté en oblique. Le perforateur doit être meulé pour pratiquement chaque équipe d'impression. Il s'agit d'un meulage de surface des aiguilles déployées dans un angle minimal de sorte que toutes les aiguilles ne traversent le papier simultanément mais successivement.  De cette manière, la pression disproportionnée pour cette action est divisée.

Le perforateur consiste en trois parties principales : une plaque avec les aiguilles, une plaque à travers laquelle les aiguilles traversent le papier et une plaque, à travers laquelle les "confetti" (les picots) sont ensuite enlevés. Il est compréhensible que les trois plaques doivent toutes être percées ensemble et qu’il ne soit pas possible de ne substituer aucune planche individuelle par une autre faisant partie d'un perforateur différent.



En cas de cassure ou déformation d'une aiguille, se produit habituellement une altération des trous respectifs des deux planches inférieures entre lesquelles passe la bande de papier. Ce faut est enlevé avec un outil spécial. Il peut y avoir un écart du trou réparé (aiguille déviée). Si cet écart est visible, il faut réparer de nouveau le perforateur, par exemple par la soudure des trous respectifs et un nouveau perçage.

Après un certain temps donné par l'emploi du perforateur, les trous pour la conduite des aiguilles sont diversement déformés et éraflés. Par conséquent, il faut repercer le perforateur, pour des aiguilles plus grosses. On procède habituellement par 0,05 à 0,06 millimètres. La taille maximale du trou est de 1,25 mm.  Avec des trous plus grands, la quantité de papier restant entre les trous individuels de perforation serait si petite que le papier se déchirerait.

Les perforateurs individuels (pour la même taille résultant des perforations) ont généralement des tailles différentes des aiguilles de perforation. Par conséquent, en raison des échanges de perforateurs durant l'impression du même timbre, on y trouve des diamètres différents des trous de perforation.

Après le perforage, le papier est coupé en feuilles individuelles avant la fin de son parcours dans la machine. Dans le dispositif de coupe, il y a deux couteaux sur l'arbre, lesquels sont synchronisés (comme toutes les unités d'impression, le numérateur et le perforateur). Avant le parcours par ce dispositif, l'impression peut encore être enduite de poudre pour "ne pas laisser une empreinte", c'est-à-dire, pour s'assurer que l'encre de la feuille inférieure ne laisse pas son empreinte sur une autre feuille posée au-dessus de celle-ci. Ici, on peut placer le perforage auxiliaire - perçage en petites lignes  - ou la coupe, qui a été utilisé pour la fabrication des rouleaux de timbres pour les machines à vendre les timbresen ce cas, il y avait 22 timbres au format le plus petit sur la circonférence du cylindre, qu'on peut voir sur les feuillets de carnets et sur les petites feuilles imprimées simultanément, et qui est également utilisé pour les timbres fiscaux pour en séparer une petite partie. On laisse sécher les feuilles imprimées pendant au moins 12 heures et ensuite elles sont livrées à l'atelier de vérification.

Vérification

Dans cet atelier, se déroule la dernière partie de la production de timbres-poste dans l'imprimerie. Le rejet des feuilles défectueuses est effectué par un personnel doté d’une longue expérience de l'imprimerie. Toutefois, des feuilles défectueuses sont oubliées. Pourquoi? Après le tirage quotidien, le jour suivant, les feuilles sont habituellement livrées à l'atelier de vérification , après l'élimination des feuilles de démarrage et de celles de test, les feuilles déjà choisies comme bonnes sont soigneusement inspectées. Cette opération est habituellement effectuée par plusieurs spécialistes qui, après avoir vu environ 100 feuilles des différentes parties de la production quotidienne (par exemple, il ne s'agit pas seulement de celles du commencement de l'impression, etc.), communiquent l'un à l'autre les défauts trouvés. Quant aux défauts plus grands qui altèrent en quelque sorte l'apparence du timbre, le maître imprimeur ou le sous-directeur de production décide du rejet ou du laissez-passer de  ces feuilles. Bien sûr, toutes les feuilles sont vérifiées, mais les vérificatrices se concentrent principalement sur la recherche de défauts avérés, bien sûr, les autres défauts nouvellement découverts sont effectivement signalés cependant. Néanmoins, il arrive parfois que la recherche des défauts plus importants provoque une négligence en laissant passer des couleurs manquantes par exemple. Mais il s'agit d'un événement exceptionnel, le pourcentage des telles feuilles "oubliées par la  vérification" est négligeable. La cause la plus fréquente des oublis de telles feuilles est le moment les vérificatrices, en finissant le compte des paquets individuels d'expédition (surtout de 1000 feuilles) et pour les remplacements, elles portent la main, par erreur, sur des feuilles rejetées au lieu des feuilles bonnes. Toutefois, il convient de souligner qu'une possibilité quelconque que ces feuilles soient "laissez passées" délibérément de l'imprimerie, est exclue en raison de l´expédition à l'imprimerie comme aussi des autres expéditions hors de l'imprimerie.


