BIENVENUE

Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

mercredi 8 mai 2013

JEU SANS ARGENT

A votre tour de chercher et de trouver ce qui ne va pas dans cette annonce :


Inutile de vous préciser que ce n'est pas le prix et que les timbres sont authentiques. Quand on dit que l'argent ne fait pas le bonheur ! Ce timbre sans argent ferait le vôtre.

Et vos commentaires pour expliquer ...

10/5 - Personne pour jouer ? ? Vous ne risquez rien.

12/5 - Pour mettre un terme à ce jeu, voici l'explication. Les "experts"  sont encore dans l'erreur. Ce n'est pas une absence d'encre dans le godet, l'encre n'est pas liquide, et ce n'est pas un problème de fluidité, mais bien un tirage à part. L'impression de cette tour "Eiffel" en métal argenté est faite selon le même principe que la dorure sur une presse à dorer avec une certaine température et un film plastique qui se déroule. La différence est seulement la couleur du métal utilisé. On peut supposer que la feuille sans la tour a pu ne pas passer dans la presse, ou que la pression a été enlevée ou éventuellement que la feuille a pu passer en double sans que le conducteur s'en rende compte.

En résumé, deux presses, deux impressions distinctes, une première en taille-douce traditionnelle et une seconde sur une presse à dorer. Merci d'avoir participé.

mardi 30 avril 2013

DENTS EXTRA-LARGES

Trouvé sur le forum http://phila-france-varietes.xooit.fr/t793-MARIANNE-DE-GANDON-4-50-F-BLEU.htm cet exemple de variation de perforage qui peut paraître étonnant.



Dans un message du 8 Octobre 2012, http://blog-impressions-timbrees.blogspot.fr/2012/10/les-dents-etroites.html il était question de dents étroites et de leur provenance. Dans ce cas ce n'est pas le contraire pour l'explication.

Sur une rotative typographique "Chambon" il n'y a pas de système électro-mécanique de repérage pour régler le perforage en avance ou retard et expliquer les variations. Tout est mécanique et la dimension des perforations des timbres est obtenue par les cylindres d'appel de la bande de papier et la tension de cette bande par le frein de bobine plus ou moins serré. Il n'y a rien qui puisse permettre d'obtenir des dents plus larges et de cette largeur à chaque coup du peigne de perforage.

Il n'existe qu'une seule explication logique :

Au cours d'une intervention sur la rotative, soit pour une casse de la bande ou d'un collage pour changement de bobine, la bande de papier a été détendue. La rotative aurait pu toute seule et progressivement retendre la bande, mais cela aurait pris un certain nombre de feuilles pour revenir à la bonne tension et la bonne position du perforage. Le conducteur a anticipé ce rattrapage. De la main gauche il a tiré sur la bande et en tapant poing fermé de la main droite sur la tête de vis de réglage du ressort de pression du dernier cylindre d'appel, ce qui a provoqué un glissement plus rapide du papier et un perforage plus large sur plusieurs coups du peigne. Il faut pour cela une certaine expérience et dextérité du conducteur.

Cette feuille aurait dû être éliminée comme fautée, mais on peut penser qu'en cette période de l'après guerre et qu'en raison du papier assez rare, elle a été considérée comme bonne et livrée dans un bureau de poste.

jeudi 11 avril 2013

ISSUS DE POUBELLE


Si les timbres mal imprimés existent, ainsi que les timbres truqués, il y a sur le marché philatélique des timbres tout à fait authentiques qui ne proviennent pas des bureaux de poste.
  


Au cours de la mise en route d’une rotative, il y a normalement un certain nombre de feuilles mal imprimées avant d’obtenir les premières feuilles bonnes. C’est impossible de faire autrement. Et à plus forte raison lors de la mise en route d’un tirage nouveau où de nombreux réglages sont indispensables pour obtenir le meilleur résultat possible.



Si certaines feuilles résultant d’un incident au cours du tirage, peuvent passer inaperçues à la vérification, comme les manques d’encre ou la mauvaise perforation des timbres, il en est autrement pour les feuilles de mise en route, ou de remise en route lors d’un changement de bobines de papier, qui sont en quantité assez importante. Il est impossible que ces feuilles ne soient pas vues et retirées pour leur destruction. Et pourtant des feuilles de ces rebuts arrivent sur le marché.


De même ces demi-feuilles de bandes continues retirées manuellement de la confectionneuse de carnets en raison de leur mauvaise impression ou de défauts. Elles n’ont pas pu être vendues dans des bureaux de poste et pourtant elles se retrouvent sur le marché.



Et aussi ces timbres découpés, ces "coussinets", et les feuilles de "tierce" imprimées manuellement après la réalisation de la "mise en train" sur un bloc à part et non sur la rotative typographique.



Dans toutes les époques, il y a eu des fuites de ce genre, à commencer par les feuilles récupérées dans la succession d’Anatole Hulot, le premier directeur de production des timbres, avec les fameux "Vervelle" et il est tout à fait compréhensible qu’un collectionneur avisé ait envie de compléter sa collection avec des exemples illustrant la fabrication des timbres et des nombreux aléas au cours de cette fabrication.


