BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 6 novembre 2017

MATÉRIEL D’IMPRESSION TAILLE-DOUCE DES TIMBRES-POSTE FRANÇAIS

Le premier timbre-poste en taille-douce français a été imprimé sur une presse à bras, le cliché plat encré et essuyé à la main. Le poinçon original gravé sur une plaque d’acier a été durci. Une molette avec l’empreinte en relief a servi à multiplier les 50 reproductions de la gravure sur une plaque de métal.


Le papier était humidifié avant l’impression sur la presse à bras, puis gommé et perforé comme pour les timbres imprimés en typographie à plat.

Presses à bras taille-douce

Il est surprenant que les philatélistes aient distingué 3 types différents sur la même feuille alors que c’est la même roulette de transfert qui a été utilisée. Ces « variétés » sont probablement dues à la main de l’ouvrier qui a vidé plus ou moins les tailles de la gravure en essuyant la plaque.

3 timbres avec les 3 "types" distingués

Toutes ces opérations étaient lentes et délicates, ce qui a décidé les responsables à investir dans du matériel plus rapide. Il a été fait appel à la Maison Chambon, constructeur de la rotative typographique.

La première presse rotative taille-douce française fut mise en service en 1929.


Le premier timbre imprimé sur cette machine est le timbre « La Rochelle » à partir du 22 mars 1929 :



Le cylindre cliché a été produit d’après le poinçon durci, en utilisant une molette transfert durcie à son tour, sur une presse à transfert de ce type :


L’impression se fait directement sur du papier gommé, en bobine, le numéro de feuille et la date sont imprimés, une bobine de papier anti-macule est déroulée et la perforation est faite « à la volée » sur la machine, les feuilles de timbres sont coupées avant d’être déposées à la sortie de la rotative.

L’encrage est monochrome, l’encre est déposée avec un rouleau, l’essuyage est fait par une raclette et des bandes de chiffons. Voici comment est décrit le fonctionnement par M. Pouget, adjoint au Directeur de l’Atelier des Timbres-Poste en 1938 :


Après avoir fait breveter un nouveau système d’essuyage, M. Serge Beaune contribue à l’amélioration, et le 2 mars 1939, avec trois rouleaux encreurs découpés, la rotative TD3 est née :


Des améliorations seront apportées, commandes électriques, aspirations des vapeurs de trichloréthylène, ou une virole monobloc remplaçant les 3 coquilles clichés.

Coquille clichés de TD3 (Doc. ITVF)

Rotative taille-douce 3 couleurs « Chambon » en 1947

Ces rotatives TD3, simples et robustes dans leur principe, mais délicates dans leur conduite, serviront jusqu’au 13 juin 1997, remplacées progressivement par des rotatives plus rapides, les TD6 Chambon.
               

En 1960, apparait la première presse taille-douce 6 couleurs « Chambon ».  Voici la description faite dans son livret par M. J. Ginéfri, directeur de production à l’Imprimerie de Boulazac :

« La première machine de ce type, mise en service en 1960, comporte deux éléments d’impression pouvant imprimer chacun trois couleurs. L’un est un élément report utilisant la technique de l’offset, c’est-à-dire que le cylindre cliché n’est pas en contact direct avec le papier mais avec un cylindre en matière plastique qui reporte sur le papier, l’impression qu’il reçoit lui-même. Cette phase d’impression est appelée taille-douce indirecte ou taille-douce report ; elle exige que le cliché présente une gravure à l’endroit. C’est en raison du risque de maculage pouvant résulter de la superposition de deux impressions en taille-douce, essentiellement caractérisées par un relief, que le principe du report est appliqué en premier lieu. Le deuxième élément de la machine est un élément taille-douce directe analogue à celui de la rotative 3 couleurs. »

Rotative taille-douce 6 couleurs (Doc. ITVF)

Impression taille-douce report
(Doc. ITVF)

Sur la même base, d’autres rotatives sont construites, mais avec un seul élément de 3 couleurs, celui de la taille-douce directe. Le séchage de l’encre est assuré par un tunnel à éléments infra-rouge, le papier anti-macule disparaît, le perforage est repéré par un dispositif électronique.

Des presses à grand rendement ont été utilisées comme la presse « Roto Color Stamp », avec 8 feuilles de 100 timbres-poste au tour de cylindre :

RCS ou RGR1 (Doc. ITVF)

Ou cette rotative RGR2 :

RGR2 (Doc. ITVF)

Ou bien cette presse « Epikos » avec comme clichés des plaques galvaniques et un essuyage par une bande de papier :

Essuyage des plaques (Doc. ITVF)

Presse « Epikos » (Doc. ITVF)

Il est utilisé pour les impressions offset – taille-douce, une presse taille-douce à feuille avec une possibilité de 4 couleurs, la PTD4 qui imprime sur des feuilles déjà imprimées en offset, comme ce premier bloc feuillet :

PTD4 à feuilles (Doc. ITVF)

D'autres presses taille-douce ont été utilisées à l'imprimerie, mais ce n'était pas pour l'impression de timbres-poste, mais pour les documents philatéliques et les lettres-chèques.




1 commentaire:

  1. félicitation pour toutes ces explications très claires et abordables par tous
    sincèrement
    Dominique Hardy

    RépondreSupprimer