Les feuilles sont vérifiées au format final d'expédition, c'est-à-dire par exemple, on vérifie séparément les carnets et les "petites" feuilles ou les feuillets individuels coupés des feuilles d'impression.

Les adaptations particulières des cylindres d'impression

Le cylindre d'impression contient, comme je l'ai dit, deux planches d'impression de la taille de 255 x 291,5 mm (+/- 1). Les deux planches doivent être identiques, puisque le perforateur perfore une moitié de la circonférence du cylindre. Ainsi, par exemple, chaque feuille contient une feuille carnet et une "petite" feuille de guichet, ou quatre blocs de huit timbres au format 23 x 40 mm, etc. L'imprimerie cherche qu´au moins une rangée de la perforation verticale soit continue; ainsi, l´opérateur pour le perforateur peut mieux compenser les différences latérales et longitudinales qui peuvent survenir.

Pendant le moletage une feuille d´impression avec une disposition spéciale des feuilles carnets de timbres avec vignettes, des feuilles de timbres avec vignettes, on molette toujours tout d´abord les éléments principaux – pour la plupart les timbres, - en laissant des espaces appropriés dans lesquels on molette ensuite les vignettes. En produisant les cylindres hélio, les timbres et les vignettes sont traités simultanément. Bien sûr comme ça, chaque disposition des cylindres d'impression exige plus de soin de tous les techniciens, par exemple en redressant la plaque de gravure avant le transfert de la molette, en repérant les bases hélio (films) sur le cylindre d'impression taille-douce, en redressant le papier charbon pour le transfert sur le cylindre avant la gravure à l´eau forte et ainsi de suite.

Le papier et les encres

Comme je l'ai mentionné dans le chapitre sur l'impression, le papier d'impression pour rotative, au point de vue de sa production,  est une question assez complexe. Il doit avoir une surface assez lisse, mais pas forcément couché. Il doit être enroulé très serré sur la bobine et ne pas avoir de variations latérales d'épaisseur. Il est gommé (maintenant même avec de la gomme spéciale pour les zones tropicales avec augmentation de la température et de l'humidité) et revêtu d'une couche luminescente. Maintenant, l'imprimerie utilise du papier fabriqué en Espagne.

Les encres pour l'impression en taille-douce sont compactes; celles-ci sont fournies dans plusieurs nuances de base qui sont mélangées pour la tonalité de couleur finale pour le timbre donné. Les encres hélio sont liquides, elles sont également disponibles dans plusieurs nuances de base et sont généralement  aussi mélangées pour le timbre donné. Vu que la taille-douce ethéliogravure sont de moins en moins utilisés dans le monde entier, certaines entreprises ont cessé de produire ces encres et notre imprimerie a dû changer plusieurs fois de fournisseurs ces dernières années. Et encore, chaque fabricant a ses propres recettes et ses nuances différentes. En cas de réimpression  (en particulier des timbres d´usage courant) cela crée des difficultés considérables.

Les défauts de planche

Les défauts de forme (planche) apparaissent à toutes les étapes de production et ont des causes différentes. Habituellement, il est assez difficile de déterminer quand, où et pourquoi ils se sont produits. Néanmoins, certaines causes peuvent être déterminées. Maintenant, je vais essayer d'expliquer l'origine de ces défauts.