Tous ces exemples peuvent aussi permettre à certains philatélistes curieux de mieux comprendre les difficultés rencontrées au cours des différentes opérations, mais il ne faut pas les confondre avec des "variétés" et savoir reconnaître leur origine.

dimanche 24 mars 2013

TRUCAGES


Il y a eu récemment sur le "Forum sur les Variétés Philatéliques Françaises" des échanges au sujet des trucages sur les timbres, avec disparition de certaines couleurs.

Il ne faut pas confondre absence "accidentelle"  d’une couleur et trucage, qu’il soit chimique ou autre. Il n’y a pas de doute si le timbre a été vendu dans un bureau de poste et si la feuille est entière et intacte. Mais à l’unité, le doute est permis, et une expertise est nécessaire quand on ne sait pas.


Les trucages existent, ils sont possibles avec certains solvants, mais laissent toujours une trace qu’un expert peut déceler si cet expert connait bien tous les processus de fabrication des timbres, et il y en a un certain nombre.

Un timbre neuf et sans gomme, méfiance, un traitement chimique liquide détruit toujours la gomme. Pour les oblitérés, il y a toujours une façon de voir le trucage.

En typographie, certaines couleurs d’encre peuvent changer de nuance, mais ce n’est pas naturel, elles peuvent disparaître, mais il reste toujours le foulage, cette marque que l’on peut voir au verso. De plus, les timbres en typographie sont maintenant bien connus et un changement anormal de couleur serait certainement suspect.

En taille-douce, certaines couleurs peuvent disparaître, mais pas toutes, ou bien elles sont altérées. Ce qui fait qu’une couleur disparue à côté d’une couleur altérée est forcément un trucage. En cas d’un assèchement d’un encrier, les autres encres conservent leurs couleurs normales. Il est à noter que ce sont les couleurs du report, pour un tirage TD6, qui peuvent être diluées par un solvant. Il est probable que les encres utilisées en report, en raison de la composition différente nécessaire pour une impression en report, soient dégradables dans certaines conditions. Les couleurs en impression directes restent mais peuvent varier, ce qui est encore suspect. Pour une absence totale accidentelle d’une couleur, il reste toujours la trace de l’écrasement du papier et le relief dû à la profondeur de la taille. Et il y a bien d’autres façons de voir les traces restantes sous un fort grossissement.

En offset, une disparition d’une couleur par un assèchement de l’encrier est peu probable, la réserve d’encre sur les tables de distribution et les rouleaux est trop importante, même si un incident d’encrage est possible comme l’"Arbre en feu".

En héliogravure, la disparition chimique d’une couleur sans laisser aucune trace est impossible par la nature du papier utilisé et par l’emploi d’une encre liquide qui pénètre le papier. En hélio, le papier est généralement "couché", c’est-à-dire avec une couche de matière minérale calandrée fortement sur un support de cellulose, et cette couche est très sensible à l’humidité, ce qui exclut tout traitement liquide. De plus, l’encre ayant pénétré dans le papier, même une disparition des pigments laisse une trace du "véhicule" utilisé, et une altération des autres couleurs est forcément visible. Un traitement chimique trop prolongé peut donner ce résultat :


Sur la rotative, une absence d’une couleur ne modifie pas la teinte des autres couleurs.

La bataille de l’expertise est rude dans les milieux philatéliques. Ces deux timbres "authentiques", signés par un expert et marqués truqués par un autre, en sont les victimes.




C’est pourquoi, la connaissance des procédés de fabrication et de la raison des incidents d’impression est primordiale. Tout comme de savoir reconnaître cette disparition "volontairement partielle" de la Tour Eiffel, trucage qui même total, laisse obligatoirement une trace pour qui sait la voir.


Les truqueurs existeront toujours, mais on ne peut "tromper le nez d’un chien".

mardi 26 février 2013

ESSUYAGE EN TAILLE-DOUCE


Trouvé sur un site de vente, ce timbre maculé sera le sujet de ce message :


Un petit dessin peut vous permettre de mieux comprendre :

Le cylindre cliché tourne et le cylindre "essuyeur" tourne dans le même sens avec un point de contact plus ou moins large selon le réglage. A ce contact, l’encre en trop sur la surface du cliché se retrouve sur la surface de l’essuyeur en matière plastique relativement souple, laissant suffisamment d’encre dans les tailles de la gravure. L’essuyeur sali doit donc être nettoyé pour servir à nouveau. Des brosses rondes barbotent dans un bac contenant du solvant, du trichloréthylène, et nettoient l’essuyeur, et une racle en caoutchouc empêche le solvant de remonter. Le cylindre essuyeur est propre et sec pour un nouveau tour.

Le solvant finit par être trop sale pour faire correctement son office et doit être changé. Le bac de trichloréthylène est vidé et une vanne est ouverte pour le remplir avec du solvant propre. La "vidange" se fait sans arrêter la rotative et à ce moment les brosses tournent dans le vide sans nettoyer l’essuyeur comme il convient, ce qui donne des traces d’encre à l’impression comme pour l’exemple ci-dessous :


Il ne faut pas confondre avec cet autre exemple où l’essuyeur a été "débridé", laissant l’encre sur toute la surface du timbre pour une vérification de l’encrage et de la bonne position des rouleaux "toucheurs" découpés.