Les défauts de planche de la taille-douce

Les défauts de planche peuvent être distingués en fonction de leur apparition sur les feuilles d'impression, selon leur forme, densité et  fréquence. Ainsi, dans la plupart des cas, il est possible de déterminer la cause de leur formation.

Les défauts du poinçon ou de la molette sont répétés sur tous les timbres. Si le défaut est situé sur le bord du poinçon ou de la molette, il apparaît sur le côté du timbre (horizontalement ou verticalement). Ensuite, une rangée des timbres au bord n´a pas ce défaut, mais le défaut apparaît sur le bord correspondant de la feuille. Selon la profondeur, des défauts plus profonds peuvent se produire constamment, des défauts peu profonds peuvent se produire selon la direction du sens du tissu d'essuyage, à ce moment on peut les trouver irrégulièrement disposés sur les feuilles. La même taille et le même emplacement sur tous les timbres sont typiques pour eux.

La fissuration du chrome au rechromage est un défaut identique. Le chrome se fend dans la plupart des cas aux mêmes endroits, mais les fissures sont différentes en nombre et en taille pour chaque timbre. Elles sont caractérisées par une plus grande netteté des lignes et, de nouveau, en fonction de la direction de l'essuyage à ce moment, elles peuvent être différemment accentuées sur les feuilles. Pendant l'impression, ces défauts sont enlevés (si possible) soit par lissage soit par remoletage. Parfois, la molette accroche accidentellement le cylindre, le plus souvent, par la croix de repère.

Le moletage doublé (re-entry en anglais) se trouve principalement sur les timbres qui manquent de gravure suffisante pour placer la molette de façon précise au remoletage. Dans ce cas, la molette ne s'agrippe pas et soit élargit, soit double la gravure. Ce phénomène se produit sporadiquement sur la feuille de guichet, mais il se trouve toujours au même endroit dans le tirage entier. Ce défaut ne peut être corrigé, et s'il est trop fort, il est nécessaire de moleter un nouveau cylindre d'impression en taille-douce.

Des lignes individuelles en travers du sens de l'impression (horizontalement) non lissées sur le cylindre, mais le plus souvent des fissures produites au lissage du cylindre et rouvertes par la suite par la chaleur. Elles se trouvent toujours sur le même timbre et généralement sur le tirage entier. Elles sont habituellement en travers du dessin et sont donc difficiles à enlever par un lissage sur toute leur longueur. Des lignes orientées dans le sens de l'impression sont produites le plus souvent par une rayure du cylindre par des impuretés provenant du papier ou du tissu d'essuyage. Leur présence et leur suppression sont identiques aux lignes horizontales.

Des points et des menus espaces sont, pour la plupart, produits par l’enlèvement d´une impureté de l´acier sur la surface du cylindre ou par un chrome rugueux. On les enlève soit par le polissage du cylindre, par grattage, soit par rechromage. Toutefois, il n´est pas possible d´enlever la plupart des points et des espaces plus profonds. Néanmoins, si la gravure est plus profonde, on peut enlever certains défauts peu profonds et peu prononcés même, par une pression plus forte du tissu d´essuyage.

Des plus grands ou plus graves défauts de forme sont difficiles à enlever. Il faut démonter le cylindre de la machine, le déchromer et y gratter les défauts. Si les défauts sont plus prononcés, il faut repolir le cylindre et le remoleter. Apres le rechromage, suit une vérification détaillée de l'impression car il faut que, par exemple, ni renforcement ni affaiblissement du dessin ne soit possible. La profondeur des tailles pour la taille-douce rotative est d´habitude dans la partie inférieure de l´étendue (de 0,2 - 0,5 mm). On trouve la plupart des défauts décrits dans des mesures plus basses (des centièmes de mm); leur découverte avant l'impression est pour cette raison très difficile.

Tous les défauts réparables produits sur le cylindre, soit pendant sa production soit durant l'impression sont enlevés dès leur constatation.
(A suivre)

Commentaire de Papy24 : Ce système de perforateur à aiguilles sur une feuille entière permet beaucoup de possibilités de perforages divers :



Il ne reste plus qu'à massicoter les feuilles à la demande.

La suite de cette série d'articles sur l'impression des timbres tchèques sera à suivre sur ce blog dans les prochains jours.