Ne pas confondre non plus avec le premier timbre montré ainsi que cette bande de timbre :


C’est le résultat d’une pratique de certains agents un peu paresseux ou économes de leurs efforts pour nettoyer les clichés d’impression en fin de journée. Après l’arrêt de la presse taille-douce, l’encrage est retiré, l’essuyeur débridé, du solvant est versé sur la forme, ce qui donne cet effet dilué de l’encre après l’impression sur la bande de papier. Toute l’encre est donc lavée et retirée des tailles par la pression sans avoir à le faire à la main avec une brosse douce. L’opération ne nécessite qu’un peu plus de papier.

Il va de soi que ces timbres ne sont pas isolés et que les vérificatrices n’ont pas pu les oublier, qu’ils auraient dû être détruits, mais qu’ils ont échappé frauduleusement à leur destruction.

L’interdiction du trichloréthylène, solvant très nocif pour la santé des agents, a obligé l’Imprimerie à modifier les installations pour utiliser un solvant à base d’eau à 98 %, de lessive de soude et d’huile de ricin. La solution de nettoyage arrive à 50° C dans le bac où les brosses nettoient l’essuyeur, tandis qu’une rampe de soufflage d’air chaud finit de le sécher.


samedi 16 février 2013

DÉCALAGE DES COULEURS

Trouvé sur le blog "LES NEWS DU PHOSPHO"
http://blog-philatelie-timbrephosphonews.blogspot.fr
ce bloc avec des impressions décalées :


Il n'y a rien de surprenant de trouver un bloc de cette nature. Il est imprimé en offset et en taille-douce, donc impression mixte sur deux sortes de presses, plus une troisième machine pour le perforage, ainsi que l'utilisation d'un massicot pour la coupe au format de ce bloc.


Depuis l'arrêt de la TD215, il est logique de penser à une impression en feuilles sur la presse taille-douce PTD4, après une première impression en couleurs des feuilles sur une presse offset.

(Doc ITVF)

Ce bloc, ainsi que ses voisins sur la feuille, a eu manifestement quelques problèmes d'alignement des impressions, et même pour son perforage. C'est un incident à la suite d'une mauvaise rectification de la feuille sur la table de marge automatique de la presse taille-douce, ce qui peut arriver pour de multiples raisons. Pour certains blocs non perforés accidentels, ce n'est pas un accident mais un oubli puisque la feuille n'est pas passée dans la perforatrice.

Sur une presse taille-douce 3 couleurs, les décalages ne sont pas possibles puisque l'impression se fait sur un seul cliché. Mais un décalage de couleurs peut très bien se produire sur les presses taille-douce 6 couleurs où l'impression se fait en trois couleurs en report sur un bloc, plus trois couleurs directes sur l'autre bloc.


Le premier bloc report a fait son impression, mais le système électronique de repérage n'a pas encore eu le temps de faire correspondre la deuxième impression, aussi bien en largeur qu'en hauteur. Lors d'un arrêt de la rotative, il faut toujours un certain nombre de feuilles pour obtenir la superposition correcte des deux impressions.


Pour certains blocs non perforés, c'est le contact de la fraise du système APS qui use le papier, qui a été enlevé ou remis juste à ce moment-là, en particulier pour les perforés partiellement.


Toutes ces feuilles ont échappé à la vigilance des vérificatrices pour se retrouver sur le marché philatélique.

vendredi 1 février 2013

EXPERT ? MAIS EN QUOI ?

Trouvé sur un site de vente avec un certificat d'expert :



Pour  ces timbres de carnet, la description de l'expert qui en est faite montre une méconnaissance totale de la fabrication des timbres-poste et des carnets.

Le début de la description jusqu'à raccord est juste ainsi que la dernière ligne qu'il serait difficile de ne pas reconnaître même pour un amateur.

Il n'y a pas eu d'annulation lors du contrôle, sinon le carnet aurait été retiré. La vérité est tout autre.

C'est lors du conditionnement des bobines après le gommage du papier que le collage a été fait, avant l'impression, le découpage et l'enroulement de la bobine de papier blanc. C'est au moment du collage de deux bobines mères lors de leur fabrication que le trait de crayon rouge a été tracé pour signaler le raccord, et ce n'est pas pour une rupture de la bobine sur la rotative.

Sur la rotative taille-douce, ce raccord a été imprimé normalement et la bande de papier a continué son chemin pour s'enrouler en deux bobines.

(Document ITVF)

Ces deux bobines seront reprises sur une confectionneuse carnet. Et c'est au moment de la fabrication des carnets que ce collage passera inaperçu et se retrouvera en vente parmi les autres carnets du paquet. Il n'y a pas de contrôle et encore moins de coup de crayon rouge à l'intérieur du carnet après la confection.

C'est un incident de fabrication qui s'est produit de nombreuses fois, certainement, pour le grand plaisir des collectionneurs. Il est dommage que les experts se trompent.